Ferrari F8 Spider : un V8 bi-turbo qui prend l'air

Ferrari présente une remplaçante à la 488 Spider avec cette F8 Spider dotée d’un V8 bi-turbo Maranello mondialement reconnu.

Cette nouvelle décapotable (plutôt targa d’ailleurs, mais le terme est copyrighté par un certain constructeur de chez Stuttgart…) est basée sur la récente F8 Tributo, lancée en février 2019. La F8 Spider est néanmoins un modèle à part, architecturé autour de son toit rigide escamotable. Elle remplace donc la 488 Spider dans la gamme décapotable du constructeur italien. Une gamme historique chez la marque au cheval, puisqu’elle remonte à la 308 GTS lancée en 1977, celle-ci déployait alors 240ch via un V8 2.9L.

La remplaçante de la 488 Spider

La F8 Spider est née de la promesse de l’alliance du meilleur V8 au monde avec un châssis plus facile à manier qu’il n’y paraît, pour un plaisir de conduite de tous les instants. Pour la partie mécanique il sera difficile de contredire Ferrari, surtout avec les quatre décennies d’expérience du constructeur. En plus d’une position central-arrière permettant une excellente répartition des masses, le V8 3.9L bi-turbo engrange une puissance ahurissante de 720ch au régime maximal de 8.000 tr/mn. Une efficacité impressionnante avec 185ch par litre de cylindrée, non loin des chiffres délirants des récentes AMG A35 et A45.
Le couple atteint son pic à 3.250 tr/mn avec une valeur très solide de 770Nm. De quoi propulser la Ferrari décapotable à la vitesse décoiffante de 340km/h. Le 0 à 100 km/h est abattu en 2.9s – aussi rapide qu’une Koenigsegg Agera -, et le 0 à 200 en 8.2s, soit 0.1s de moins que le 0 à 100 d’une Mazda MX5 1.5L récente.

Un moteur mondialement reconnu

Ferrari a raison de mettre en avant son excellent moteur, puisque le monde entier le fait pour elle de toute manière. Ce V8 bi-turbo a en effet remporté quatre années d’affilée le prix du « Moteur International de l’année », de 2016 à 2019. Une reconnaissance doublée par le titre de meilleur moteur des vingt dernières années. Le constructeur met en avant l’absence totale de turbo-lag, grâce à la présence de deux turbos permettant de couvrir la quasi-totalité de la plage du compte-tours sans transition marquée entre les deux turbines.

Résultat : la F8 Spider affiche 50ch de plus que la 488 Spider qu’elle remplace, tout en affichant 20kg de moins sur la balance, avec un poids à vide annoncé à 1.400kg. Ferrari met également en avant un aérodynamisme supérieur. La puissance supérieure s’explique grâce au système d’admission dérivé de la 488 Challenge. Les pertes d’air sont ainsi minimisées et le V8 reçoit plus d’air frais pour plus de puissance. Une puissance canalisée au mieux par un système rare appelé « Wall Effect« , permettant de déployer la puissance maximale du moteur jusqu’au bout de la zone rouge du compte-tours culminant à un très expressif 8.000 tr/mn.

Cure de minceur et aides intelligentes

L’allègement de la F8 Spider se fait principalement via le système d’échappement en Inconel, lui aussi emprunté à la 488 Challenge. La ligne est ainsi faite de ce superalliage, que l’on retrouve utilisé dans les centrales nucléaires, ou encore en Formule 1. Un gain de poids de 9.7kg à la clé pour ce seul élément ! Une légèreté qui n’empêche pas la décapotable sportive de surveiller ses émissions de particules, puisque l’on retrouve un FAP conforme aux dernières normes anti-pollution.
Le reste de la cure minceur est effectué via une réduction du poids des masses rotatives du moteur : bielles en titane, vilebrequin et volant. L’inertie du moteur est ainsi réduite de 17%, pour des envolées lyriques instantanées.

Ces performances impressionnantes sont encadrées au mieux par une ribambelle d’assistances dédiées à maîtriser la fougue du moteur sans en brider le caractère. Le système Adaptive Performance Launch analyse ainsi l’adhérence en temps réel pour limiter au maximum le blocage des roues. Le volant à diamètre réduit rend le contrôle à haute vitesse plus aisé, tandis que le système Ferrari Dynamic Enhancer Plus (FDE+) évolue en version 6.1. Concrètement,  le système de contrôle dynamique latéral maison ajuste la pression du freinage pour optimiser au mieux l’adhérence des roues et fonctionne désormais en mode Race.

Design extérieur et habitacle sportifs

Niveau design, Ferrari a choisi un toit rigide escamotable, à l’image de la Corvette C8 qui vient marcher sur les plates-bandes des supercars italiennes, afin de privilégier le confort du conducteur. Un toit rigide isole en effet mieux du bruit et des températures extérieures. Une ligne de séparation plus haute qu’auparavant permet de réduire l’empreinte du toit escamotable, celui-ci est plus compact et vient se loger directement au-dessus du moteur après les 14 secondes nécessaires à son repli, une opération possible jusqu’à 45km/h.

La carrosserie est très agressive, tout en restant d’une fluidité exemplaire. L’aérodynamisme est clairement mis en avant, avec un centre de gravité abaissé permettant à la F8 Spider d’arborer des feux arrières doubles évoquant la 308 GTB.
À l’intérieur, on retrouve un habitacle clairement orienté vers le pilote, inspiré du monde de la F1. Une grande partie des commandes se retrouve sur le volant, comme le sélecteur de mode de conduite. Détail amusant, l’écran tactile 7″ se trouve côté…passager ! Celui-ci peut ainsi modifier la musique et gérer l’infotainment. Une maigre consolation pour celui qui ne tient pas le volant de cette F8 Spider.

Ferrari n’a pas encore annoncé de prix ni de date de sortie pour la F8 Spider.

Philippe Pillon

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.

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