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Sorti en France le 8 décembre 1966, La Grande Vadrouille fait partie de ces films qui semblent avoir toujours accompagné la culture populaire. Une comédie culte, un record historique, et surtout un morceau d’histoire du cinéma français. Mais comment ce film est-il né et pourquoi continue-t-il de traverser les générations sans prendre une ride ?

Origine d’un projet ambitieux

Au milieu des années 60, Gérard Oury rêve d’une grande comédie populaire, accessible à tous et capable de réunir les spectateurs, qu’ils soient amateurs de farce ou de fresques historiques. Après le triomphe du Corniaud en 1965, il souhaite reformer son duo gagnant : Bourvil et Louis de Funès.

L’idée naît d’un épisode réel de la Seconde Guerre mondiale. Oury s’inspire de témoignages de pilotes alliés aidés par des civils français pour échapper à l’occupation. Il transforme cette trame dramatique en odyssée burlesque, où chaque scène repose sur un équilibre millimétré entre tension, absurde et comique de situation.

Une aventure en pleine Occupation

L’histoire est simple en apparence, mais d’une efficacité redoutable. En 1942, un bombardier britannique est abattu au-dessus de Paris. Trois aviateurs doivent se cacher, changer de vêtements, traverser la France et rejoindre la zone libre. Sur leur route, ils croisent deux Français ordinaires : Augustin Bouvet (Bourvil), peintre en bâtiment un peu lunaire, et Stanislas Lefort (Louis de Funès), chef d’orchestre tyrannique mais foncièrement attachant. Le tandem improbable va se retrouver embarqué dans une cavale improbable, passant par Paris, Meursault, Beaune et les toits du Palais Garnier.

Un duo légendaire : Bourvil et Louis de Funès

Le film repose largement sur l’alchimie parfaite entre Bourvil et de Funès. L’un joue la douceur, la gentillesse, la maladresse touchante. L’autre incarne la nervosité, l’autorité, les envolées verbales qui vont marquer toute sa carrière.

Leur complémentarité est un bijou de timing comique. Chaque scène ; les bains turcs, la poulie dans le théâtre, la course en side-car, les déguisements, semble taillée pour magnifier ce duo qui restera l’un des plus célèbres du cinéma français.

À leurs côtés, l’acteur anglais Terry Thomas apporte une touche de flegme britannique irrésistible. Les seconds rôles, extrêmement solides, contribuent aussi au charme du film.

Un cadre historique… mais comique

Oury prend un risque : placer une comédie en plein cœur de l’Occupation allemande. Un sujet sensible, encore très proche dans les mémoires des spectateurs de 1966. Mais il choisit de tout filmer à hauteur d’homme, du côté des petites gens qui aident, se débrouillent, bricolent et résistent à leur façon. L’Occupation devient ici un décor pour des situations de comédie, sans jamais se moquer de l’Histoire.

Le film retranscrit à merveille le Paris des années 40, les campagnes bourguignonnes, les intérieurs français de l’époque. La reconstitution est soignée, ce qui renforce la crédibilité de l’ensemble.

Un humour universel

Pourquoi La Grande Vadrouille fait-il encore rire aujourd’hui ?

Parce que son humour repose sur trois piliers solides
Le comique visuel (les cascades, les chutes, les déplacements absurdes)
Le comique de caractère (le contraste permanent entre Bourvil et de Funès)
Le comique de répétition (les quiproquos, les faux-semblants, les malentendus)

Cette alliance crée un film intemporel, dont chaque scène est devenue culte.

Un succès historique

À sa sortie, La Grande Vadrouille est un raz-de-marée. Plus de 17 millions d’entrées en France, un record qui tiendra plus de trente ans avant d’être dépassé en 1997 par le film de James Cameron : “Titanic”, en 1997, qui totalise aujourd’hui 22,3 millions d’entrées en France. Le film attire toutes les générations, réunit les familles et devient très vite un phénomène culturel.

Pendant des décennies, il restera l’un des films les plus diffusés à la télévision française. Chaque rediffusion attire encore aujourd’hui un large public. C’est le signe des œuvres vraiment populaires : elles rassemblent, encore et toujours.

Ce que le film a apporté au cinéma français

La Grande Vadrouille a posé plusieurs jalons importants

Il a prouvé qu’une grande comédie pouvait être aussi ambitieuse qu’une superproduction dramatique.
Il a montré qu’un film pouvait traiter l’Histoire avec humour tout en restant respectueux.
Il a installé durablement le duo Bourvil – de Funès dans le panthéon du cinéma.
Il a ouvert la voie à des comédies d’aventure plus audacieuses, dont Oury restera l’un des maîtres.

C’est aussi un modèle de rythme, d’écriture et de mise en scène que beaucoup de cinéastes français citent encore aujourd’hui.

Pourquoi il reste culte

Parce qu’il capture quelque chose de rare : une simplicité comique qui n’exclut ni la tendresse, ni l’épopée, ni l’émotion. Une comédie qui traverse les âges, rassemble les familles et invite toujours à la relecture. La Grande Vadrouille est un film refuge, un classique qu’on revoit avec plaisir et qu’on transmet de génération en génération. Cinquante-neuf ans après sa sortie, il continue de faire rire la France entière. C’est peut-être la plus belle preuve de son génie.

Philippe Pillon

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.

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