Arte diffuse le film Witness
En 1985, Peter Weir, réalisateur australien remarqué pour Gallipoli et The Year of Living Dangerously, signe son premier film hollywoodien : Witness. Un coup de maître qui mêle thriller policier, drame romantique et fresque ethnographique, porté par un Harrison Ford au sommet de sa gloire.
Genèse d’un projet singulier
À l’origine du film, un scénario coécrit par Earl W. Wallace et William Kelley, inspiré par leur fascination pour la communauté amish de Pennsylvanie. Hollywood cherchait alors à renouveler le polar classique ; Peter Weir y vit l’occasion d’explorer le choc entre deux civilisations : l’Amérique moderne violente et une société pacifique figée dans le temps.
Le projet est confié à la Paramount Pictures, avec Edward S. Feldman à la production. Le studio mise sur Harrison Ford, déjà star mondiale grâce à Star Wars et Indiana Jones. Le rôle du détective John Book, contraint de se cacher parmi les Amish après avoir découvert une affaire de corruption policière, lui offre un registre inédit : un héros vulnérable, tiraillé entre devoir et sentiments.
Synopsis
À Philadelphie, un jeune garçon amish, Samuel Lapp, assiste par hasard à un meurtre dans les toilettes d’une gare. L’inspecteur John Book mène l’enquête et comprend vite que le crime implique des policiers corrompus. Blessé et traqué, il se réfugie auprès de Rachel Lapp (Kelly McGillis) et de son fils, au cœur d’une communauté amish. Là, il découvre un monde où la violence est proscrite, le travail manuel sacralisé et la solidarité omniprésente.
Entre John et Rachel naît une relation aussi pudique que passionnée, que la loi, la foi et la morale rendent impossible. Le film navigue entre tension policière et poésie rurale, jusqu’à un dénouement où le silence et la dignité triomphent sur la brutalité.
Un film humaniste et universel
Witness n’est pas qu’un thriller haletant. C’est aussi une méditation sur la différence et la tolérance, sur la coexistence entre deux visions du monde : la modernité urbaine et le repli spirituel. Peter Weir filme les gestes simples : la moisson, la construction d’une grange, la vie communautaire, avec un regard quasi documentaire. La musique envoûtante de Maurice Jarre amplifie cette atmosphère suspendue entre tension et sérénité.
Un succès critique et populaire
À sa sortie en février 1985, Witness est unanimement salué par la critique. Le film séduit autant les amateurs de suspense que ceux d’un cinéma plus contemplatif. Il récolte huit nominations aux Oscars, dont meilleur film et meilleur acteur pour Harrison Ford, et en remporte deux :
• Meilleur scénario original (Earl W. Wallace, William Kelley)
• Meilleur montage (Thom Noble)
Le public suit : le film engrange plus de 68 millions de dollars au box-office américain, un succès mondial qui conforte Peter Weir à Hollywood. Il réalisera ensuite des œuvres majeures comme Le Cercle des poètes disparus (1989) et The Truman Show (1998). Le film est noté 3,7/5 sur le site Allo Ciné.
Un film fondateur pour Harrison Ford
Pour Harrison Ford, Witness marque un tournant. L’acteur prouve qu’il peut transcender l’action pure pour incarner un personnage profondément humain, fait de retenue et de contradictions. Sa performance, saluée comme l’une des plus subtiles de sa carrière, contribue à ancrer Witness dans l’histoire du cinéma américain des années 1980.
Un héritage intact
Quarante ans plus tard, Witness demeure un chef-d’œuvre d’équilibre, où le polar rencontre la contemplation, où la violence côtoie la douceur. La scène du meurtre initial, filmée dans les toilettes de la gare, reste un modèle de mise en scène tendue ; celle de la construction de la grange, un hymne à la fraternité.
En diffusant Witness, Arte rend hommage à un cinéma où le spectacle n’efface jamais l’humanité. Un film à (re)découvrir ce soir à 21h, pour mesurer à quel point le regard de Peter Weir sur l’Amérique reste d’une modernité saisissante.
Fiche technique du film Witness
Casting
• Harrison Ford (John Book)
• Kelly McGillis (Rachel Lapp)
• Josef Sommer (Paul Schaeffer)
• Lukas Haas (Samuel Lapp)
• Alexander Godunov (Daniel Hochleitner)
• Viggo Mortensen (Moses Hochleitner)
• Jan Rubes (Eli Lapp)
• Danny Glover (James McFee)
Réalisation
Peter Weir
Scénario
• Earl W. Wallace
• William Kelley
Production
• Paramount Pictures
• Edward S. Feldman Production
Producteur
Edward S. Feldman
Image
John Seal
Montage
Thom Noble
Musique
Maurice Jarre
Pays
Etats-Unis
Année
1985
Durée : 1h50
Diffusion : Arte le 2 novembre 2025 à 21H00

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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Joanne
02/11/2025 at 12h52
Un film qui a déjà 40 ans comme le temps file. J’adore Harrison Ford. Je le regarderai volontiers à nouveau ce soir.