Cinéma
“Né un 4 juillet” avec un Tom Cruise magistral

Né un 4 juillet : Le patriotisme brisé d’un fils de l’Amérique
Ce soir sur ARTE (1er juin 2025), ne manquez pas la diffusion de Né un 4 juillet (Born on the Fourth of July), chef-d’œuvre poignant signé Oliver Stone. Trois ans après Platoon, le réalisateur américain poursuit son entreprise de mémoire autour du Viêtnam avec une œuvre profondément humaine, portée par un Tom Cruise habité, loin de ses rôles glamour. Un film choc et aux accents vintage, qui brise les illusions d’un rêve américain trop souvent fantasmé. Le film sera suivi à 23H20 d’un documentaire : “Oliver Stone, l’Amérique au Vitriol”.
Une Amérique en uniforme
Tout commence dans les années 60, à Massapequa, paisible bourgade de l’État de New York. Ron Kovic, jeune athlète catholique élevé dans le culte de la patrie, croit dur comme fer aux vertus du drapeau étoilé. Né le 4 juillet, jour de fête nationale, il incarne l’Amérique dans ce qu’elle a de plus naïvement enthousiaste. Lorsque les Marines viennent recruter dans sa fac, il s’engage avec ferveur, prêt à mourir pour son pays.
Mais la guerre du Viêtnam ne pardonne pas les illusions. Rapatrié en 1968, grièvement blessé, Ron revient paraplégique, brisé physiquement et moralement. Dans un hôpital du Bronx indigne de ses sacrifices, il découvre la solitude, la misère des vétérans et surtout, l’ingratitude d’un pays qui détourne les yeux.

Tom Cruise (Ron Kovic) dans “Né un 4 juillet” d’Oliver Stone
De la gloire au désespoir
Oliver Stone signe ici l’adaptation fidèle des mémoires de Ron Kovic, publiées en 1976. Le cinéaste, lui-même ancien du Viêtnam, se fait passeur de cette parole intime, douloureuse, désespérément lucide. De l’innocence patriote à la rage pacifiste, la trajectoire de Kovic devient celle de toute une génération sacrifiée.
La caméra de Stone capte sans détour l’enfer du front, l’humiliation du retour et l’errance existentielle d’un homme trahi. Chaque plan transpire la colère, la honte, mais aussi une profonde humanité. Et c’est là que le film frappe au cœur : dans cette lente métamorphose d’un héros en paria, puis en militant.
Un rôle à contre-emploi pour Tom Cruise
Dans le rôle de Ron Kovic, Tom Cruise livre une performance mémorable, bien loin de ses rôles d’action ou de séduction. Sa composition lui vaudra le Golden Globe du meilleur acteur en 1990, et une nomination aux Oscars. Le comédien se glisse avec intensité dans la peau d’un homme cassé, criant sa douleur dans un monde qui refuse de l’entendre.
Autour de lui, un casting solide : Willem Dafoe, Caroline Kava, Raymond J. Barry… Tous épaulent ce récit sans fard, porté par une bande-son marquante, entre musiques d’époque et nappes poignantes signées John Williams.

Willem Dafoe (Charlie) et Tom Cruise (Ron Kovic) dans “Né un 4 juillet” d’Oliver Stone
- Kyra Sedgwick (Donna) et Tom Cruise (Ron Kovic) dans “Né un 4 juillet” d’Oliver Stone
- Tom Cruise (Ron Kovic) dans “Né un 4 juillet” d’Oliver Stone
- Tom Cruise (Ron Kovic)
Une œuvre essentielle
Né un 4 juillet n’est pas seulement un film de guerre : c’est une odyssée intérieure, une descente aux enfers, une radiographie de l’Amérique fracturée. Récompensé aux Oscars (meilleur réalisateur et meilleur montage) et aux Golden Globes (meilleur film, acteur, réalisateur et scénario), ce long-métrage incarne l’art engagé d’Oliver Stone à son sommet. ARTE nous offre ce soir l’occasion de (re)découvrir ce grand film, miroir d’un pays égaré, mais aussi cri d’un homme qui, en perdant l’usage de ses jambes, trouve enfin sa voix.
📺 Diffusion : Né un 4 juillet, ce soir sur ARTE (VF/VOSTF)
📽 Un film d’Oliver Stone (1989, 2h18mn)
🎵 Musique : John Williams
🎬 Avec : Tom Cruise, Willem Dafoe, Caroline Kava, Raymond J. Barry, Josh Evans, Bryan Larkin
Production : Universal Pictures, Ixtlan Production
Meilleurs réalisateur et montage, Oscars 1990 – Meilleurs film, réalisateur, acteur (Tom Cruise) et scénario, Golden Globes 1990.
“Oliver Stone, l’Amérique au vitriol” à 23H20 sur Arte
En près d’un demi-siècle de carrière, Oliver Stone a bousculé avec ses films la bonne conscience des États-Unis. Solidement étayé, le portrait d’un cinéaste engagé dans la recherche de la vérité – la sienne et celle de son pays.
En 1968, de retour du Viêtnam où, engagé volontaire, il a servi pendant quinze mois, Oliver Stone, 22 ans, revient sur son expérience : “On a vécu comme des barbares. Ça m’a changé, ça change beaucoup de garçons. Il y a beaucoup de drogues là-bas. On fume pendant le combat et en dehors. C’était une vie épique et avec du danger, une vie romantique à sa façon. Je retourne ici, c’est la vie ʹpetite maison, petits problèmes.” La grandeur telle qu’il la conçoit, le fils unique d’un banquier juif new-yorkais et d’une mère au foyer d’origine française va la trouver dans le cinéma. D’abord comme scénariste à succès (Midnight Express, Scarface…), puis en réalisant des longs métrages de fiction et documentaires (dont la série Une autre histoire de l’Amérique) qui ne laissent personne indifférent, mais aussi comme acteur et producteur.
Faire la lumière
“J’ai poussé ce pays dans ses retranchements. Je ne suis pas masochiste : je cherche la vérité, c’est ma nature“, confie Oliver Stone en ouverture du portrait que lui consacre Amine Mestari (Michael Douglas, le fils prodige, Claude Sautet – Le calme et la dissonance). Mais au pays de l’Oncle Sam, toute vérité est-elle bonne à dire ? À cette question, le cinéaste a apporté sa réponse dans une œuvre résolument politique, en s’attaquant à des sujets prêtant à polémique. De Salvador à JFK, de Platoon à Né un 4 juillet, en passant par Wall Street ou Snowden, il s’est obstiné à faire la lumière sur les mensonges, les hypocrisies et les failles de l’Amérique, au risque d’être parfois incompris.
Tissé d’archives, d’extraits de ses films et d’éclairages d’intervenants (spécialiste des médias, producteur, historien, acteur, directeur de la photographie), ce documentaire est ponctué d’une longue interview, enregistrée en 2024, du réalisateur, récompensé par quatre Oscars en près d’un demi-siècle de carrière. Entre succès et controverses, retour sur la trajectoire d’un homme indéfectiblement attaché à sa quête de vérité – la sienne et celle que son pays préférerait laisser dans l’ombre.
Documentaire d’Amine Mestari (France, 2025, 52mn) – Coproduction : ARTE France, Roche Productions.
Crédit photo : ©NBC Universal - All Rights Reserved

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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