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Musique

Paroles “La nuit je mens” d’Alain Bashung

Publié

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Dernière mise à jour : 9 décembre 2024

“La nuit je mens” : Aux origines d’un chef-d’œuvre

Parue en 1998 sur l’album Fantaisie militaire, La nuit je mens est une chanson majeure d’Alain Bashung, qui incarne l’essence de son art : poésie, mystère et profondeur. Coécrit avec Jean Fauque (5 albums de collaboration , des titres comme “Osez Joshéphine” ou encore “Ma petite entreprise”),  ce titre est devenu un classique de la musique française, souvent cité comme l’une des plus grandes réussites de la carrière de Bashung.

Cette chanson s’inscrit dans une époque où Bashung, déjà reconnu pour son talent, atteint une maturité artistique qui marquera durablement le paysage musical. La nuit je mens se distingue par ses arrangements novateurs et son texte énigmatique, capturant l’auditeur dès les premières notes.

Des paroles poétiques et énigmatiques

Les paroles de La nuit je mens fascinent autant qu’elles intriguent. Écrites par Jean Fauque, elles évoquent une série d’images fortes et de souvenirs entrelacés, évoquant à la fois le mensonge et la rédemption. Sous une apparente simplicité, elles abordent des thèmes profonds liés à la résistance, à la collaboration et à la mémoire collective.

Le refrain, hypnotique et répété, joue sur le contraste entre la lumière et l’ombre, entre la vérité et le mensonge : “La nuit je mens, je prends des trains à travers la plaine / La nuit je mens, je m’en lave les mains.”

Jean Fauque a expliqué que les paroles s’inspiraient de l’histoire des “résistants de la dernière heure” – ces individus qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont prétendu rejoindre la Résistance alors que l’issue du conflit était déjà claire. Ce double jeu entre courage et opportunisme est au cœur de la chanson, donnant à ses mots une résonance universelle.

Un texte à étudier en classe !

De nombreuses figures de style

Plusieurs exemples :

  • On m’a vu dans le Vercors / Sauter à l’élastique n’est pas à prendre littéralement. Ici la métaphore :  le saut à l’élastique peut symboliser une prise de risque, un moment d’abandon ou une volonté de rompre avec une routine.
  • De même, “J’ai dans les bottes des montagnes de questions” est une métaphore forte qui suggère le poids écrasant des interrogations et des doutes. L’image des montagnes, imposantes et difficiles à franchir, illustre la complexité et la profondeur des réflexions du narrateur.
  • “La nuit je mens” est une allégorie récurrente. La nuit, souvent associée à l’intimité, au secret et à l’obscurité, devient ici un symbole du mensonge et de la dissimulation. Cette personnification de la nuit en fait un moment où le narrateur peut s’abandonner à des histoires fictives ou à des vérités déformées.
  • “Des kilomètres de vie en rose” est une hyperbole qui magnifie l’idée de moments heureux ou d’illusions vécues. L’utilisation de l’exagération montre l’ampleur de ces expériences, réelles ou imaginées, et leur importance dans le cheminement du narrateur.
    Autre questionnement sur “vie en rose” , est-ce une allusion à Edith Piaf ?

Paroles de “La nuit je mens”

On m’a vu dans le VercorsSauter à l’élastiqueVoleur d’amphoresAu fond des criquesJ’ai fait la cour à des murènesJ’ai fait l’amour, j’ai fait le mortT’étais pas née

À la station balnéaireTu t’es pas fait prierJ’étais gant de crin, geyserPour un peu je trempaisHistoire d’eau

Refrain
La nuit je mensJe prends des trains à travers la plaineLa nuit je mensJe m’en lave les mainsJ’ai dans les bottes des montagnes de questionsOù subsiste encore ton échoOù subsiste encore ton écho

J’ai fait la saisonDans cette boîte crânienneTes penséesJe les faisais miennesT’accaparer seulement t’accaparerD’estrade en estradeJ’ai fait danser tant de malentendusDes kilomètres de vie en rose
Un jour au cirqueUn autre à chercher à te plaireDresseur de loulousDynamiteur d’aqueducs
Refrain
La nuit je mensJe prends des trains à travers la plaineLa nuit je mensEffrontémentJ’ai dans les bottes des montagnes de questionsOù subsiste encore ton échoOù subsiste encore ton écho
Refrain
On m’a vu dans le VercorsSauter à l’élastiqueVoleur d’amphoresAu fond des criquesJ’ai fait la cour à des murènesJ’ai fait l’amour j’ai fait le mortT’étais pas née
La nuit je mensJe prends des trains à travers la plaineLa nuit je mensJe m’en lave les mainsJ’ai dans les bottes des montagnes de questionsOù subsiste encore ton échoOù subsiste encore ton écho
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m’en lave les mains
J’ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Paroliers : Alain Bashung / Édith Fambuena / Jean Fauque / Jean-Louis Pierot

Paroles de La nuit je mens © Universal Music Publishing Group

Un clip marquant signé Jacques Audiard

Le clip de La nuit je mens, réalisé par Jacques Audiard, ajoute une dimension visuelle puissante au morceau. Avec son esthétique sombre et onirique, il magnifie l’atmosphère énigmatique de la chanson. Ce clip a été récompensé du prix du meilleur clip aux Victoires de la musique en 1999.

C’est également sur le tournage de ce clip qu’Alain Bashung rencontre Chloé Mons, une actrice et chanteuse qui deviendra sa compagne et son épouse. Ce moment marque une période importante dans la vie personnelle de l’artiste, imprégnant l’œuvre d’une dimension encore plus personnelle.

Un succès critique et public

Lors de sa sortie, La nuit je mens a reçu un accueil enthousiaste tant du public que des critiques. Elle a contribué au succès phénoménal de Fantaisie militaire, album qui a remporté trois Victoires de la musique en 1999, dont celle de l’album de l’année. Ce titre a consolidé la place de Bashung parmi les plus grands noms de la chanson française.

Avec le temps, cette chanson est devenue un hymne à la complexité humaine, souvent reprise par d’autres artistes. Elle a également été saluée pour son influence sur une nouvelle génération de musiciens et auteurs-compositeurs.

“La nuit je mens” :  source d’inspiration

Reprise par Guilhem Valaye

Reprise par Zazie

 

Reprise par Alice Animal

Reprise par Nach

On vous laisse avec la version originale

Source :
Interview de Jean Fauque

Entretien avec Jean Fauque

Mention particulière à une analyse différente mais très intéressante : https://academiedelachanson.fr/la-nuit-je-mens-alain-bashung/

 

Virgile PArtouche

Consultant SEO le jour, passionné de vintage la nuit. Une fois les écrans éteints, je troque les audits et les dashboards pour ma plume sur Monsieurvintage.com. Là, je raconte l’histoire des objets, des voitures et des tendances qui ont marqué les époques, avec une curiosité insatiable pour tout ce qui a un parfum rétro. Entre algorithmes et nostalgie, je construis des ponts entre le passé et le présent.

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