Quand on fumait dans les avions
Le luxe désinvolte des années 70
Il fut un temps où le ciel sentait la nicotine et le champagne. Où l’on montait à bord d’un Boeing comme dans un salon volant, costume repassé, cigarette à la main. Avant que les détecteurs de fumée et les annonces automatiques ne fassent régner l’ordre aseptisé du “no smoking”, fumer en avion, c’était un geste chic, banal, presque cinématographique. Retour sur une époque où le voyage avait encore le goût du vice.
L’âge d’or des nuages… de fumée
Des années 50 aux années 80, le tabac régnait en maître. Les publicités de Pan Am ou TWA montraient des passagers élégants, un verre à la main et une cigarette au coin des lèvres, le sourire tranquille. À l’époque, fumer symbolisait la liberté, le statut et la décontraction.
Les compagnies aériennes elles-mêmes offraient parfois des cigarettes gratuites, et les hôtesses distribuaient des cendriers en aluminium siglés du logo de la compagnie.
Même les cabines “non-fumeurs”, instaurées timidement à la fin des années 70, n’étaient qu’une illusion : la fumée se propageait partout, dans un brouillard parfumé de tabac blond, de parfum Chanel et de kérosène.
Le ciel, version lounge club
Prendre l’avion n’était pas encore une corvée économique ou logistique : c’était un moment mondain. On s’habillait pour voyager. Les sièges étaient larges, les plateaux repas en métal, les verres en vrai cristal. Les passagers sirotaient un whisky ou un martini avant de rallumer leur cigarette.
À bord des Concorde, de la Pan Am ou d’Air France, on flirtait plus qu’on ne scrollait. C’était l’ère du “jet set”, où la cabine ressemblait à un bar volant. Les fumeurs dominaient le monde du voyage : politiciens, stars de cinéma, hommes d’affaires, tout le monde fumait, partout, tout le temps.
La fin d’une époque enfumée
Mais dès les années 80, le vent tourne. Les premières études sérieuses sur le tabagisme passif font trembler l’industrie. En 1988, la compagnie Northwest Airlines interdit totalement la cigarette sur ses vols intérieurs. En France, Air France suivra le mouvement au début des années 90, avant que l’interdiction mondiale ne soit imposée dans les années 2000.
Les détecteurs de fumée envahissent les toilettes, les pictogrammes “No Smoking” deviennent aussi omniprésents que les ceintures de sécurité. La cigarette, symbole d’élégance, devient marqueur d’incivilité.
De la liberté à l’hygiénisme
L’avion est devenu un espace clos, neutre, sans odeur ni excès. On ne fume plus, on ne boit presque plus, on ne flirte plus. Les passagers, rivés à leur écran, vivent un vol standardisé, prévisible, codifié. L’époque de la désinvolture aérienne a laissé place à celle de la compliance totale.
Les hôtesses ne servent plus de cigarettes, mais des annonces préenregistrées sur le port du masque, le tri des déchets ou la batterie de ton téléphone. Le progrès a gagné en confort ce qu’il a perdu en charme, pour certains.
Fumer en avion : que risque-t-on ?
Un passager fumant dans un avion peut recevoir une amende de plusieurs milliers d’euros. En outre, il peut être interdit de vol, temporairement ou à vie, selon la compagnie aérienne. Enfin, il peut également être poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui, en raison du risque d’incendie à bord.
Ce que le tabac symbolisait vraiment
Fumer dans les avions, ce n’était pas seulement inhaler de la nicotine. C’était un rituel social, un signe d’indépendance, une façon de dompter le temps.
Dans un monde où tout est filtré, calibré, digitalisé, cette image d’un passager regardant les nuages à travers un voile de fumée a quelque chose de romantique, et d’un peu subversif.
Monsieur Vintage se souvient
Aujourd’hui, un fumeur en avion serait arrêté avant le décollage. Mais dans les années 70, il incarnait la classe. Alors oui, la cabine sentait un peu le Havane et le tabac blond. Mais elle sentait aussi quelque chose que l’on a perdu : l’idée que le voyage pouvait être une aventure, et pas seulement un déplacement.
Avec le recul, il parait totalement incroyable que les compagnies aériennes aient permis, à l’instar du train, du métro et des bus, aux usagers de fumer à bord. Aujourd’hui, ce serait totalement irréaliste. Et on peu le comprendre, tant la gêne dès qu’il y a du monde est insupportable, sans parler des enfants et des femmes enceintes qui inhaleraient l’odeur de fumée.
Vintage Flashback
• 1960 : 90 % des passagers fument à bord des vols long-courriers.
• 1971 : les premières zones “non-fumeurs” apparaissent sur les vols américains.
• 1988 : Northwest Airlines interdit totalement le tabac sur ses vols intérieurs.
• 1995 : Air France supprime définitivement la cigarette à bord.
• 2000s : Interdiction mondiale sur les vols commerciaux.
Crédit photo : pixabay

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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