Julien Doré : “Imposteur”, l’album qui nous endort avec style
C’est officiel, Julien Doré nous livre son sixième et dernier album, Imposteur, sorti le 8 novembre 2024. Et quel album ! Dix-sept reprises de morceaux mythiques, ou presque, où la voix langoureuse de Julien fait des merveilles… pour les amateurs de siestes musicales.
Julien Doré, qui avait conquis la Nouvelle Star en 2007, n’en est pas à son coup d’essai. Déjà dans ses précédents albums, il avait montré son goût pour les reprises, toujours revisitées façon “Julien”. Mais cette fois, il pousse le concept à son apogée avec une compilation où le vintage a la part belle. À croire que les tubes rétro ont encore de beaux jours devant eux, pourvu qu’ils soient… eh bien, doux.
Une playlist sous anesthésie générale
On commence avec “Pourvu qu’elles soient douces” de Mylène Farmer, que Julien transforme en berceuse (dommage, la fin du morceau est belle avec l’arrivée des violons, presque dramatique, mais réussie). L’originale, énergique et sensuelle, a disparu au profit d’une version soporifique. Mylène, où es-tu ? Le constat est le même pour “Moi Lolita” d’Alizée. Julien, fidèle à sa marque de fabrique, en fait une ballade lente et émotive. Problème : on s’endort avant le deuxième refrain. Ciao, Lolita.
Heureusement, quelques morceaux relèvent le niveau. “Mourir sur scène” de Dalida conserve son rythme dramatique. Ici, Julien rend hommage avec justesse. Pareil pour “Toutes les femmes de ta vie” des L5. Oui, c’est lent, mais le résultat est presque agréable, contre toute attente.
Puis arrive le morceau “Les démons de minuit” du groupe Images. Un morceau qui, à l’origine, est plutôt festif et dynamique. Notre ami Julien conserve le tempo, avec une voix douce, ce qui est plutôt plaisant et apaisant. Une reprise qui visiblement, n’a pas plu à Mario Ramsamy, chanteur du groupe Images, qui a déclaré sur le réseau social Instagram qu’il s’agissait “encore d’une reprise, pas réussie … Je suis très mal par rapport aux reprises, je n’aime pas ça”.
Puis, Julien Doré reprend le tube de William Sheller : “Un homme heureux”. Une chanson magnifique reconnaissons-le, interprétée en duo avec Francis Cabrel, mais qui est encore plus dépressive dans cette reprise. Pour être plus détendu après avoir écouté ce morceau, on ne voit qu’un seul moyen : l’anesthésie générale. Allez Julien, un peu de Guronsan que diable ! La vie est belle, aussi.
Crooner ou somnifère ?
Quand Julien s’attaque à “Fly Me to the Moon“, il joue les crooners. Et là, surprise ! La reprise fonctionne, surtout quand le rythme chaloupé de l’intro reprend après une envolée piano-voix. On imagine un Julien en smoking, whisky à la main, à mi-chemin entre Sinatra et un pub breton. C’est bien ça mon Julien, continue !
Mais attention, retour à la somnolence avec “Femme like U” de K. Maro. La chanson, pourtant un hymne des années 2000, se transforme en balade où il faut du café pour tenir jusqu’à la fin. C’est presque criminel.
Des hauts et des bas (mais surtout des bas)
Julien revisite aussi “Sara perché ti amo” de Ricchi e Poveri, avec un petit rythme guitare qui fonctionne bien. Merci Julien. Mais pourquoi s’être acharné sur “Cuitas les bananas” de Philippe Risoli ? Aussi inutile que l’originale, mais en plus lent. Là Julien, t’as déconné !
“Sensualité” d’Axelle Red relève enfin le niveau ! Ça bouge un peu, et on se surprend même à taper du pied. Les enfants, eux, apprécieront la comptine “Ah les crocodiles“, mais pour les adultes, c’est une excuse parfaite pour aller se resservir un café.
Mention spéciale à “Les sunlights des tropiques” de Gilbert Montagné. Là où l’original vous donnait envie de danser, Julien nous plonge dans une léthargie tropicale. Le soleil se couche, et nous aussi.
Un final digne d’un enterrement
L’album se termine sur “Moi Lolita“, où Julien livre une interprétation si lente qu’on se demande s’il n’est pas en train de rédiger son testament musical. C’est le naufrage du Titanic : lent, inévitable, mais avec un bel orchestre en fond.
Conclusion sur ce nouvel album de Julien Doré
Le nouvel album de Julien Doré “Imposteur” est dans l’ensemble une belle galette. Vintage, mais fatigué, ce recueil de reprises classiques propose de belles surprises, avec une trop forte dose de benzodiazépines. Et c’est dommage. D’autant que Julien Doré possède tout le talent nécessaire pour produire des tubes, certes pas toujours survitaminés mais accrocheurs et bien évidemment plus personnels. Le fait d’être passé par la case “Nouvelle Star”, où les jeunes candidats ne chantent malheureusement que des reprises, a probablement fortement marqué l’artiste, qui avec “Imposteur” donne l’impression d’avoir voulu sortir un disque pour sortir un disque, sans travail d’écriture. Une imposture certes reconnue par l’intéressé, mais qui n’était pas nécessaire.
Crédit photo : Pixabay
Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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Virgile Partouche
08/12/2024 at 0h20
Salut à tous,
J’ai également écouté l’album Imposteur pour rédiger un article sur “Ah les crocodiles”.
Et c’est vrai, Julien Doré joue à l’imposteur. À la première écoute, j’avoue ne pas avoir été convaincu, notamment par “Les Sunlight des Tropiques” qui m’a presque fait pleurer (et pas dans le bon sens…).
Cela dit, sur le papier, l’album reste un cadeau idéal pour Noël. Reste à voir si plusieurs écoutes finiront par me faire changer d’avis !