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Essai : Kawasaki Z900 RS Cafe, une machine rétro bien contemporaine
Nous avons essayé la déclinaison Cafe Racer de la Kawasaki Z900 RS. Baptisée simplement « Cafe », ce modèle néo-rétro reprend l’essentiel de sa grande sœur, avec reconnaissons-le quelque chose en plus.
Hommage à la Z900
La Kawasaki Z900 RS est arrivée dans les concessions en janvier 2018 (retrouvez notre essai en cliquant sur ce lien). Hommage à la Z 900 Super Four de 1972, elle en reprend les codes esthétiques ; selle plate, phare rond, les 2 compteurs style « obus », la queue de canard « ducktail », les rétroviseurs, le feu arrière, le réservoir en goutte d’eau et même la peinture.
Les différences avec la Z900 RS
Aujourd’hui et pour renforcer le côté rétro de la machine, Kawasaki a rajouté à son catalogue une version « Cafe », avec une nouvelle selle typée monoplace (mais qui peut accueillir 2 personnes), un guidon rabaissé type « guidons bracelets » mais d’un seul tenant et une bulle Cafe Racer. Pour le reste, c’est identique à la Z900 RS.
2 teintes
Cette Z900 RS Cafe est disponible en 2 coloris biton : vert et blanc ou gris et vert. La livrée verte « Kawa » est assurément la plus belle et respire encore plus le vintage, avec une teinte inspirée des modèles légendaires de la marque. C’est enrobé de ce coloris qui pique les yeux que notre Z900 RS est arrivée dans notre garage.
Une ligne blanche par de la bulle et rejoint la queue de canard en passant par le réservoir.
Un côté rétro renforcé
La bulle semble rallonger la longueur de la machine (ce n’est qu’en effet d’optique, la longueur de la Cafe et de la classique est identique à 2,10 mètres) et renforce le côté seventies de celle-ci. La selle boudinée est très réussie mais on regrette, comme sur la Z900 RS, l’absence d’amortisseurs arrière latéraux et à spirale, comme au bon vieux temps. La version Cafe dispose en effet d’une suspension arrière horizontale « Black-Link », qui n’en demeure pas moins efficace.
Un appel à la « prépa »
Pour être vintage jusqu’au bout, il serait intéressant de voir ce que donnerait cette Cafe avec des jantes à rayons et de petits clignotants ronds chromés. Autant dire que la moto est parfaite pour passer par la case « prépa » et en ressortir encore plus tatouée « rétro ».
Un bon gros son
Mais en version usine, elle a tout d’même du chien cette Z900 RS Cafe, d’autant qu’une fois la clef tournée, le borborygme qui ressort du pas trop gros pot d’échappement est caverneux et puissant à souhait. Il faut dire que la Z900RS est un modèle disposant du premier échappement Kawasaki à intonation étudiée, un coup d’essai très réussi qui flatte les oreilles.
À noter que le ralenti à froid est bruyant : régime moteur trop élevé et pendant assez longtemps, un peu agaçant.
En route
Une fois la première enclenchée, me voici parti pour une balade qui mélangera la ville avec la traversée de l’Ouest parisien, un passage par ce bon vieux périphérique destiné paraît-il à disparaître, l’autoroute A13 puis les nationales de la Vallée de la Seine.
Position sportive
La première impression que l’on a une fois en route, c’est de chevaucher une sportive. La raison ? Une position penchée sur l’avant avec les paumes qui viennent s’écraser sur les poignées, en raison du guidon abaissé. Les mains s’en souviennent après quelques kilomètres quand on n’est pas habitué aux sportives, mais ça n’a rien de méchant.
La selle type Cafe Racer étant à deux étages, il est impossible de s’éloigner trop en arrière et les fesses se retrouvent donc bien callées en cas de forte accélération.
Quand on arrive en ville
À l’arrêt et à faible vitesse, la moto fait sentir son poids de 216 kg. Placé bas, il ne se fait pas trop gênant parce qu’il est bien équilibré. Ce qui m’a paru plus incommode, en centre-ville, c’est le rayon de braquage limité de la moto, surtout s’il faut se faufiler à l’arrêt dans les interminables bouchons parisiens.
Sur le périph : déjà nettement plus à l’aise
Après une bonne dose de CO2 plein les narines, je décide de quitter Lutèce pour emprunter le périphérique parisien qui me mènera jusqu’à l’entrée de l’A13, direction la Province. Sur le périph’, la Kawa se faufile sans problème en inter-files. Pas trop large, la Cafe passe sans problème antre 2 voitures (elle est moins large de 2 cm comparée à la Z900 RS version classique), après un coup d’appel de phare visible de loin, avec le feu avant à LED et ses petits ronds en périmètre qui réveillent bien.
À noter que la commande pour enclencher les feux de détresse est placée un peu loin du pouce gauche, un coup à prendre.
L’autoroute : comme un poisson dans l’eau
Nous y voilà : la sortie A13 qui débute en virage droite avec un peu plus loin les 4 radars tronçon qui scrutent toutes les plaques, afin de calculer la vitesse moyenne de chaque véhicule, à la sortie du tunnel de Saint-Cloud. Gare à ceux qui auront dépassé le 70km/h, ils recevront un joli papier vert par La Poste quelques jours après. 70 km/h en même temps, pour les dépasser il faudrait avoir un aéronef vu le bouchon permanent installé à cet endroit.
Une moto contemporaine
Une fois arrivé sur l’A13 on peut envoyer un peu plus les watts et force est de reconnaître que la Z900 RS Cafe ne demande que ça. Parce qu’avec sa bouille de moto sortie du Joe Bar Team, elle n’a rien de seventies côté tenue de route et performances. On a bel et bien affaire à une moto contemporaine, avec un cadre rigide, un gros freinage, un bon amortissement même si un peu ferme et de la cavalerie sous la selle, 111 chevaux en l’occurrence.
La bulle qui, soit dit en passant, est uniquement là pour justifier le nom de Cafe à la moto, parce que côté protection on prend tout sur le torse, sauf en position couchée sur le réservoir, une géométrie qu’on a tendance à adopter naturellement en raison du positionnement du guidon. Mais à 130 km/h et plus droit, on encaisse le souffle d’Éole sans sourciller.
Excellente stabilité
Les accélérations sont franches voire même délicieuses parce qu’accompagnées d’un bon bruit au niveau de l’échappement et la tenue de route est impeccable. La moto est incroyablement stable. Les imperfections de la route remontent quand même un peu sur le pilote en raison de l’amortisseur réglé un peu ferme mais globalement, l’amortissement est excellent.
À noter que l’amortisseur est réglable en pré-charge et en détente.
Nationales et routes sinueuses
Une fois la machine bien en mains et après être sorti de l’A13, je me retrouve sur les petites routes de campagne autour de Mantes-la-Jolie. Le temps est sec (pour l’instant parce que d’ici quelques heures, ce n’est pas une douche que le photographe et moi-même allons prendre, mais un bain complet, lui sur sa V7 Guzzi, et moi sur mon Cafe Kawa) et la route dégagée.
Bien que la Cafe utilise le même châssis et le même moteur que la Z900 RS classique (hérité de la Z9), il se produit une impression étonnante à son guidon. La machine semble plus rageuse, plus joueuse aussi, seulement une impression ou un réglage moteur différent ? Étonnant.
Une boîte au top
La boîte de vitesse est rapide, douce et agréable, avec un point mort facile à trouver. La Cafe hérite de l’embrayage Assist and Slipper, ce qui rend le changement de rapport encore plus agréable et limitant le couple arrière.
Attention au démarrage, j’ai trouvé que le premier et second rapport étaient brusques, avec une roue arrière qui a parfois tendance à partir en glisse, soyez prudent à la première prise en mains.
Chez elle en courbe
La version Cafe de la Z900 RS bénéficie du même comportement que sa grande sœur, tout en étant curieusement plus joueuse ; rigide, puissante, elle n’en demeure pas moins élastique dès qu’il s’agit de faire du pif-paf. Loin d’être un bout de bois en courbe, la Cafe se penche aisément, et se balance latéralement avec une grande facilité. Un comportement très agréable qui donne envie d’aller se promener en montagne avec la bête, histoire de faire enfin de la moto.
Freinage efficace
Le freinage est puissant sur l’avant, assuré par deux disques semi-flottants de 300 mm, pincés par des étriers maison à 4 pistons opposés. Sur l’arrière en revanche, je l’ai trouvé un poil faiblard.
Un vrai klaxon
On n’en parle peu mais ça a son importance : le klaxon. Je ne comprends toujours pas pourquoi, chez les constructeurs moto, il existe encore des klaxons de mobylette !??? Heureusement, ça n’est pas le cas de cette Z900 RS Cafe qui dispose pour le coup d’un klaxon audible et crédible.
Un tableau de bord complet
Il suffit d’un seul coup d’œil pour obtenir l’essentiel des informations distillées par le double compteur de la Z900 RS Cafe (compte-tour à droite avec une zone rouge de 10 000 à 12 000 tours/mn, vitesse à gauche) :
Jauge à essence
KRC (Contrôle de traction à 3 positions : OFF, 1 et 2)
Température moteur
Heure
Kilométrage total
Kilométrage Trip A
Kilométrage Trip B
Consommation instantanée
Consommation moyenne
Range
Température extérieure
Rapport engagé
À noter que la Z900 RS Cafe ne dispose pas de béquille centrale, ce qui peut être gênant pour graisser la chaîne.
Consommation raisonnable
Lors de notre essai composé de ville, nationales et autoroute, nous avons consommé 5,7 litres aux 100 km. Une consommation raisonnable qui permet d’avoir une autonomie de 250 km, pour un réservoir de 17 litres.
Bilan
Avec l’arrivée de cette version Cafe de la Z900 RS et le retour de la W800 qui était sortie du catalogue à la fin 2016 (retrouvez notre essai en cliquant ici), Kawasaki renoue avec le vintage. Ceci étant, la Z900 RS et la W800 n’ont strictement rien à voir. On a 111 chevaux sur un « 4 en ligne » d’un côté et 48 cv sur un « bi » de l’autre, une sportive et une p’tite mémère tranquille au look résolument rétro. Mais ça fait plaisir de voir Kawa regarder à nouveau dans le rétroviseur pour nous proposer de belles machines.
La Z900 RS Cafe renforce le côté seventies de la Z900 RS avec pourtant peu de modifications ; la bulle, la selle et le guidon. Mais là où la magie opère, c’est que la position de conduite (et la selle plus basse de 1,5 cm) incite tout compte fait à jouer plus avec la moto, révélant ses réelles capacités dynamiques. Cette nouvelle machine conviendra parfaitement à celui ou celle qui recherche une moto au look rétro, mais dotée de puissance et d’une technologie moderne.
Les plus
Le look rétro/sportif
La couleur vert Kawa
Le moteur
Le freinage
Son du pot d’échappement
Les moins
Le freinage arrière léger
Rayon de braquage
Le ralenti à froid : régime moteur trop élevé
FICHE TECHNIQUE KAWASAKI Z900 RS CAFE MODELE 2019
Moteur
Type de moteur
Quatre cylindres en ligne 4 temps à refroidissement liquide
Cylindrée
948 cm³
Alésage x course
73.4 x 56 mm
Taux de compression
10.8:1
Système de soupapes
Double ACT, 16 soupapes
Système de carburant
Injection: Ø 36 mm x 4 avec doubles papillons
Système de démarrage
Électrique
Lubrification
Lubrification forcée, carter humide
Performances & Transmission
Puissance maximale
111 chevaux à 8500 tr/min
Couple maximal
98.5 Nm à 6500 tr/min
Consommation de carburant annoncée par le constructeur
5.3 l/100 km
Consommation de carburant de notre essai (ville + route + autoroute sur 200 km)
5.7 l/100 km
Emissions de CO2
136 g/km
Transmission
6 rapports
Entraînement final
Chaîne scellée
Embrayage
multidisques à bain d’huile
Freins & Suspensions
Freins, avant
Doubles disques semi-flottants de 300 mm. Deux étriers radiaux monoblocs à 4 pistons opposés.
Freins, arrière
Simple disque de 250 mm. Etrier à simple piston
Suspension, avant
Fourche inversée de 41 mm avec réglage de la compression, de la détente et de la précharge
Suspension, arrière
Horizontale de type Back-link avec amortisseur à gaz. Détente : réglable. Précharge : réglable.
ABS de série
Châssis & Dimensions
Type de cadre
Treillis, acier haute résistance
Chasse
98 mm
Débattement de la roue avant
120 mm
Débattement de la roue arrière
140 mm
Pneu, avant
120/70ZR17 M/C (58W)
Pneu, arrière
180/55ZR17 M/C (73W)
L x l x H
2,100 x 845 x 1,190 mm
Empattement
1,470 mm
Garde au sol
130 mm
Capacité de carburant
17 litres
Hauteur de selle
82 cm
Poids tous pleins faits
216 kg
Prix : 12 499 euros
NOTRE GALERIE D’IMAGES
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Crédit photo : Éric Bodin©
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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