Life
Saperlipopette, Richard Gotainer revient !
Richard Gotainer revient dans l’actualité avec un nouvel album sorti le mois dernier et intitulé « Saperlipopette ». Un mot ancien au même titre que « fichtre » ou « sapristi » et titre éponyme de l’album par lequel l’artiste souhaite un retour aux grossièretés d’antan, qu’il préfère et de loin aux vulgarités faciles d’aujourd’hui.
Succès et eighties
Richard Gotainer est de retour. En même temps, il n’était jamais vraiment parti, mais il se faisait plus discret, depuis sa grande période de gloire dans les années 80. Les « eighties » durant lesquelles il fût responsable de morceaux mémorables tels que « Le Sampa », « Le Mambo du décalco », « Femmes à lunettes » ou encore « Le Youki ».
De la pub à la chanson
Après des études de droit, Richard Gotainer a débuté sa carrière professionnelle par la publicité. Fondateur avec Jacques Gaudillat de l’agence Gatkess, on lui doit certains textes devenus célèbres : «Tu baguenaudes dans les pâturages.. » pour le fromage Belle des champs, «Y’a des fruits, y’a de l’eau » pour la boisson Banga, « On se lève tous pour Danette !.. » pour le dessert et beaucoup d’autres encore (Saupiquet, Choco BN, Malabar..).
En 1977, il se dirige vers l’écriture et la chanson en sortant son premier album baptisé « Le forgeur des tempos ». Suivront 22 autres disques, dont le tout dernier « Saperlipopette » est arrivé dans les bacs le 8 juin 2018.
Le titre éponyme qui ouvre ce nouvel opus a particulièrement attiré notre attention, par son texte, écrit comme à l’accoutumée par Richard Gotainer, qui signe tous ses morceaux. La musique quant à elle a été écrite par Michael Lapie.
Des gros mots pour une vulgarité plus subtile
« Saperlipopette » est truffé de gros mots et pour cause, l’auteur y traduit son regret des grossièretés à l’ancienne disparues, au profit de vulgarités plus banales, faciles et tout compte fait très limitées.
En place des « enculés » et autres « nique ta mère », Gotainer reste vulgaire mais plus proche de Baudelaire. Il préfère déterrer « morbleu », ressortir « bistouquette », redorer le blason d’une grossièreté oubliée.
Un texte succulent, croustillant et d’époque, qui met le doigt sur la pauvreté de l’insulte contemporaine, la disparition de l’argot et des insultes vintage. Voici le texte, et la vidéo.
Le reste de l’album est tout aussi jubilatoire, entre l’électro des eighties, le rock, la ballade et la biguine. Un disque qui est loin d’être de la poudre de perlimpinpin.
Sapelipopette – paroles de Richard Gotainer / Musique de Michael Lapie
Quoi de plus savoureux, de plus jubilatoire
Qu’un gros mot bien juteux pour fleurir une histoire
D’une couille bien placée
D’un trou de balle bien senti
Et la phrase étriquée
Se transmute en saillie
Si l’on choisit l’option de respecter les doses
Les bites et les nichons donnent des ailes à la prose
L’art d’enrichir un trait suppose qu’on soit avare
Pour fortifier l’effet il faut le rendre … rare
On est loin des manières usuelles de notre époque
Qui veut niquer nos mères, enculer tout en bloc
J’te nique, tu me niques, on se nique
L’insulte tourne en rond
Et pourtant crotte de bique
On en a du juron
Les traditions se perdent
Corne, gidouille, mince, zut
Y’a du choix pourtant merde, fichtre, bigre, flûte
Et pour agaillardir ces injures émoussées
Je propose d’abolir va te faire en(siffler)ler
On restaure palsambleu, on ressort bistouquette
On déterre le morbleu et saperlipopette
Comme l’abus de radasse peut flanquer des boutons
On frise le dégueulasse à trop dire poil au fion
La grossièreté, bordel, est joliment vulgaire
Mais elle perd son label lorsqu’elle est ordinaire
Une insulte élégante peut fleurir le crottin
Mais pas la boule puante
Larguée à la bourrin
Comme on espère d’un cul au moins qu’il émoustille
On attend d’un mot cru du mordant, qu’il croustille
Les immondices en bouche poussent à vociférer
Je préfère en fine bouche l’invective affinée
Je vénère ces bon gros chibre, chagatte , baloche
Ressortons ces joyaux du fond de nos sacoches
Laissons aux aboyeurs leurs manières de clébards
Et hissons la verdeur à l’étage du grand art
Quoi de plus savoureux, de plus jubilatoire
Qu’un gros mot bien juteux pour fleurir une histoire
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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Lourteau Serge
15/01/2019 at 9h29
Merci pour cette chanson, ce texte fleuri et rafraîchissant est vraiment drôle !
De l’audace que diable, dommage que la censure radio ou télé nous prive de sa diffusion…