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Trente-cinq ans après sa sortie, Misery continue de fasciner. Le 15 décembre 2025 à 20h55, ARTE rediffuse ce classique dont la tension, l’interprétation magistrale et le duel psychologique ont marqué plusieurs générations de cinéphiles. Une occasion parfaite de redécouvrir l’un des thrillers les plus oppressants du cinéma américain.

Un roman impossible à adapter… jusqu’à Rob Reiner

À la fin des années 80, nombreux sont ceux qui pensent que Misery, roman de Stephen King publié en 1987, est trop sombre et trop violent pour le cinéma. L’histoire semble presque faite pour rester dans l’imaginaire du lecteur : un écrivain prisonnier d’une fan déséquilibrée dans un chalet isolé, coupés du monde, encerclés par la neige.

Pourtant, Rob Reiner relève le défi. Après Stand by Me, déjà adapté de King, il choisit de s’emparer du texte en épurant sa violence physique pour mieux se concentrer sur ce qui fait la force du roman : l’enfermement mental, la manipulation et la lente montée d’une terreur quotidienne

Le réalisateur collabore avec le légendaire William Goldman, double oscarisé pour Butch Cassidy et Les Hommes du président. Ensemble, ils façonnent un huis clos nerveux, presque théâtral, où chaque regard devient une menace.

Paul Sheldon, Annie Wilkes : un face-à-face devenu culte

Le film repose sur deux interprètes au sommet de leur art

James Caan incarne Paul Sheldon, auteur à succès qui vient d’achever la saga Misery en tuant son héroïne. Après un accident de voiture provoqué par un blizzard, il est recueilli par une ancienne infirmière vivant seule dans la montagne. Elle s’appelle Annie Wilkes. Elle est prévenante, attentive… trop attentive.
Quand elle découvre la mort de son personnage préféré dans le nouveau manuscrit, tout bascule. La bienfaitrice se transforme en geôlière. Et le chalet isolé devient le décor d’un combat psychologique où chaque tentative d’évasion entraîne une punition plus terrible que la précédente.

Kathy Bates, quasi inconnue du grand public à l’époque, offre une composition terrifiante. Son Annie Wilkes passe de la douceur au délire en un battement de cil. Son interprétation lui vaut l’Oscar et le Golden Globe de la meilleure actrice en 1991, une première pour une œuvre tirée de Stephen King.

L'actrice américaine Kathie Bates dans le film Misery sorti en 1990

La scène mythique du film. Kathie Bates et sa masse. Crédit photo : © 2025 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc/All rights reserved.

Un suspense étouffant devenu référence

Misery ne cherche pas les effets de manche. Pas de démons, pas d’effets spéciaux. Juste un homme immobilisé, une femme instable et le poids de l’obsession. C’est précisément cette sobriété maîtrisée qui fait du film un classique.

Le fameux passage des chevilles brisées, adouci par rapport au roman, est devenu une scène mythique, souvent citée parmi les moments les plus choquants du cinéma des années 90. Mais tout le film repose sur une tension plus insidieuse : l’attente, l’inconnu, l’impossibilité de fuir.

Le décor joue un rôle clé. Les étendues enneigées autour du chalet soulignent l’idée d’un piège parfait, impossible à briser. Cet enfermement réaliste et anxiogène a contribué à installer Misery comme l’une des meilleures adaptations de Stephen King.

Un succès critique et public durable

À sa sortie le 30 novembre 1990, le film est salué pour son intelligence et sa capacité à capturer l’essence de King sans tomber dans l’excès gore. Le public suit : Misery devient un succès international, propulse Kathy Bates au rang d’icône et confirme Rob Reiner comme l’un des réalisateurs les plus sûrs de sa génération. Misery a rapporté 61,3 millions de dollars, pour un budget de 20 millions $. En France, à sa sortie, il a attiré 358 000 spectateurs.

Au fil des ans, le film gagne encore en prestige. Il influence d’autres huis clos psychologiques, inspire des analyses universitaires sur le thème de la relation auteur-lecteur, et s’impose comme un classique indémodable de la peur réaliste, celle qui pourrait frapper “dans la vraie vie”.

L'actrice Kathie Bates et l'acteur James Caan dans le film Misery sorti en 1990

Kathie Bates et James Caan. © 2025 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc/All rights reserved.

Pourquoi Misery reste si moderne en 2025

Parce qu’il parle d’obsession, de célébrité, de créativité… et de la façon dont un artiste peut devenir prisonnier de son public. Une thématique plus actuelle que jamais.

Parce qu’il prouve que la peur n’a pas besoin de monstres pour être paralysante. Et parce qu’il offre une performance d’actrice parmi les plus marquantes du cinéma américain.

Un rendez-vous à ne pas manquer sur ARTE

ARTE proposera Misery le 15 décembre 2025 à 20h55, en VF et VOSTF, permettant à la nouvelle génération et à ceux qui souhaitent frissonner à nouveau, de redécouvrir ce duel glaçant entre un écrivain brisé et sa lectrice la plus dangereuse. Un anniversaire parfait pour replonger dans cette œuvre qui, 35 ans plus tard, n’a rien perdu de sa puissance.

Misery – Film de Rob Reiner (États-Unis, 1990, 1h41mn, VF/VOSTF) – Scénario : William Goldman, d’après le roman de Stephen King – Avec : James Caan, Kathy Bates, Richard Farnsworth, Frances Sternhagen, Lauren Bacall – Production : Castle Rock Entertainment, Nelson Entertainment.

Oscar et Golden Globe 1991 de la meilleure actrice (Kathy Bates).

Crédit photos : © 2025 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc/All rights reserved
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