Ten Years After : l’éclair britannique du blues-rock
Quand on évoque les groupes les plus explosifs de la fin des années 60, Ten Years After surgit comme une évidence. Quatuor anglais à la virtuosité imparable, le groupe a fusionné blues, jazz, boogie et rock électrique avec une intensité rare, devenant l’un des acts live les plus impressionnants de sa génération.
- Genèse : des racines à Nottingham au bouillonnement londonien
- Le premier album : un manifeste blues britannique
- Le style : un mélange de finesse jazz, d’énergie rock et de virtuosité blues
- Le succès mondial : Woodstock comme tremplin
- Tubes et morceaux phares
- Le Top 3 des meilleurs morceaux (consensus critique)
- Ce que Ten Years After a laissé au rock
- Que sont-ils devenus ?
- Ten Years After aujourd’hui
- Un groupe qui a brûlé intensément et marqué son époque
Genèse : des racines à Nottingham au bouillonnement londonien
L’histoire commence à la fin des années 1950, à Nottingham. Le jeune prodige de la guitare Alvin Lee et le bassiste Leo Lyons jouent déjà ensemble dans plusieurs formations locales, dont The Jaybirds. En 1966, ils quittent les Midlands pour Londres, alors capitale du blues britannique et des clubs électriques.
Ils y recrutent le batteur Ric Lee (aucun lien de parenté) et le claviériste Chick Churchill. Progressivement, The Jaybirds changent de son, d’ambition et d’identité. À la fin de 1966, le groupe adopte un nouveau nom : Ten Years After, en référence à la décennie écoulée depuis l’explosion du rock’n’roll avec Elvis Presley, mais aussi pour marquer une forme de renaissance.
Le premier album : un manifeste blues britannique
Leur premier album, Ten Years After, sort en 1967 chez Deram. C’est un disque brut, nerveux, entièrement ancré dans un blues électrique modernisé. On y entend déjà l’extraordinaire dextérité d’Alvin Lee, futur phénomène de la guitare, et une section rythmique aussi solide que créative.
Des titres comme I Can’t Keep from Crying, Sometimes ou Adventures of a Young Organ révèlent un groupe à l’aise aussi bien dans l’improvisation jazz que dans le blues rugueux. L’album ne se classe pas dans les charts, mais il installe Ten Years After comme l’une des valeurs montantes de la scène underground londonienne.
Le style : un mélange de finesse jazz, d’énergie rock et de virtuosité blues
Ten Years After se distingue par un équilibre unique :
• les solos fulgurants d’Alvin Lee, mélange de blues, jazz et rock
• les lignes de basse inventives de Leo Lyons
• l’orgue chaleureux et percussif de Chick Churchill
• le jeu puissant et nuancé de Ric Lee
En concert, ils deviennent littéralement irrésistibles. Longues improvisations, accélérations soudaines, crescendos incendiaires : le groupe crée une atmosphère électrique, presque incontrôlable, mais toujours parfaitement maîtrisée.

TEN YEARS AFTER : en haut Leo Lyons-bassiste, à gauche Chick Churchill-claviériste, à droite Ric Lee-batteur et en bas Alvin Lee-guitariste et chanteur. Crédit photo : Deram/London Records©
Le succès mondial : Woodstock comme tremplin
Le tournant décisif a lieu en août 1969, sur la scène de Woodstock. La prestation d’Alvin Lee sur I’m Going Home (vidéo en bas d’article), jouée à une vitesse incroyable, devient l’un des moments cultes du festival. La séquence, immortalisée dans le film Woodstock, propulse Ten Years After au rang de stars internationales.
S’ensuit une série d’albums marquants :
• Undead (1968) – un live culte qui capture leur puissance scénique
• Ssssh (1969) – Top 20 au Royaume-Uni
• Cricklewood Green (1970) – considéré comme l’un de leurs meilleurs
• A Space in Time (1971) – leur disque le plus populaire, porté par le tube I’d Love to Change the World
Tubes et morceaux phares
Parmi leurs titres emblématiques, on retient :
• I’m Going Home – leur hymne absolu depuis Woodstock
• Love Like a Man – un blues-rock hypnotique et puissant
• I’d Love to Change the World – un classique intemporel, toujours utilisé au cinéma et dans les séries
Le Top 3 des meilleurs morceaux (consensus critique)
1. I’d Love to Change the World (1971)
Chef-d’œuvre mêlant acoustique, tension électrique et message social.
2. I’m Going Home (1969, version Woodstock)
Explosion de virtuosité ; l’un des solos les plus rapides de l’époque.
3. Love Like a Man (1970)
Un riff immédiatement reconnaissable, symbole de leur puissance brute.
Pour celles et ceux qui souhaitent découvrir le groupe, nous recommandons fortement l’excellent album Live : “Recorded Live” sorti en juin 1973.
Ce que Ten Years After a laissé au rock
Leur héritage est multiple :
• une performance de Woodstock parmi les plus mythiques
• un mélange unique d’improvisation jazz, de blues amplifié et de rock dur
• l’impact d’Alvin Lee, futur modèle des guitaristes “shredders” des années 80
• une discographie précieuse pour les amateurs de blues-rock
Ten Years After a ouvert la voie aux futures jam bands, aux guitar heroes et à une vision plus libre, plus virtuose de la scène rock.
Que sont-ils devenus ?
Alvin Lee (1944–2013)
Il quitte le groupe en 1975, poursuit une solide carrière solo et collabore avec des légendes comme George Harrison ou Ronnie Wood. Alvin Lee s’éteint en 2013 à la suite de complications opératoires.
Leo Lyons
Toujours actif, Lyons fonde le groupe Hundred Seventy Split, avec lequel il tourne régulièrement. Musicien infatigable, il continue de jouer du blues-rock autour du monde.
Ric Lee
Le batteur reste très impliqué dans l’héritage du groupe. Il publie un ouvrage biographique sur Ten Years After et participe encore à des tournées.
Chick Churchill
Après un album solo en 1974, il travaille dans l’édition musicale et la gestion d’artistes. Il apparaît ponctuellement lors de réunions spéciales du groupe.
Ten Years After aujourd’hui
Depuis la disparition d’Alvin Lee, le groupe poursuit ses tournées avec différentes formations. Le guitariste Marcus Bonfanti reprend la difficile mission d’interpréter les parties légendaires d’Alvin, et Ten Years After continue à attirer un public fidèle en Europe et en Amérique du Nord.
Un groupe qui a brûlé intensément et marqué son époque
Ten Years After ne figure peut-être pas dans la triade la plus citée des géants britanniques (The Who, Cream, Led Zeppelin), mais leur empreinte est indéniable. Ils incarnent un moment où le blues-rock a repoussé ses limites, où l’improvisation a rencontré l’électricité, où la virtuosité a fusionné avec l’énergie brute.
Crédit photo : Jim Summaria© (photo de UNE) et Deram/London Records© (photo du groupe)

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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