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Essai Ford Mustang Bullitt 2019 : une légende et déjà un collector !
Essayer une Ford Mustang est toujours un événement en soi, surtout s’il s’agit de la version GT et encore plus si vous prenez place au volant de la BULLITT. C’est cette dernière version que nous avons testée sur un trip en terres normandes, longeant le littoral Ouest du Cotentin, entre Gratot et Auderville. À son bord, ce fût l’Amérique en V8, quoi de plus normal ?
Une vieille connaissance
La Ford Mustang, une voiture que l’on connaît bien pour l’avoir essayée native de 1968 (lire l’essai Ford Mustang Fastback) avec son V8 4,7 litres de 210 cv, en versions 4 et 8 cylindres modèles 2016 (317 et 421 équidés) et 2017 (puissance inchangée versus 2016, notre essai ici) ou en cabriolet mouture 2018 équipée du gros bloc 5 litres V8 de 450 chevaux (retrouvez notre essai en cliquant sur ce lien).
La légende est en marche
Entre la Mustang des sixties et celles des années 2016-2017-2018 et 2019 : un fossé pour ce qui est de la puissance (le V8 a gagné 240 chevaux en 50 ans), du freinage (aléatoire en 1968) et du comportement (ça louvoyait méchamment dans les années 60, l’effet « »Yé-Yé » peut-être ?). Mais la légende perdure et le charme opère toujours autant. Il suffit d’observer les sourires se dessiner sur le visage des automobilistes et piétons que nous avons croisés lors de notre périple pour en être convaincu. Les pouces se lèvent, les smartphones sortent des poches pour déclencher ou filmer au plus vite parce que simplement, la légende est en marche.
Ford Mustang : 10 millions d’exemplaires vendus plus tard …
Depuis son lancement en 1964 sous l’impulsion de Lee Iacocca, la Ford Mustang s’est vendue à plus de 10 millions d’exemplaires. Alors que les fans du monde entier célèbrent son 55ème anniversaire cette année, Ford annonce que sa mythique sportive demeure la plus vendue au monde pour la quatrième année consécutive. De l’Australie au Pérou, la Mustang a de nouveau régné sur sa catégorie, avec 113 066 exemplaires commercialisés l’année dernière. La Mustang a également été la sportive la plus vendue aux États-Unis en 2018, où Ford en a écoulé 75 842 exemplaires.
+27% en Europe sur 2019
En Europe, Ford a vendu 2 300 Mustang au premier trimestre de 2019, soit une augmentation de plus de 27% par rapport à la même période de l’année dernière.
« En lançant la Mustang il y a 55 ans, Ford a véritablement cassé les codes. Rien ne représente aussi bien la liberté et le plaisir de conduire que la Mustang, c’est une icône universelle », a déclaré Jim Farley, Vice-Président de Ford.
Mustang présente dans 146 pays
La Mustang était disponible dans 146 pays en 2018, selon les données de ventes mondiales de Ford. Plus de 500 000 Mustang de sixième génération ont été vendues dans le monde entier depuis 2015, dont plus de 45 000 en Europe. La marque au cheval sauvage a gagné un demi-point de part de marché dans le monde l’an dernier pour s’octroyer 15,4% du segment, notamment grâce à la nouvelle Mustang Bullitt, notre modèle d’essai.
Hommage aux 50 ans du film Bullitt
Un modèle particulier puisqu’il s’agit d’une version hommage aux 50 ans du film Bullitt sorti en 1968 (le 17 mars 1969 pour la France), avec Steve McQueen dans le rôle du lieutenant Frank Bullitt qui se déplaçait … en Ford Mustang !
Un troisième hommage devrait-on dire, Ford ayant déjà produit une version Bullitt en 2001 et une autre en 2008.
Des petites différences pour un collector
Extérieurement, la Mustang Bullitt 2019 est identique à la version GT, à l’exception du cheval au galop qui disparait de la calandre et du « GT » sur le coffre arrière, remplacé par une cible « Bullitt » sur notre modèle d’essai. La Bullitt adopte également de gros étriers de freins Brembo rouges qu’il n’y a pas sur la version GT.
Autres petites différences : le compteur de la Bullitt affiche 300 km/h alors que celui de la GT s’arrête à 260 km/h et sous le capot de la Bullitt, curieusement, le moteur est à nu alors qu’il est fermé par un énorme couvercle dans la GT !?
« La nouvelle Bullitt est, à l’image de Steve McQueen, incroyablement cool«, a déclaré Darrell Behmer, responsable du design des Mustang. « Pas besoin de bandes sport, de kit carrosserie ni de logo sur la calandre : elle se suffit à elle-même, elle est juste cool. » Voilà, tout est dit.
Le moteur est le même à savoir le gros V8 atmosphérique américain de la marque à l’ovale, qui gagne 10 chevaux pour l’occasion avec 460 équidés sous la pédale de droite. Côté transmission, la Bullitt adopte une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, reprenant le levier de vitesses avec boule en bakélite du modèle du film sorti en 1968, clin d’œil sympa à trois légendes réunies en une : Steve McQueen, La Mustang des années 60 et le film Bullitt.
Rev-Matching : pour quoi faire ?
Gadget qui équipe la Bullitt et que la GT ne possède pas : le Rev-Matching : un petit coup de gaz à chaque rétrogradage, façon « compet » pour faire plus sport. Mais pour être tout à fait franc, la Mustang n’a pas besoin de ça pour en imposer, sa carrure et le bruit de son V8 suffisent et de loin. Heureusement, ce Rev-Matching est déconnectable, ce qui tout compte fait est très bien pour les oreilles et la discrétion.
Enfin, Bullitt est également inscrit sur le tableau de bord face passager, au centre du volant et sur les seuils de porte, avec toujours le cheval qui éclaire le sol à l’ouverture de la voiture. En plus de la version GT, cette Bullitt 2019 voit ses encadrements de vitres et de calandre s’orner de chrome.
Les différences s’arrêtent là ou presque, puisque la Bullitt 2019 est livrée dans le vert original du modèle du film : Highland Green (une seconde teinte Noir Shadow est également disponible).
Contact
Dès qu’on presse le bouton « Engine » situé derrière le levier de vitesses, la Bullitt annonce la couleur. Le son rauque et puissant du V8 rappelle celui d’un moteur de bateau sortant du port au ralenti, alors qu’à la première sollicitation de la pédale de droite, le borborygme devient carrément rageur et agressif.
Comme sur les autres modèles GT, la Bullitt propose différents réglages sur le tableau de bord en appuyant sur le mustang du volant, pour modifier le son de l’échappement : normal, silencieux et sport. Une bonne idée pour vos voisins qui vous diront merci. Notre modèle dispose également, comme sur la version GT, des différents modes de conduite : normal, neige, sport+ et même circuit, pour cramer les pneus Continental sur des runs départ-arrêté.
On a apprécié : le volant et les fauteuils chauffants, ainsi que le régulateur de vitesse adaptatif, qui se cale à la vitesse du véhicule qui vous précède.
0 à 100 km/h : 4,6 s
Bien calé dans le fauteuil en cuir de série surpiqué de coutures vertes, la Bullitt me propulse de 0 à 100 km/h en seulement 4,6 secondes, malgré ses 1 851 kg. Avec une vitesse de pointe annoncée à 262 km/h, cette GT McQueen envoie du bois dans un rugissement d’enfer, avec un premier rapport qui tutoie le 100 km/h. La marée chaussée appréciera, on s’excuse d’ailleurs du dérangement sonores aux sorties de péages lors de notre trip, mais c’est la faute au V8, pas la nôtre m’sieur l’agent.
Plus GT que sportive par son poids et son gabarit, la Bullitt n’en n’est pas moins rageuse dès qu’on accélère fort, avec une bonne tenue de cap et en restant accrochée à la route. Certes il faudra se méfier des accélérations en courbe en raison de la propulsion et de la puissance de l’auto (surtout sur route mouillée), mais elle reste globalement gérable, tout en partant facilement en drift dès qu’on la taquine.
Son moteur est un délice sonore, gorgé de couple (529 Nm), qui sait se faire aussi doux que méchant, capable de croiser à 50 km/h en 6ème tout en montant jusqu’à la zone rouge débutant à 7 500 tours/mn sur le même rapport.
Freinage : un bon mordant
Pour arrêter 1,8 tonne il fallait un freinage à la hauteur. Ford a fait appel à Brembo pour stopper la bête, qui bénéficie d’un freinage rassurant et puissant, sans être celui d’une pistarde.
Consommation de la Ford Mustang : raisonnable pour un V8
Un V8 ça chante bien, c’est puissant et forcément, ça a soif, surtout quand il s’agit de pousser 1 851 kg. En ville, on arrive facilement à 20 litres aux 100 km, mais sur autoroute et à 130 km/h en 6ème, nous n’avons pas dépassé 12,5 litres aux 100 km, tombant même à 11 litres sur certaines portions.
En cycle mixte, la consommation relevée s’élève à 13 litres. En moyenne, un plein nous a permis de rouler 425 km avant que la réserve ne clignote.
Confort : maintien et rigidité
Bien tenu par les sièges enveloppant de la Bullitt (réglables électriquement, sauf pour le dossier qui s’ajuste à l’ancienne, avec une manette), le confort global de la voiture est bon, même si l’on ressent les imperfections de la route, en raison des nouvelles suspensions pilotées Delphi Magne Ride à amortissement variable (en option à 2 000 euros). Un système qui permet d’obtenir un amortissement plus ferme, avec une Mustang qui du coup, s’écrase moins en appui.
2+2
Bon à savoir si vous êtes une famille avec 3 enfants : la Mustang Bullitt, comme les autres versions, est un 2+2 à savoir 4 places pas plus. Les fauteuils à l’arrière étant des baquets bien creusés et séparés au centre. Le coffre est de bonne contenance et profond, avec ses 408 litres, suffisant pour caser les valises de trois ou quatre personnes.
À noter que les plus d’1m80 seront verticalement à l’étroit à l’arrière, avec le dessin Fastback de la voiture, le toit est en effet proche de la tête sur cette version.
Bang & Olufsen pour le son à l’intérieur de la Mustang
Pour le son, c’est la société danoise Bang & Olufsen qui assure le show. Le son est puissant, enveloppant mais un peu grave à nôtre goût. Un caisson de basse est placé à l’arrière droit du coffre, renforçant la dynamique de l’ensemble.
À bord de la Bullitt, 2 prises USB sont disponibles, vous permettant de connecter votre smartphone pour écouter votre musique et/ou téléphoner en mains libres et en toute sécurité. Le GPS tactile est clair et intuitif, ce qui permet de rechercher facilement une destination.
L’ordinateur de bord distille toutes les informations nécessaires à la conduite et au suivi de votre budget : révisions, entretien, consommations, etc… Comme sur les GT Mustang.
Finition : critères américains
Alors on les entend d’ici les pinailleurs adeptes du modèle germanique : « la Mustang respire le plastoc à l’intérieur !.. » et c’est vrai, il y a du plastique à l’intérieur de la Mustang, mais entre le plastique moussé et les commandes façon aéronautique, avec un assemblage de meilleure qualité nous a-t-il semblé en comparaison d’une version 2015, l’ensemble dégage une note plus qualitative qu’auparavant.
La planche de bord est notamment très réussie sur la version Bullitt, même si les aérateurs mériteraient du chrome mais à ce prix-là pour un V8, peut-on avoir une finition allemande ? Parce qu’il ne faut pas oublier que la Mustang est tarifée à partir de 48 400 euros pour la GT et 55 400 euros pour la Bullitt. Allez trouver un gros V8 sur le marché à ce montant, il n’y en n’a pas.
La Mustang est une voiture américaine ne l’oublions pas. N’oublions pas que Lee Iacocca (Directeur Général de Ford dans les années 60), dans son cahier des charges et alors qu’il voulait sortir un modèle concurrençant la Chevrolet Corvair, avait prévu de proposer une voiture plus jeune, plus sportive mais à un coût abordable. Les critères américains en termes de finition n’étant pas ceux de la vieille Europe, à l’époque comme aujourd’hui, les automobilistes de chez l’Oncle Sam privilégiaient l’aspect aux finitions et tout le monde était content.
Bilan de l’essai sur la Ford Mustang édition Bullitt : le rêve américain à portée de mains
La Ford Mustang Bullitt n’apporte pas de grosses différences en comparaison de la version GT. Cette dernière est facturée 7 000 euros de moins à 48 400 euros (tarif auquel il vous faudra rajouter 10 500 euros de malus écologique) et propose les mêmes prestations que la Bullitt, même avec 10 chevaux de moins sous le capot.
Acheter une Ford Mustang, c’est s’offrir le rêve américain et un bon gros V8. Opter pour la Bullitt, c’est acquérir une légende : celle du film éponyme avec l’ombre de Steve McQueen dans le rétroviseur.
Cette version Bullitt est d’ores et déjà collector puisque sa production est limitée dans le temps pour la France : 2018 et 2019, avec pour chaque année 82 exemplaires destinées à l’hexagone. Tous les modèles 2018 ont d’ores et déjà été vendus, ce sera bientôt le cas pour 2019. Se l’offrir vous permettra par conséquent de posséder un modèle rare qui renforcera la légende, pour un chèque de 55 400 euros.
Les plus
Le look
Le V8
Collector
Les moins
Places arrière
Malus
FICHE TECHNIQUE FORD MUSTANG BULLITT 2019
Moteur : 5.0 litres V8 32 soupapes
Puissance : 460 chevaux
Puissance fiscale : 37 chevaux
Couple : 529 Nm à 7 000 tr/mn
Boîte manuelle à 6 rapports
Propulsion (moteur avant)
Dimensions : 4,78 mètres X 1,95 mètre X 1,38 mètre
Poids : 1 851 kg
Coffre : 408 litres
Pneumatiques : 255/40/19 à l’avant et 275/40/19 à l’arrière
Consommation : mixte : 13 litres/100 km
Autonomie : environ 425 km
Prix du plein : 100 euros
Réservoir : 61 litres
Performances : 0 à 100 km/h : 4,6s – vitesse maximale : 262 km/h
Rejet CO2 : 277 grammes par kilomètre parcouru
Tarif : 55 400 euros
Malus écologique : 10 500 euros
Coloris : vert anglais ou noir
Notre galerie d’images
Les photos de la Ford Mustang Bullitt ont été réalisées au Manoir de Chanteloup avec l’aimable autorisation des propriétaires. Une demeure du XVIe siècle située à Gratot, dans La Manche, pleine d’histoire et de charme. Un lieu à découvrir que vous pouvez réserver en cliquant sur ce lien.
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Crédit photo : Alexis Pillon©
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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