Motors
Essai du Moto Guzzi V7 Racer : "nostalchic" !
La V7 Moto Guzzi sera remplacée d’ici la fin du mois. L’occasion d’essayer la version actuelle, pas si éloignée de la version originale de 1967, avant que la nouvelle mouture n’arrive en concession et que nous ne manquerons pas d’enfourcher pour vous livrer nos impressions.
C’est la version la plus vintage que nous avons eu le plaisir de tester : la V7 Racer. Pas si éloignée que ça de son ancêtre paru en 1967 donc. Comme son aînée elle dispose d’un moteur bicylindre en V ouvert à 90° et refroidi par air et affiche le même look sport seventies.
La différence se situe plus au niveau du poids, ramené de 234 à 179 kg, de la vitesse de pointe qui passe de 170 km/h à 200 km/h et de la puissance qui affichait 40 chevaux en 1967 contre 50 chevaux aujourd’hui.
Moteur bicylindre en V ouvert à 90°
Pour le reste, les 2 belles se rapprochent et affichent le même esprit : sobriété esthétique pour un comportement sportif.
Visuellement, cette V7 Racer est une vraie réussite. Tout flatte la rétine au premier regard : la moto est équipée dans cette version, ce qui n’est pas le cas de la Stone ou de la Spécial, d’une selle monoplace avec dosseret, en daim de surcroît ! (Une selle que l’on peut remplacer par une assise biplace sur demande).
Selle en daim monoplace avec dosseret
Le réservoir est chromé grâce à un système spécifique de dépôt de particules métalliques et traversé par une belle et large ceinture de cuir marron tatouée « GUZZI » et surmontée de 2 attaches avec l’aigle de la marque.
Réservoir chromé et large bande de cuir traversante
Le cadre en acier chromé est peint en rouge, comme certaines petites pièces, les moyeux, le bras oscillant et le centre de roue avant. Des roues à rayon bien sûr avec le tatouage « Guzzi » en rouge sur la jante, avec une fourche télescopique hydraulique de 40 mm de diamètre et… à soufflets mesdames et messieurs.
Petit phare rond surmonté de 2 compteurs simples indiquant le minimum nécessaire : la vitesse, régime moteur, température extérieure, trip journalier, trip total et indicateur de réserve, pas de jauge en revanche. Le réservoir contient 22 litres pour une réserve de 4 litres.
Sur cette version Racer, les 2 pots d’échappement ne sont pas les mêmes que ceux qui équipent les versions Spécial et Stone. Là, les pots remontent sur l’arrière, quant au borborygme, rien à voir avec celui des 2 versions plus « sages » de la V7. Le premier coup de clef me le confirme, car en plus de vibrer en déplaçant la moto de façon latérale (ADN Guzzi), le son qui s’échappe des pots est rauque, puissant et empreint de personnalité.
Après l’observation, l’action. J’enfourche enfin cette Racer italienne. Je passe la première, un peu surpris par l’absence de bruit au passage de vitesse qui fait penser que l’enclenchement ne s’est pas fait. C’est pourtant le cas je lâche la poignée d’embrayage et c’est parti.
Même la nuit, ce « Racer » arrive à briller !
Avec mon 1.88m je ne possède pas le gabarit idéal, la hauteur de selle est placée à 80.5 cm du sol, mais les jambes sont quand même très repliées et mes genoux viennent toucher le moteur de chaque côté.
En fait, l’idéal avec la Racer est de la laisser chauffer un petit peu avant de l’enfourcher, un peu à l’ancienne, afin que l’huile de boîte chauffe et se mette à bien circuler. De cette façon-là, les rapports se passent plus facilement, avec le petit « clac » qui me manquait au début et qui du coup fait son apparition, confirmant enfin le changement de rapport.
La position n’est pas si radicale que j’aurais pu le penser. On est entre la position droite du custom et celle de la sportive, inclinée mais pas collée au réservoir, histoire de montrer qu’il s’agit bien d’une sportive à l’ancienne, mais sans épuiser le pilote. Les avants bras sont bien en appui sur les guidons bracelets qui viennent renforcer le côté sportif et rétro de la machine.
Une position de conduite sur l’avant mais confortable
Les commandes tombent bien sous la main et l’ergonomie est bonne. Les poignées se terminent par un embout chromé, comme les clignotants qui malheureusement sont en plastique.
En ville, la moto paraît d’abord un peu rigide, mais on s’y fait assez rapidement. Les têtes se tournent, les yeux se fixent sur le réservoir qui sous un soleil d’hiver, pique bien les yeux. Le bruit annonce votre arrivée à tous les passants et aux voitures coincées dans les bouchons, économisant au passage quelques coups de klaxon.
Sportif ou Gentleman Racer : 2 styles qui collent au V7 Racer
La Racer est souple à conduire, dispose d’un gros couple qui permet de « croiser » à 50 km/h en 5e sans tousser et de démarrer en seconde sans problème. Bien assis sur cette magnifique et très confortable selle monoplace en daim j’arrive Place de la Concorde où d’un coup, j’ai l’impression de rentrer dans le champ d’une publicité, où je croiserais Keira Knightley sur une Ducati 750 SS de 1973, allez savoir pourquoi ?
Le freinage est assuré par un disque flottant de 320 mm à l’avant, pincé par des étriers à 4 pistons, pour l’arrière un simple disque de 260 mm a été monté, avec étrier 2 pistons. Un freinage sans aucune mesure avec celui d’une sportive contemporaine et assez mou. A noter qu’il faudra bien doser la pression que vous exercerez avec le pied droit pour freiner l’arrière, pour éviter de bloquer la roue, ce qui se produit fréquemment sur ce modèle Racer.
Après avoir remonté les Champs Elysées où touristes et badauds ont bien reluqué la machine que j’enfourche, je me dirige vers le périphérique puis l’autoroute qui m’emmènera sur les routes sinueuses de campagne.
On s’en doutait voilà que c’est confirmé, la bulle « café racer » n’est d’aucune utilité, jolie mais inefficace de par sa taille j’encaisse de plein fouet le vent froid qui glisse sur le cuir de mon Dainese. La moto assure de bonnes reprises sans être un foudre de guerre, avec son 750 cm3 qui a tendance à tourner un peu vite.
Mes genoux cognent sans cesse contre les culasses du bloc, c’est un peu gênant mais tout compte fait réchauffant par ce froid de novembre, mais arrivé aux beaux jours, ce frottement chair/mécanique doit être plutôt désagréable.
La moto bouge quand même beaucoup, la tenue de cap n’est pas son fort et l’on ressent même quelques effets de guidonnage passé 130 km/h, effets qui disparaissent totalement à vitesse supérieur. La machine prend de la vitesse jusqu’à monter à 180, puis 200 km/h, un rythme qu’on ne peut pas tenir très longtemps si l’on veut voyager confortablement.
Mais quelle gueule quand même ! Quelle âme ce V7 racer. Me voilà sur les routes de campagne, la position du Twin ne facilite pas le « pif-paf » et demande de l’habitude et de la prudence en entrée de courbe, avec une prise d’angle délicate, point commun avec les versions Stone et Spécial. Ceci dit, la position plus en avant grâce aux guidons bracelet permet une meilleure attaque en courbe que les 2 autres versions du V7.
Arrivé dans les villages, je me méfie du frein moteur, très fort, un point à surveiller si vous décidez d’acquérir un V7 Racer. Les têtes se tournent à nouveau vers cet engin vintage au look totalement réussi.
Après un essai sur les routes normandes retour vers Paris, que j’atteins après 1H30 de route. Le voyant de réserve s’allume, j’ai parcouru 380 km, cette Guzzi est un chameau si on ne tape pas dedans, avec une bonne contenance de réservoir située à 22 litres !
Arrivé sur les pavés de la Concorde, j’apprécie le confort procuré par les 2 amortisseurs à ressort Bitubo. Réglables, ils procurent un bon amorti et un bon ressenti de la route. Un amortissement nettement meilleur que celui dont dispose les versions Spécial et Stone.
Arrive le moment fatidique : celui où je dois rendre les clefs. Pas envie ! Il y a des motos comme ça que l’on souhaite s’approprier, j’avais déjà eu ce ressenti avec l’essai de la Griso 1200, tiens encore une Moto Guzzi, étrange non ?
Comme toutes les Guzzi, cette Racer est attachante, déconcertante pour certains. A ne pas mettre entre toutes les mains, je pense notamment aux jeunes permis, la V7 est « vivante ». Elle vibre, cogne, fait du bruit, vous balance de droite à gauche à chaque poignée dans l’coin au feu rouge, vous chauffe les genoux avec ses culasses proéminentes, ne protège pas du vent, mais quelle gueule, une machine dotée d’une âme en bref.
Son freinage perfectible et sa prise d’angle aléatoire devraient être nettement améliorés avec l’arrivée très proche de la version 2. Cette dernière sera équipée de l’anti patinage, de l’ABS et point le plus important : d’une nouvelle boîte de vitesse qui, même si le fabricant ne met pas tout en avant sur ce point, devrait modifier considérablement le confort général de la machine (la boîte 5 actuelle sera remplacée par une boîte à 6 rapports).
Une moto au look vraiment réussi et pleine de vie.
A noter que cette Moto Guzzi V7 Racer 2014 bénéficie d’une offre commerciale jusqu’à la fin du mois de décembre puisqu’elle est vendue au tarif de 8 999 euros, contre un tarif catalogue de 9 999 euros.
Fiche technique
Moto Guzzi V7 Racer
Moteur : Bicylindre en V ouvert à 90° – culbuté – 1 AC – 2 soupapes par cylindre – refroidi par air
Cylindrée : 749 cm3
Puissance : 50 chevaux
Couple : 60 Nm à 2 800 tr/mn
Boîte : 5 vitesses
Transmission : cardan
Fourche : télescopique hydraulique de 40 mm – débattement de 130 mm
Amortisseurs : Bitubo réglables – débattement 118 mm
Freins : 1 disque flottant de 320 mm à l’avant étrier 4 pistons – 1 disque de 260 mm arrière avec étrier 2 pistons.
Pneumatiques : Pirelli 100/90/18 avant et 130/80/18 à l’arrière
Hauteur de selle : 805 mm
Poids : 179 kg sans le plein
Réservoir : 22 litres
Consommation moyenne : 5l/100 km
Autonomie : 400 km
Note : 16/20
Les +
Le look vintage : une vraie réussite !
Le moteur
Le son des échappements
Les-
Prix élevé pour un 750
Freinage
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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