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Essai routier : nouvelle Alpine A110, la ballerine française
Commercialisée à partir de mars 2018, la nouvelle Alpine A110 n’a pas cessé de faire parler d’elle depuis les premiers essais presse. Un succès critique doublée d’une excellente performance commerciale avec 4.835 ventes sur l’année 2019, dont 3.171 rien qu’en France, soit quasiment trois fois plus que la Mazda MX-5 pourtant vendue deux fois moins cher environ. Un succès qui permet à la marque d’agrandir la gamme, comme avec l’ajout récent d’un modèle A110S destiné à chatouiller le chrono sur circuit, ou encore des séries limitées pour 2020.
Couramment accompagnée de nombreux superlatifs, nous avons voulu voir par nous-même ce que le mythe réinventé avait de si spécial.
Nous avons pu essayer l’Alpine A110 nouvelle génération sur un parcours d’une trentaine de kilomètres. De quoi cerner dans les grandes lignes le caractère de la berlinette modernisée.
Pour rappel, voici les principales informations techniques concernant ce coupé sportif fabriqué en France : un poids contenu de 1.103kg et une motorisation 4-cylindres turbo 1.8L développant 252ch, couplée à une boîte automatique EDC à sept vitesses. Le 0 à 100 est abattu en 4.5 petites secondes.
Un aspect esthéthique réussi sur toute la ligne
L’A110 2017 commence d’entrée-de-jeu à charmer par sa ligne très réussie. On retrouve bien l’héritage de l’A110 originale avec cette inspiration évidente sur la face avant, transmise par les quatre optiques circulaires du plus bel effet. La couleur « Bleu Alpine » de notre modèle d’essai attire immédiatement l’oeil avec cette teinte électrique sans être criarde, là encore on sent l’effort constant de rendre hommage à la berlinette mythique silloneuse de rallyes.
Le regard glisse ensuite sur la ligne de toit fluide, organique, pour s’achever sur la face arrière très réussie. Les hanches musclées annoncent la couleur et l’arrière respire modernité et sportivité à la fois. La signature lumineuse des optiques arrière est particulièrement plaisante, reposant au-dessus de la massive sortie d’échappement centrale à forme hexagonale (Cocorico!).
Un habitacle sportif et moderne à la finition satisfaisante
La légèreté de la porte frappe à l’ouverture, puis on se rappelle que la structure en aluminium permet de donner un poids-plume au véhicule, nous comprenons mieux les 1.100kg affichés qui paraissent alors très crédibles. La finition des panneaux de contre-porte flattent la rétine avec un cuir matelassé surmonté du drapeau tricolore.
On tombe ensuite dans les sièges baquets Sabelt à la fois comfortables et esthétiques. La console centrale et le volant donnent un cachet très McLaren à l’intérieur, un beau compliment pour un coupé français vendu sous les 60.000€ ! Le volant est assez compact, manière Lotus, et bien épais pour une prise en main solide. Le tunnel central fait sans levier de vitesses pour une ambiance sportive à souhait grâce aux modes de conduite incrustés à même la console, et l’instrumentation numérique achève de rendre l’intérieur moderne.
L’écran central est plutôt compact et l’infotainment n’est pas à la hauteur des références allemandes mais ce n’est pas vraiment ce que l’on recherche dans une sportive poids-plume. Et oui il y a le fameux commodo Renault/Dacia qu’on retrouve sur un grand nombre de modèles du groupe, mais d’une part il est caché à la vue derrière le volant la majorité du temps, et d’autre part, si c’est la pire des concessions à faire pour avoir une sportive française sous la barre des 60.000€ nous la prenons bien volontiers.
Globalement l’habitacle est donc un cocon agréable à vivre, les commandes tombent naturellement sous la main, la priorité est mise sur l’expérience conducteur sans léser le passager pour autant. Les matériaux sont agréables avec un usage étendu d’aluminium, chrome, véritable fibre de carbone et plastiques de qualité. Tout en gardant un poids contenu, Alpine a su éviter le côté ultra-spartiate présent chez les sportives Lotus.
Sur la route : Monsieur Jacques-Il et Docteur Hyde
Une fois le tour du propriétaire réalisé, il est temps de s’extirper de Boulogne-Billancourt. Avec le mode Normal enclenché, c’est l’occasion de réaliser à quel point cette Alpine A110 est facile à vivre. La boîte auto double-embrayage est douce sans roupiller et la suspension encaisse le bitume urbain sans sourciller, la visibilité avant et latérale inspire confiance et la position de conduite rend le pilotage aisé. La direction reste docile sans être trop effacée dans ce mode. Le rétroviseur central laisse apercevoir une meurtrière assez étroite à l’arrière mais l’essentiel est visible.
Sur nationale, on apprécie le silence ambiant et la tenue de route stable. Un dépassement permet de commencer à se souvenir qu’on a 252ch sous le pied droit et qu’ils ont la parole facile. Cela me donne envie d’appuyer sur le gros bouton rouge sobrement intitulé « SPORT » disposé sur le volant.
Chose faite une fois les premiers virages à l’horizon ; et l’Alpine se transforme alors. La direction se fait plus ferme et communicative sans être caricaturale. L’échappement se réveille et le moteur grogne très bien pour un 4-cylindres, il n’y a guère qu’Abarth pour faire mieux avec ce genre de bloc. Gargouillis garantis au lever de pied sans tomber dans l’excès style DSG de Golf GTI. La boîte auto devient plus aggressive et garde le moteur plus haut dans les tours. Tomber deux rapports à l’aide des palettes bien placées et qualitatives permet de faire rugir le 4-cylindres avec un sympathique bruit d’admission doublé du sifflement du turbo. Les racines rallye sont bien présentes ! Le rupteur touche à 6.800 tours/minute, on aurait bien aimé un peu plus d’allonge mais cela n’aurait pas été très utile sur ce bloc à turbo.
Les 252ch se font bien sentir, les reprises sont vigoureuses et les sorties de virage peuvent vite expédier à des vitesses répréhensibles. Le couple de 320Nm brille dès 2.000 tours pour des relances et dépassements sportifs. Le châssis encaisse le tout avec brio, l’A110 communique constamment avec son conducteur au travers du volant et de transferts de masse sensibles sans être trop prononcés comme sur la MX-5. La conduite est ludique même à vitesse légale grâce au poids contenu et au châssis bien travaillé, et ce même en l’absence de suspensions pilotées. Un mode « Track » est lui aussi disponible mais nous ne l’avons pas essayé sur route ouverte.
Conclusion
Cette Alpine A110 nouvelle génération signe un véritable tour de force. Elle combine comfort, technologie, performances, poids-plume avec un plaisir de conduite constant et le tout à un prix vraiment compétitif sur ce créneau.
Avec un prix de base à 57.000€, elle s’offre le luxe d’être moins chère et plus rapide qu’un Porsche Cayman au malus écologique bien plus lourd et demandant une bonne rallonge à équipement équivalent pour couronner le tout, sans même compter l’embonpoint massif de l’allemande. Pour un prix voisin on trouve aussi la Lotus Elise Sport 220, celle-ci procure un plaisir de conduite plus intense – via son poids de 200kg inférieur et sa direction non assistée – mais s’avère en revanche bien moins polyvalente et agréable à vivre.
Nous ne pouvons donc que conseiller cette A110, une belle preuve qu’il est encore possible de faire une sportive compétitive en France. D’autant plus que la finition « Pure » de base est amplement suffisante et le catalogue d’options n’a pas la mauvaise idée de peser 30kg comme chez certaines concurrentes originaires de Stuttgart. Le malus écologique fixé à 1.100€ achève de donner un véritable aspect coup de coeur à cette belle française.
Un grand merci à la concession Alpine de Boulogne-Billancourt ainsi qu’à Marine pour son amabilité.
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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