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Était-on plus libre avant ?

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Caméra de surveillance urbaine fixée à un mur de briques rouges

De la liberté d’hier à la surveillance d’aujourd’hui

Il suffit d’écouter un ancien raconter sa jeunesse pour sentir poindre une idée tenace : « On était plus libre avant. » Avant les caméras, les applis de suivi, les horaires à la minute, les notifications incessantes. Avant que tout soit mesuré, enregistré, tracé. Mais cette nostalgie correspond-elle à une réalité, ou bien à un souvenir enjolivé du passé ?

Une liberté de vivre, de fumer, d’aimer

Est-ce que c’était vraiment mieux avant ? Dans les années 60, 70 ou même 80, la liberté avait un parfum d’essence et de tabac froid. On fumait au bureau, on buvait un verre sur la route des vacances, on partait sans GPS et sans prévenir personne. Les enfants jouaient dehors jusqu’à la nuit, les ados découvraient la vie sans filtres ni réseaux sociaux, et les couples vivaient sans coach relationnel. Ce n’était pas l’anarchie, mais une autre conception du monde : moins de règles, plus de confiance. La société tolérait davantage l’imprévu, la lenteur et l’ennui. Trois notions presque subversives aujourd’hui.

Une liberté remplacée par la sécurité

Le XXIᵉ siècle a inventé une autre liberté : celle de tout savoir, tout vérifier, tout anticiper. Grâce à la technologie, nous sommes connectés, informés, géolocalisés, protégés. Mais à quel prix ? Chaque clic laisse une trace, chaque achat alimente une base de données, chaque opinion devient un risque de “bad buzz”. Les libertés collectives (expression, sécurité, égalité) ont progressé, mais les libertés individuelles se sont rétrécies : on vit désormais sous un regard permanent, celui des caméras, des employeurs, des algorithmes et des autres.

Le mythe de la route libre

Rappelez vous l’époque des grandes routes sans GPS, sans radar, sans Waze pour indiquer les contrôles. On roulait pour le plaisir, pour la musique et le vent. Le voyage comptait plus que la destination. Aujourd’hui, tout est tracé : la vitesse, le carburant, le trajet optimal, jusqu’au nombre de pauses recommandées. La route, jadis symbole absolu de liberté, est devenue un couloir numérique balisé par les panneaux et les capteurs. Sans parler des radars automatiques, fixes ou embarqués.

Alors, plus libre avant ?

Peut-être pas. Les femmes ne pouvaient pas ouvrir un compte sans leur mari avant 1965. L’homosexualité était un délit jusqu’en 1982. Et parler trop fort contre le pouvoir pouvait te valoir la censure. Mais la liberté ne se mesure pas qu’en droits : elle se ressent. Et c’est peut-être ce sentiment là, celui d’un monde plus ouvert, plus insouciant, que nous regrettons.

La nostalgie, ce n’est pas le passé, c’est le manque

“Avant”, c’était moins confortable, moins sécurisé, mais plus humain. Aujourd’hui, on vit plus longtemps, mais on respire moins librement. La vraie question n’est peut-être pas “était-on plus libre avant ?” mais plutôt : “que sommes-nous prêts à perdre pour ne jamais nous sentir seuls, ni perdus ?”

Crédit photo : pixabay
Philippe Pillon

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.

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