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La galanterie est-elle dépassée ? Une tradition française à l’épreuve de l’égalité

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Homme vintage en bretelles qui cache un bouquet de fleurs pour l'offrir à sa fiancée

Symbole de l’élégance à la française, la galanterie traverse les siècles avec une image tantôt admirée, tantôt critiquée. Mais à l’ère post-#MeToo, ce rituel codifié de séduction est-il toujours d’actualité ? L’étude IFOP menée en août 2024 pour le magazine ELLE révèle un profond changement de regard sur la séduction, le consentement et les rôles de genre. Décryptage d’une mutation culturelle.

La séduction post-#MeToo : vers une égalité des initiatives

Depuis 2017, le mouvement #MeToo a profondément bousculé les normes sociales autour de la séduction. L’étude IFOP montre que 54 % des Français pensent aujourd’hui que les hommes et les femmes font autant le premier pas, contre une perception bien plus déséquilibrée il y a encore quelques années. Chez les femmes, les mentalités évoluent également : un tiers d’entre elles affirment faire régulièrement le premier pas, un chiffre en nette hausse depuis 2021.

Cette transformation touche principalement les femmes jeunes, diplômées et féministes, qui s’approprient les codes de l’approche avec assurance. Une dynamique qui traduit un véritable empowerment féminin, mais qui reste encore inégalement répartie selon l’âge, le milieu social ou le niveau de conscience féministe.

Consentement : un nouveau pilier de la rencontre

Autre grand bouleversement induit par #MeToo : la place du consentement explicite dans les relations. En 2024, 78 % des Français estiment qu’il doit être clairement formulé, contre 70 % en 2017. Ce chiffre témoigne d’un changement profond dans la perception de la séduction, où le respect mutuel devient central.

Mais l’évolution reste incomplète : 29 % des hommes et 27 % des plus de 65 ans estiment encore que le consentement peut rester implicite. De même, certains comportements naguère perçus comme romantiques ? comme embrasser une personne par surprise, sont encore vus comme de la séduction par une partie non négligeable de la population, notamment les plus âgés.

La galanterie en question : tradition, politesse ou sexisme bienveillant ?

Malgré ces évolutions, la galanterie à la française résiste : 82 % des Français ne la considèrent pas sexiste en 2024. Pourtant, un quart d’entre eux (26 %) la jugent dépassée, surtout chez les moins de 35 ans et les militants féministes. Ce paradoxe illustre la tension entre tradition et aspiration à l’égalité.

Les gestes traditionnels comme “ouvrir la porte” ou “servir une femme avant soi” sont désormais requalifiés comme des marques de politesse plus que de galanterie (77 % des sondés). Une manière de conserver certaines formes de courtoisie, tout en évacuant leur dimension genrée.

Couple en train de s'embrasser avec la femme allongée sur la table, dans une robe verte.

En 2024, 78 % des Français estiment que le consentement doit être clairement formulé, contre 70 % en 2017. Crédit photo : Pixabay

La galanterie face au défi de l’égalité des genres

Pour 29 % des Français, la galanterie renforce les inégalités de genre. Ce constat rejoint les critiques du “sexisme bienveillant”, concept selon lequel des comportements a priori positifs peuvent, en réalité, maintenir des rapports de domination. L’économiste et militante Rebecca Amsellem résume cette idée : “Si on vivait dans une société égalitaire, la galanterie ce serait juste de la politesse.”

Vers une redéfinition des rapports amoureux

L’étude IFOP souligne que la société française est en pleine mutation dans ses rapports de genre et de séduction. Les femmes, notamment celles qui se reconnaissent dans les valeurs féministes, prennent plus souvent l’initiative, expriment plus clairement leurs désirs, et refusent les gestes non consentis. Alors, est-ce que c’était mieux avant ? Pas forcément, surtout pour les hommes réservés, qui ont plus de chances aujourd’hui de voir les femmes venir vers eux.

Dans le même temps, les hommes, souvent plus prudents, adaptent leur comportement par crainte d’être perçus comme intrusifs ou sexistes. Cette double évolution, affirmation féminine d’un côté, introspection masculine de l’autre, redessine peu à peu le paysage de la séduction.

La galanterie, entre persistance et transformation

Alors, la galanterie est-elle dépassée ? Pas totalement. Si certains la remettent en question, elle reste encore largement valorisée, mais tend à être débarrassée de ses stéréotypes de genre pour devenir un simple code de civilité. Dans une société qui cherche un nouvel équilibre entre tradition, égalité et respect mutuel, la galanterie ne disparaît pas : elle se transforme.

Crédit photo : Pixabay

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