Kawasaki W800 Cafe : une néo-rétro aux sensations bien vintage

La W800 a été retirée du catalogue Kawasaki fin 2016. La marque verte perdait ainsi sa gamme vintage, n’ayant plus aucun modèle rétro à proposer à sa clientèle. Puis la très réussie Z900 RS pointa le bout de son nez en janvier 2018, avant d’être rejointe en 2019 par la nouvelle W800, que nous avons essayée en version Cafe Racer. L’avantage de cette machine, c’est qu’elle affiche fièrement un look rétro et procure les sensations qui vont avec.

Coup d’œil dans le rétro

1966 : Kawasaki présentait la W1. Une moto destinée à concurrencer les modèles britanniques et inspiré de la BSA A10. La machine était dotée d’un bicylindre vertical de 47 chevaux pour 624 cm3, d’un carburateur, du démarrage au kick et de freins à tambour sur l’avant comme sur l’arrière.

Kawasaki W1 de 1967. Crédit photo : Wikipédia©

1999 : Kawa sortait la W650, digne descente de la W1 équipée toujours d’un démarrage au kick (en plus du démarreur électrique), d’un carburateur, d’un frein à tambour à l’arrière mais le freinage avant était désormais confié à un disque.

Le modèle fût arrêté en 2007 (votre serviteur a possédé l’une de ces dernières versions à « carbu » pleine de charme, avant de la revendre le cœur brisé à une jeune motarde dont le look collait parfaitement à la machine) puis remplacé en 2011 par la W800. La cylindrée passait de 676 à 773 cm3, le démarrage au kick disparut et le carburateur fût remplacé par l’injection. Un élément vintage subsistait malgré tour : le frein à tambour à l’arrière.

À l’essai

Sur la nouvelle W800 fraîchement revenue au catalogue Kawasaki, le frein à tambour arrière a disparu, remplacé par un disque de 270 mm qui reconnaissons-le, ne freine pas mieux. C’est à peu de choses près le seul gros changement entre l’ancienne W800 et la nouvelle.

On n’change pas une équipe qui gagne

Parce que pour le reste, tout est conservé et c’est tant mieux ; les pots saucisson, la selle plate, les amortisseurs à ressort, les 2 compteurs ronds, le vilebrequin du plus bel effet sur le côté droit, le phare rond, les petits clignotants, les petites ailettes travaillées à la sortie des chemises, les jantes à rayons, le son grave très « sixties » et le comportement de la moto.

Un voyage dans le temps

Pour sûr, une fois mon casque jet enfilé avec mes lunettes de pilote de la première guerre mondiale, voilà un motard et sa machine tout droit sortis du passé, surtout avec cette version Cafe équipée d’une bulle à l’ancienne et d’un guidon surbaissé. Elle a de la gueule cette W800 dans sa livrée marron et noire.

Un joli son

Je tourne la clef de contact et le moteur se lance. Le borborygme des pots est assez grave et plutôt plaisant, s’accompagnant même de quelques pétarades au rétrogradage sur la suite de l’essai.

Position de compet’

La position de conduite n’est pas celle, décontractée, que l’on connaît sur la version Street et son guidon haut. Avec la cafe, le pilote est sur l’avant en raison du guidon surbaissé, avec la tête qui s’approche des compteurs ; ces derniers ne disposent toujours pas de la jauge à essence, mais vous renseignent sur l’heure, le kilométrage total, le trip journalier, la vitesse et le régime moteur.

À noter qu’une fois le moment de passer à la pompe, un voyant orange de réserve s’allume pour vous rappeler que vous n’aurez bientôt plus d’essence. C’est déjà ça.

Sur la route

Looké à l’ancienne et posé sur ma W800 qui l’est toute autant, j’ai l’impression d’évoluer sous le crayon de Christian Debarre, génial créateur du Joe Bar Team. Dos courbé et tête dans l’guidon », la W pétarade avec un son chaud et vintage, rappelant les motos d’autrefois.

Les 48 chevaux de la machine rappellent qu’aujourd’hui la course à la puissance, c’est dépassé, puisque ce petit haras est largement suffisant pour se balader gentiment (ou pas) tout en se procurant des sensations rétro.

Certes la W n’est pas la reine du pif paf mais dès on arsouille un peu et avec des pots saucissons qui sortent un son bien sympa et la position sportive du pilote, on s’imagine alors ce qu’étaient les courses de moto dans les années 60. La position est là, le bruit aussi et une fois bien en mains, la W800 peut se faire joueuse pourvu qu’on ait envie de s’amuser avec elle.

Pneu étroit

Le pneu étroit de 130/80/18 à l’arrière participe largement au look ancien de la moto, mais il en fixe également les limites. Sur le périphérique par exemple et quand on remonte les files, les bandes de retouches laissées par la DDE sur le macadam font parfois glisser l’arrière de la machine, en raison de l’étroitesse du pneumatique.

Idem sous la pluie, il s’agira d’être prudent avec cette monte et comme un motard averti en vaut deux, il est bon de le savoir.

Confort

Rien à dire sur la (jolie) selle marron et noire. Elle est suffisamment large et confortable pour envisager le long cours. Placée à 77 cm du sol, elle permet aux plus petits de toucher le sol des deux pieds et de chaque côté sans problème.

Le confort en duo est correct et les petites poignées permettent au passager de se tenir sans s’agripper au pilote. À noter que la bulle, comme sur la Z900 RS Cafe n’a d’utilité que de renforcer le look vintage de la moto, puisqu’elle est placée très bas.

Freinage : trop léger sur l’arrière

La W800 version 2019 est équipée d’un disque de 270 mm à l’arrière, remplaçant l’antique tambour précédent. Le freinage aurait pu s’en voir amélioré mais c’est loin d’être le cas. Le disque avant de 320 mm, quant à lui, assure son rôle sans pour autant être radical. La nouvelle W800 est équipée de l’ABS.

Un phare avant rond et à LED (idem pour le feu arrière) fait son apparition et améliore l’éclairage de la W800.

Consommation

Avec environ 300 km parcourus sur un plein (15 litres soit 1l de plus comparé à la génération précédente), la W800 avale en moyenne 4,5 litres aux 100 km. C’est le gros avantage de posséder une moto néo-rétro : on a le look d’une ancienne avec la consommation d’une contemporaine, bien joué.

Bilan

Contrairement à d’autres motos néo-rétro, la Kawasaki W800 affirme clairement son positionnement vintage, avec un comportement authentique, des pneus étroits, des pots saucissons, des amortisseurs à ressort (réglables) et ses jantes à rayons. Destinée aux fans de rétro, elle représente le compromis idéal entre look à l’ancienne et modernité. À noter que le prix lui, est bien contemporain avec un tarif affiché à 10 849 euros pour la version Cafe (10 049 euros pour la version Street). Pour rappel, la « Final edition » sortie fin 2016 demandait un chèque de 8 599 euros, ça fait cher le disque à l’arrière.

Les plus

Look
bruit du moteur
La finition

Les moins

Le freinage arrière
Le prix

FICHE TECHNIQUE KAWASAKI W800 CAFE

Moteur : bicylindre vertical 4 temps à refroidissement par air
Cylindrée : 773 cm3
Puissance : 48 chevaux
Couple : 62,9 Nm à 4800 tr/mn
Alimentation : injection électronique
Démarrage : électrique
Transmission : boîte à 5 rapports
Entraînement final : chaîne
Freinage : simple disque de 320 mm avec étrier double piston à l’avant et disque de 270 mm à l’arrière avec étrier double piston
Suspension : fourche télescopique de 41 mm de diamètre à l’avant / double amortisseurs avec ressort de détente réglable à l’arrière
Cadre : double berceau acier haute résistance
Pneumatiques : 100/90/18 et 130/80/18
Hauteur de selle : 77 cm
Réservoir : 15 litres
Poids tous pleins faits : 221 kg
Éligible permis A2

Prix : 10 849 euros

NOTRE GALERIE D’IMAGES
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VIDÉO KAWASAKI W800 CAFE

Crédit photo : Kawasaki© / Philippe Pillon© pour monsieurvintage.com

Philippe Pillon

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.

www.monsieurvintage.com