Art
Test du KS-2, quand Pentax allie esprit vintage et performances de pointe.
Il y a moins d’un an, Ricoh-Pentax présentait le KS-1, un boîtier au design pour le moins original puisqu’il était bardé de LEDs lumineuses donnant un look assez galactique au boîtier. Un caillou lâché dans une mare de designs génériques qui n’aura pourtant pas su trouver son public puisque son successeur, le KS-2, le remplaçait officiellement un peu plus de 5 mois plus tard.
Pentax a eu la gentillesse de nous prêter ce boîtier afin que Monsieur Vintage puisse vous donner son avis sur cette dernière production de la marque japonaise, qui parlera à tous les amateurs de photo argentique puisque de nombreux débutants auront découvert la photographie argentique avec l’excellent K1000 à la carrière longue d’une vingtaine d’années.
Adieu déco spatiale, bonjour sobriété classieuse :
Le Pentax KS-2 enterre définitivement les éclairages farfelus de son grand frère, pas de place pour la science-fiction ici, le KS2 se veut plus sobre mais est loin d’être terne pour autant. Dessiné en belles lignes carrées soulignées par quelques courbes bienvenues, ce nouveau Pentax attire l’oeil, surtout dans sa version lignée blanche qui nous a été prêtée. Le blanc s’allie au gris clair pour un design lumineux sans être tape-à-l’oeil, tranchant agréablement avec les habituels monolithes noirs de la photographie numérique.
On retrouve tout de même quelques vestiges des lumineuses folies du KS1, puisque le déclencheur ainsi que le trèfle de sélection arrière sont ornés de bagues lumineuses. Vertes en mode photo et rouges en vidéos, ces quelques diodes s’avèrent bien moins intrusives qu’auparavant tout en donnant une touche résolument moderne au boîtier. Elles sont de toute manière paramétrables à loisir en ce qui concerne leur illumination ou non et l’intensité de celle-ci.
Le prisme de visée est quant à lui moins marqué que sur la plupart des boîtiers Pentax, on perd un peu de ce feeling « boîtier argentique » que possède la plupart des produits de la marque. Dommage même si on ne regrette pas pour autant la protubérance exagérée du KS1. Le boîtier est d’une taille très compacte, encore plus grâce au design unique et ingénieux de l’objectif de kit, capable de se replier sur lui-même une fois l’appareil éteint, occupant alors jusqu’à deux moins de place ! Le poids dense donne une impression de solidité au boîtier tout en permettant une prise en main assurée et qualitative.
Une ergonomie qui n’a rien à envier aux boîtiers experts :
Depuis l’abandon de l’entrée de gamme dans la série « K », Pentax se trouve doté d’une offre très simplifiée puisqu’on trouve du côté des K5/K3 les boîtiers experts et dotés du maximum de fonctions, et on retrouve un milieu de gamme incarné par ce KS2. Comparez cela à Canon/Nikon qui disposent très souvent d’une gamme composée d’à peu-près six reflex différents à un instant T, et vous comprendrez pourquoi Pentax peut se démarquer en ne bridant pas volontairement son offre entrée/milieu de gamme. Là où les deux géants de la photo doivent s’assurer que les appareils les plus accessibles ne viennent pas saboter les ventes des reflex plus onéreux, Pentax évite cette segmentation artificielle et place le maximum de fonctionnalités dans ses boîtiers.
On retrouve donc une ergonomie peu éloignée de celle d’un appareil expert chez ce KS2, pour un coût bien plus doux. Ce Pentax est en effet doté de deux molettes de réglage, d’un viseur à 100%, d’une tropicalisation intégrale (zoom du kit inclus), de deux modes U1 et U2 personnalisables ainsi que d’un grip bien creusé permettant une prise en main agréable. Tous ces points étant habituellement réservés à des reflex plus coûteux, on apprécie l’effort de Pentax de proposer autant de caractéristiques avancées au sein d’un boîtier au tarif grand public.
Mais ce serait presque oublier les deux grandes nouveautés du KS2 : écran orientable tropicalisé 921K pixels et WiFi intégré ! Balayant l’habituel argument qu’opposent Canon et Nikon lorsque leur sont reproché le manque d’écran orientable sur leurs gammes expert et pro – le boîtier serait alors plus vulnérable à la poussière et la pluie – Pentax propose l’air de rien l’un des premiers boîtier tropicalisé à écran orientable. On s’étalera moins sur l’ajout d’un module WiFi mais ça fait toujours du bien de voir Pentax se mettre à la tendance actuelle sur ce point.
Des images propres et détaillées :
Au niveau du capteur, on retrouve le même CMOS de 20Mpix utilisé sur le KS1, dépourvu de filtre anti-aliasing pour des détails optimisés. La sensibilité ISO culmine cette fois-ci à 51.200, tandis que le mode rafale ingurgite les clichés au rythme de 5,5 par seconde.
Plus prosaïquement, nous dirons que le KS2 est capable d’enregistrer des clichés très qualitatifs aux couleurs fidèles et au grain vraiment fin. Les images sont propres jusqu’à 3.200 ISO et encore très exploitables jusqu’à 12.800, on évitera de pousser plus loin la sensibilité au risque de se retrouver avec des images affublées de motifs de grain coloré très disgracieux. La montée en ISO est très bien contrôlée pour un capteur APS-C, Pentax fait presque aussi bien que Nikon, la référence en la matière. Les clichés sont bien exposés pour la majeure partie, la cellule d’exposition se faisant très peu piéger sur les scènes habituellement problématiques, et les couleurs sont bien rendues, assez naturelles d’ailleurs. Pentax dispose d’une image assez neutre, loin de la tendance vert/jaune de chez Nikon ou des images froides des Canon.
L’absence de filtre anti-moiré permet d’obtenir une netteté équivalente à un capteur 24Mpix, et pour les rares cas où des motifs répétitifs s’avèreraient problématique, le KS2 propose de simuler l’effet de ce filtre via le module de stabilisation intégré. À l’aise de nuit comme de jour avec son autofocus à 11 points sensible jusqu’à -3IL, le Pentax KS2 est un boîtier vraiment polyvalent qui n’a pas grand-chose à envier au K3, le vaisseau-amiral de la marque.
En revanche le zoom fourni avec le boîtier est loin d’être assez qualitatif pour tirer le meilleur du capteur, on recommandera chaudement de coller une meilleure optique au KS2, que ce soit un zoom à plus grande ouverture ou une focale fixe Limited. Il est d’ailleurs assez regrettable de noter que les fabricants de reflex se bornent à équiper ceux-ci d’objectifs de kit bridant réellement le rendu potentiel de l’appareil quand on sait que la raison principale qui poussent les consommateurs à s’équiper en reflex est l’attente d’un bond dans la qualité d’image par rapport aux smartphones et compacts. Mais qu’il s’agisse de Pentax, Canon ou Nikon, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre sur ce point précis.
Images réalisées avec le Pentax KS2 et objectif DA-L 18-50mm, sans retouches.
Un boîtier bardé de fonctionnalités :
On en parlait déjà en mentionnant l’ergonomie, mais le KS2 s’avère également très généreux pour son prix au niveau de ses capacités et fonctions supplémentaires. Au niveau des modes de prise de vue on retrouve par exemple les traditionnels priorité à l’ouverture/vitesse, mais aussi des spécialités Pentax comme le mode Sv (priorité à la sensibilité) ou TAv, un hybride ingénieux entre priorité à l’ouverture et à la vitesse. Modes scènes ou auto sont également de la partie pour les photographes moins aguerris ! On notera aussi un mode Auto-HDR, vraiment assez surprenant d’efficacité, qui permet de fusionner trois images exposées différemment d’une même scène pour retenir un maximum d’informations dans les hautes et basses lumières.
Styles d’image à foison, balance des blancs manuelle, réglage fin de l’autofocus, bracketing ou sur-impression, peaking en live-view, escape couleur AdobeRGB… Le KS2 est blindé d’options, voire même un peu trop pour les débutants qui auront un peu de mal à appréhender à première vue les nombreuses possibilités qu’offre le boîtier. Le menu s’avère bien ordonné, mais il restera toujours compliqué pour les néophytes de s’y retrouver dans l’onglet « Options personnalisées » aux 28 réglages différents.
Le KS2 propose bien entendu un mode vidéo, très classique cependant avec capture en 1080p/30 ou 720p/60, on apprécie tout de même la stabilisation intégrée qui permet de tourner de petits clips à main levée bien plus facilement que sur un Canon/Nikon.
Verdict :
Le Pentax KS2 s’affirme comme un boîtier très réussi, doté d’un look sobre mais sympa, d’un capteur efficace et d’une foultitude d’options avancées permettant aux débutants de découvrir la photographie de façon très souple sans se sentir bridés par la suite. Avec son ergonomie ingénieuse alliant zoom rétractable et écran orientable tropicalisé, le KS2 est un boîtier unique lorsqu’on le compare aux offres de Canon et Nikon. Généreux tant en termes de qualité d’image que de fonctionnalités, ce dernier-né Pentax ne déçoit pas et perpétue la coutume Pentax de proposer des appareils avancés à un prix très agressif, sans rogner sur la fiabilité ou le look du matériel pour autant. Un bon et beau boîtier, respectueux de l’esprit vintage de la marque, nous on valide !
Pour le négatif on retiendra tout de même un autofocus très sommaire, même si sensible et précis, qui reste bien loin de ce que peut faire Nikon par exemple. Le mode vidéo est également très spartiate par rapport à celui des boîtiers Canon, et toujours le problème de la gamme optique car les objectifs Pentax sont tout de même moins variés et surtout assez coûteux comparés aux gammes des deux géants de la photo.
Lancé à 799 € TTC, le boîtier avec objectif se trouve actuellement autour de 700€, voire moins, ce qui nous semble être un prix très correct au vu des performances et options offertes.
Galerie d’images – Crédits photo Alexis Pillon :
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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Aldebaran
13/07/2015 at 11h07
Merci pour ce test objectif soulignant les caractéristiques pointues de ce KS2, cet appareil gagne définitivement à être connu pour ses capacités photographiques avancées!
Dire que dans certains magasins (Fnac la Défense) ils ont retiré le rayon et la gamme Pentax… pff
Alexis Pillon
13/07/2015 at 21h22
Oui Pentax fait vraiment l’effort de proposer le plus de fonctions au prix le plus bas possible !
Ah oui ? Je ne savais pas, c’est assez regrettable car leurs boîtiers sont de vraies alternatives avec des qualités uniques face à l’offre Canikon.
Riri
05/11/2015 at 15h30
Bonjour,
Savez-vous si il existe des Grip pour ce modèle? Je possède le boitier KS2 mais j’ai un mal fou à trouver un grip…
A moins qu’un grip pour K3 convienne ?
Merci d’avance pour votre réponse.
Halkin
07/03/2016 at 18h27
Tout à fait d’accord, Pentax c’est du très bon matos.Après le K5 utilisé depuis 5 ans, je suis passé au K-S1 qui est vraiment top monté avec un DA 21 et les F 28 2.8, 50 1.7 ! Rendu des images au piqué incroyable… Le K-S2 doit être dans la même veine avec ses petits + ! J’attends fin 2016 car le boîtier sera à 500 € 😉
franco
12/05/2016 at 12h36
il est déjà sous les 500€, acheté chez boulanger avec le 18-50wr pour 499€