Rick Davies le fondateur de Supertramp nous a quittés
Le Fondateur et chanteur/claviériste du groupe de rock britannique Supertramp Rick Davies nous a quittés à l’âge de 81 ans, des suites d’un myélome multiple (cancer de la moelle osseuse) contre lequel il se battait depuis une dizaine d’années. Âme même de Supertramp, il en a composé les principaux tubes, avec Roger Hodgson.
- Rick Davies, l’âme de Supertramp, s’est éteint
- Une jeunesse modeste et musicale
- Les années de galère avant Supertramp
- La naissance de Supertramp
- Crime of the Century : le décollage
- Un style hybride et reconnaissable
- Les sommets des années 70
- Les tensions et le départ de Roger Hodgson
- Rick Davies maintient le cap
- Un musicien discret, loin des excès
- Héritage et influence
- Une empreinte forte
Rick Davies, l’âme de Supertramp, s’est éteint
Le monde de la musique pleure Rick Davies, chanteur, claviériste et fondateur de Supertramp, disparu ce samedi 6 septembre 2025 à l’âge de 81 ans. Derrière sa voix grave et son jeu de piano reconnaissable entre mille, Davies a façonné l’un des groupes les plus singuliers du rock anglo-saxon. Supertramp, ce sont des millions d’albums vendus, des tournées monumentales, des hymnes intergénérationnels, mais surtout une alchimie fragile, née de la complémentarité entre Rick Davies et Roger Hodgson. Retour sur la trajectoire de ce musicien discret, perfectionniste et visionnaire.
Une jeunesse modeste et musicale
Richard Davies voit le jour le 22 juillet 1944 à Swindon, une ville industrielle du sud-ouest de l’Angleterre. Son père travaille dans les usines locales, et l’environnement familial est modeste. Pourtant, dès l’enfance, Rick trouve dans le piano un refuge et une passion.
Adolescent, il s’immerge dans le rhythm and blues américain, le jazz et le boogie-woogie. Ses héros s’appellent Ray Charles, Art Tatum ou encore Fats Domino. Contrairement à beaucoup de jeunes de son époque qui prennent une guitare pour imiter les Beatles, lui reste fidèle au clavier. Cette singularité deviendra sa force.
Les années de galère avant Supertramp
Dans les années 60, Rick Davies enchaîne les petits groupes, sans trouver la formule gagnante. Il joue dans des clubs, accompagne divers artistes, et survit tant bien que mal dans une Angleterre musicale bouillonnante mais saturée de talents.
Le tournant arrive lorsqu’il attire l’attention d’un mécène néerlandais, Stanley August Miesegaes (surnommé « Sam »), qui croit en son potentiel et lui offre les moyens de monter un groupe. C’est ainsi qu’en 1969 naît Supertramp.
La naissance de Supertramp
Le nom est emprunté à The Autobiography of a Super-Tramp (1908), livre de l’écrivain gallois W.H. Davies. Rick s’entoure de musiciens, parmi lesquels Roger Hodgson, un jeune guitariste et chanteur à la voix haut perchée. Très vite, la dualité artistique entre Davies et Hodgson devient le moteur du groupe : l’un, terrien, bluesy et grave ; l’autre, aérien, mélodique et lumineux.
Leur premier album, Supertramp (1970), passe relativement inaperçu. Le second, Indelibly Stamped (1971), suscite davantage de curiosité, notamment grâce à sa pochette provocante ornée d’un torse tatoué. Mais c’est en 1974 que Supertramp trouve sa véritable identité.
Crime of the Century : le décollage
Enregistré avec une nouvelle formation, Crime of the Century marque l’explosion de Supertramp. Porté par les morceaux « School », « Dreamer » et « Bloody Well Right », l’album installe le son Supertramp : un mélange de pop progressive, de claviers élaborés, de guitares limpides, de saxophone et d’arrangements soignés.
Rick Davies et Roger Hodgson alternent les compositions, leurs voix se répondent et se complètent. Le succès est immédiat, l’album devient culte et propulse le groupe sur la scène internationale.
Un style hybride et reconnaissable
Rick Davies impose alors une griffe musicale unique. Ses claviers, souvent joués sur un Wurlitzer électrique, apportent un grain chaud et mordant. Son chant grave, légèrement râpeux, ancre les chansons dans une gravité terrienne. En face, Hodgson incarne la clarté et la mélodie.
Le duo fonctionne comme Lennon et McCartney, mais avec une esthétique différente : moins rock’n’roll, plus sophistiquée, souvent teintée de jazz et de progressif. Supertramp s’adresse autant aux amateurs de musique exigeante qu’au grand public.
Les sommets des années 70
Après Crime of the Century, le groupe enchaîne avec Crisis ? What Crisis ? (1975), puis Even in the Quietest Moments… (1977), qui contient « Give a Little Bit », un futur classique.
Mais c’est en 1979 que Supertramp atteint son apogée avec Breakfast in America. Enregistré à Los Angeles, l’album s’écoule à plus de 20 millions d’exemplaires dans le monde. « The Logical Song », « Goodbye Stranger » et « Take the Long Way Home » deviennent des tubes planétaires, toujours diffusés à la radio plus de quarante ans après.
Rick Davies signe notamment « Goodbye Stranger », morceau emblématique avec son piano entêtant et ses paroles ironiques. L’album, récompensé par deux Grammy Awards, installe définitivement Supertramp au panthéon du rock.
Les tensions et le départ de Roger Hodgson
Malgré le succès, les relations entre Rick Davies et Roger Hodgson se tendent. Leurs différences artistiques deviennent des divergences. Hodgson souhaite des chansons plus personnelles et spirituelles, tandis que Davies défend une approche plus terre-à-terre et musicale.
En 1983, Hodgson quitte le groupe après l’album …Famous Last Words…. Beaucoup prédisent alors la fin de Supertramp.
Rick Davies maintient le cap
Contre toute attente, Rick Davies reprend seul les rênes du groupe. En 1985, il sort Brother Where You Bound, un album ambitieux de rock progressif, où figure notamment David Gilmour de Pink Floyd. Plus sombre, plus politique, l’album prouve que Davies n’a rien perdu de sa créativité.
Supertramp enchaîne ensuite avec Free as a Bird (1987), mais le succès décline. Malgré tout, le groupe conserve une base de fans fidèle, et Rick Davies poursuit les tournées, toujours perfectionniste, toujours derrière son clavier.
Un musicien discret, loin des excès
À la différence de nombreuses rock stars, Rick Davies fuit les excès et les scandales. Marié depuis 1977 à Sue Davies, qui deviendra le manager du groupe, il mène une vie relativement stable. Sa discrétion tranche avec l’image flamboyante de beaucoup de ses contemporains.
En 2015, il annonce être atteint d’un cancer, ce qui contraint Supertramp à annuler une tournée. Mais après des traitements, il retrouve la scène, prouvant une fois encore sa ténacité et son amour de la musique.
Héritage et influence
Rick Davies laisse derrière lui une œuvre immense. Avec Supertramp, il a vendu plus de 60 millions d’albums, influencé des générations de musiciens et offert des chansons intemporelles.
Son jeu de piano électrique Wurlitzer reste l’un des plus reconnaissables de la musique populaire. Sa voix grave, complément parfait de celle de Hodgson, a façonné un équilibre unique. Plus encore, il a montré qu’il était possible d’être à la fois un musicien exigeant et un créateur de tubes universels.
Une empreinte forte
Aujourd’hui, à l’annonce de sa disparition, les hommages affluent. Pour beaucoup, Rick Davies était « la colonne vertébrale » de Supertramp, l’homme qui assurait la cohérence et la longévité du groupe. Ses chansons continuent de résonner dans les stades, les radios et les mémoires.
À travers « School », « Goodbye Stranger », « Bloody Well Right » ou « Crime of the Century », Rick Davies a offert au monde une musique à la fois raffinée et accessible, populaire et exigeante. Il restera pour toujours l’âme de Supertramp.
Crédit photo : Ueli Frey© - Rick Davies en concert avec Supertramp le 9/12/1979 à Zürich.

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