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France Loisirs licencie 90% de ses salariés et ferme 89% de ses boutiques

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Le groupe France Loisirs va licencier 90% de ses salariés. Placée en liquidation judiciaire, cette entreprise de diffusion du livre avait été créée le 27 avril 1970 par le groupe de médias allemand Bertelsmann et la maison d’édition française Les Presses de la Cité. C’est une page qui se tourne, lourde d’un demi-siècle d’histoire.
Bibliothèque pleine de livres

France Loisirs avait su démocratiser la lecture. Crédit photo : Pixabay

La fin d’une époque

France Loisirs va licencier 469 salariés sur 516, soit 90% de la masse salariale. Sur les 122 magasins existants en France métropolitaine et dans les DOM, seuls 14 resteront ouverts. C’est ainsi que le magasin de Fort-de-France, en Martinique, va disparaître définitivement à compter du 21 décembre 2021.

Placée en liquidation judiciaire, l’entreprise a trouvé un repreneur auprès du groupe financier Trésor du patrimoine (décision du Tribunal de Commerce en date du 13 décembre 2021), qui va tailler drastiquement dans les effectifs du groupe. France Loisirs a connu ses heures de gloire dans les années 70/80, où le nombre d’abonnés s’élevait à 2 millions de personnes. Le principe était simple ; vous deveniez adhérent et en échange, vous vous engagiez à acheter 1 livre par trimestre, remisé de 25%.

Un système d’abonnés

Un concept bien trouvé qui a permis à des millions de Français d’accéder à la lecture à bas prix, à partir d’un catalogue que chacun recevait à son domicile. Les livres étaient résumés et proposés à la vente dans des magasins dédiés, que tout les plus de 40 ans connaissent.

Avec 800 000 abonnés aujourd’hui, la concurrence d’Amazon, de la grande distribution, la relance des libraires indépendants, l’apparition d’internet et de la vente en ligne, France Loisirs ne peut plus continuer à vivre de sa grandeur d’antan. Un paradoxe quand on sait que le livre, en France, se porte plutôt bien, avec un Chiffre d’Affaires de 3,7 milliards d’euros en 2020, ce qui n’est pas le cas de la Presse Magazine qui enregistre de son côté une baisse régulière de -8 à -10% par an depuis au moins une décennie.

Et pourtant, le livre se porte bien

Certes l’année 2020 a été positive pour le livre grâce au confinement, à la fermeture des théâtres, cinémas et autres lieux de divertissement. Il n’empêche que le livre se porte globalement plutôt bien d’une année sur l’autre, avec une tendance stagnante malgré la baisse des ventes des ouvrages scolaires.

Il est par conséquent dommage et triste de voir France Loisirs fermer ses portes dans un marché où certes la concurrence existe, mais où l’intérêt pour le livre perdure. Pourtant, le groupe a, en son temps, tenté des incursions sur d’autres secteurs tels que la photographie, au travers de l’ouverture-test de plusieurs magasins PHOTONA, en 1988 (à Beauvais, Paris 15, Montpellier, Chaumont et Caen). Un concept moderne, novateur et haut de gamme qui n’a pas pris, en raison de son schéma économique (les clients ne payaient que les photos qui leur plaisaient. Un risque à l’époque des films C41 que France Loisirs devait tirer dans leur totalité, en supportant les frais).

Aujourd’hui, le livre reste la première industrie culturelle Française, au coude à coude avec les jeux vidéo. On s’étonne d’autant plus que France Loisirs, véritable figure du livre des seventies, n’ait pas su prendre la bonne orientation. Mais l’entreprise existe toujours, comme son club d’abonnés. Pour le découvrir, vous pouvez cliquer sur ce lien.

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