Motors
Dossier : la nouvelle Toyota GR Supra 2019
À l’approche de son entrée en concessions, c’est l’occasion de revenir sur la toute nouvelle Toyota GR Supra. Développée conjointement avec BMW elle marque le retour de la légendaire gamme Supra à la réputation sportive mondialement connue.
17 ans plus tard, la gamme Supra renaît de ses cendres
Toyota s’est donc finalement décidé à proposer une cinquième génération à sa Supra. La dernière version – Supra MK IV ou A80 – n’était en effet plus produite depuis…2002. 17 ans plus tard, la cuvée A90 marque le retour de la GT japonaise. Détail amusant : c’est le PDG de Toyota lui-même – Akio Toyoda – qui souhaitait voir une nouvelle génération pour la Supra. Il était en effet attristé de conduire un modèle de 2002 sur le Nürburgring tandis que ses concurrents testaient leurs nouvelles sportives sur le même circuit.
La dernière version a connu une réputation mondiale grâce aux films Fast & Furious, dans lesquels elle apparaît dans pas moins de quatre films, dont les deux premiers. Cela eu un effet boule de neige et le coupé se retrouva également dans de nombreux jeux vidéos : Gran Turismo, Assetto Corsa, Need For Speed, Midnight Club ou encore les Forza Motorsport et Horizon par la suite. D’où l’attente démesurée du public pour une nouvelle cuvée du coupé.
Elle profita ainsi d’une énorme visibilité culturelle qu’elle doit à son très grand potentiel de préparation. La Supra quatrième génération se déclinait en effet en deux motorisations : 6-cylindres atmosphériques de 220ch, et 6-cylindres bi-turbo de 330ch. Ce dernier bloc s’est vite révélé être une excellente base avec ses deux turbos séquentiels. Avec quelques modifications il pouvait ainsi développer aisément 600ch tout en restant relativement fiable pour un usage quotidien. Pour les préparations plus techniques il n’était pas impossible de voir la barre des 1000ch dépassée… Preuve d’une base mécanique très saine.
BMW maquillée ou vraie Supra ? Un développement conjoint avec la marque à l’hélice
Néanmoins, dans un marché mondial assez hostile aux coupés sportifs et aux gros moteurs en général (sauf aux US), Toyota ne pouvait se permettre d’assumer seul les coûts de développement d’un nouveau modèle. On parle d’un marché automobile où l’avenir de l’Audi TT est incertain, où la Ford Mustang EcoBoost ne survit pas au malus écologique français et dans lequel Nissan propose la même 370Z depuis bientôt dix ans. C’est en partageant les investissements avec BMW que la nouvelle Supra a ainsi pu voir le jour.
À l’image de la collaboration avec Subaru pour les jumelles GT86 et BRZ, la Supra 2019 est donc une cousine de la nouvelle BMW Z4.
C’est pourquoi, depuis son annonce officielle et les premiers tests presse, d’aucuns se plaisent à qualifier la nouvelle Supra de BMW déguisée. Jusqu’à un certain point on peut même leur donner raison, tant la Supra nouvelle génération empreinte à sa consoeur teutonne : moteur, transmission, système infotainment, commodos, trains roulants et même jusqu’aux poignées de porte. En gardant un peu de recul, on peut toutefois se dire qu’avoir des commandes d’essuie-glace allemandes ne change pas trop la donne concernant la légitimité de l’identité de cette Supra.
Car Toyota n’a pas manqué d’apporter ses modifications personnelles à la base mécanique BMW. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que cette nouvelle sportive se nomme « GR Supra », faisant ainsi référence à Gazoo Racing, le préparateur sportif officiel de Toyota.
Les suspensions ainsi que la direction sont ainsi différentes de la Z4, pour un ressenti plus ferme. Il y a aussi la différence de poids non négligeable puisque la Supra affiche 40kg de moins que le cabriolet allemand. Et pour finir, le style extérieur est résolument différent. La Toyota affiche des lignes purement sportives, là où la Z4 reste bien plus bourgeoise et GT dans le design.
Pour résumer, la BMW Z4 vise plus la balade, le GT et le confort, tandis que la Supra assume une sportivité plus poussée toute en courbes et prises d’air aggressives, mais aussi grâce à son poids allégé et un centre de gravité plus bas, le coupé japonais étant en effet juché 10mm plus bas que le roadster allemand
La Supra dans le détail : les chiffres
Dans le détail, cette Supra propose donc une recette alléchante de sportivité : moteur longitudinal BMW B58 six-cylindres turbo 3.0L de 340ch et 500Nm, propulsion, différentiel arrière actif, répartition 50/50 des masses, centre de gravité placé très bas (plus bas que sur la GT86) et stricte deux-places. Une seule ombre au tableau : la transmission est obligatoirement automatique via la ZF8. Une tendance inquiétante sur de nombreux modèles sportifs récents, comme l’Alpine A110 par exemple. On ne peut qu’espérer une déclinaison en boîte manuelle dans le futur une fois le succès de cette nouvelle Supra confirmée.
Comme mentionné plus haut, cette Supra a été développée en étroite collaboration avec Toyota Gazoo Racing à l’aide de moult tests sur le circuit le plus célèbre du monde : le Ring allemand. La cible était clairement identifiée : un pedigree sportif sans compromis. Un positionnement très clair de la part du constructeur japonais afin de s’éloigner le plus possible de la Z4 bourgeoise. Les 1.500 kg de la Supra la placent tout de même clairement dans la catégorie GT, là où l’Alpine dépasse à peine 1.100kg et la dernière Mazda MX-5 1.5L flirte avec la tonne !
Les performances donnent toutefois raison à Toyota avec un 0 à 100 abattu en 4.3 secondes. Le couple est disponible très bas, on retrouve les 500Nm à partir de 1.600 tr/mn seulement. En contre-partie le moteur semble s’essouffler en haut du compte-tours avec un ligne rouge qui démarre à 6.500.
La sportivité passe aussi par la monte pneumatique, on retrouve ainsi les excellents Michelin Pilot Super Sport, en 295 à l’arrière pour un grip de haute volée. Niveau freinage ce sont des étriers Brembo avec disques ventilés qui s’affichent sous les jantes de 19 pouces.
Un tempérament sportif modulable via le sélecteur de mode de conduite. Toyota ne fait pas dans la fioriture et offre seulement deux modes : Normal et Sport. Le premier privilégie douceur et confort, tandis que le second réveille la Supra et sa boîte auto pour faire durer le plaisir des montées en régime. La direction électrique se raffermit à haute vitesse pour une stabilité et un contrôle supérieurs.
Un habitacle plus germanique que japonais !
Dans l’habitacle, la Supra s’avère bien plus austère que ses lignes extérieures exotiques ne pouvaient laisser penser. On retrouve un tableau de bord très germanique dans l’esprit, au passage la Supra y gagne un niveau de finition et une qualité perçue rarement vus sur une production japonaise, encore un bon côté de cette alliance avec BMW.
C’est alors sans surprise qu’on remarque la molette de sélection, le levier de boîte auto ou encore les commandes de climatisation directement sourcées chez BMW. La Supra se démarque au niveau de l’instrumentation digitale, avec des compteurs numériques exclusifs à la Supra. Le coffre de 290L permet d’aborder les voyages à deux assez sereinement, il faudra seulement faire des concessions pour les road-trips de plus d’une semaine. Bien entendu on oublie les enfants, la famille ou les amis. La Supra nouvelle génération n’est pas une 2+2 comme ses grandes soeurs, c’est une stricte deux-places.
Un équipement très complet
Niveau équipements, la Supra n’est pas chiche. Normal puisqu’on ne retrouve pour l’instant qu’un seul niveau de finition dans l’Hexagone. On retrouve ainsi : climatisation automatique bi-zone, ouverture et démarrage sans clé, volant cuir, régulateur adaptatif et Virtual Cockpit, sonorisation de série à 10HP. Pour ceux qui en veulent encore plus, un pack Premium est disponible pour 2.000€ et ajoute : sono JBL à 12HP, sellerie cuir noir, chargeur à induction pour recharger son smartphone sans fil et un affichage tête haute.
L’assise est de qualité avec sièges sport chauffants électriques en Alcantara. L’écran central est plutôt grand avec 8.8″ de diagonale et est compatible Apple CarPlay. Niveau sécurité la Toyota n’oublie presque rien : système précollision avec détection des piétons et cyclistes, alerte de franchissement de ligne couplée avec aide au maintien dans la voie, gestion automatique des feux de route, lecture des panneaux de signalisation, moniteur d’angle mort, radars de stationnement et caméral de recul avec freinage automatique, système de surveille de pression des pneus, système e-Call pour positionnement automatique en cas d’urgence pour les services de secours et aussi régulateur de vitesse adaptatif. De quoi parcourir de longue distances sur autoroute en toute sécurité avec cette panoplie de technophile.
À l’extérieur la Supra continue avec des feux LED adaptatifs, des rétroviseurs intérieur et extérieurs photosensibles, une caméra de recul et des essuie-glaces à déclenchement automatique. On voit donc que dans la pure tradition japonaise, cette Supra nouvelle génération affiche un niveau d’équipement extrêmement complet pour son prix.
Peu de concurrence pour la Supra 2019, et des moteurs 4-cylindres au Japon !
Le prix parlons-en pour conclure notre dossier. La GR Supra se positionne ainsi plutôt intelligemment sur le marché avec un ticket d’entrée à 65.900€ pour l’unique finition, il faut néanmoins rajouter 4.890€ de malus écologique en achat neuf, un montant mesuré face à la concurrence.
La version Premium demande 67.900€ pour les quelques équipements supplémentaires énoncés précédemment. La Supra cinquième génération s’affiche donc un peu en dessous la Z4 M40i et ses 67.650€. Et elle est même bien loin de la Porsche 718 Cayman S qui demande 72.590€ et le malus maximal de 10.500€ avec un niveau d’équipement bien en-dessous celui de la Supra, sans parler de la motorisation moins noble en 4-cylindres. Il n’y a guère que l’Alpine A110S de 292ch, annoncée récemment, pour proposer un semblant de concurrence à cette Supra. Mais les philosophies sont tout de même très différentes avec une Alpine qui mise tout sur la légèreté et affiche quasiment 50ch de moins et un bloc quatre-cylindres. Le tarif est en revanche plus doux avec 4.500€ de moins environ (malus compris) et un 0 à 100 très proche de la Supra.
On pourrait également penser à la future Corvette C8, très alléchante sur le papier, mais le malus écologique devrait la propulser vers les 80.000€ chez nous !
Un bilan positif pour cette Supra donc, qui propose une mécanique musclée, un châssis sérieux, des lignes qui ne laisseront pas de marbre et un niveau d’équipement très intéressant, le tout à un prix bien calculé comme souvent avec les productions japonaises. Le design ne plaira pas à tout le monde au vu de sa sportivité marquée, mais à la rédaction on adore le parti-pris assumé. Cette nouvelle Supra modernise l’ancienne version et affiche un beau look de Dodge Viper à la sauce japonaise avec son toit à double bosselure. Le marché aura en tout cas bien réagi puisque les 900 exemplaires réservés à l’Europe ont déjà tous été vendus, voilà qui calmera les ardeurs de ceux qui questionnaient l’intégrité du modèle après l’annonce du partenariat avec BMW.
À noter que sur sa terre natale, le Japon, cette Supra cinquième génération se décline en version quatre-cylindres 2.0L turbo (moteur BMW) avec deux niveaux de puissance : 197ch/320Nm et 258ch/400Nm. La transmission reste en automatique uniquement. La version entrée-de-gamme s’affiche à 4.900.000 yens soit 41.500€ environ et propose un 0 à 100 en 6.5s. Avec une boîte manuelle cela pourrait permettre de proposer un modèle très compétitif sur le marché européen dans le futur, on espère que Toyota saura proposer ce bloc dans le reste du monde à l’avenir.
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
-
Actuil y a 2 semaines
Yamaha TMAX, de la 1ère à la 9ème génération prévue en 2025 : 24 ans de succès !
-
Autoil y a 2 mois
Le salon Époqu’Auto se tiendra à Lyon les 8,9 et 10 novembre 2024
-
Actuil y a 3 mois
Renault présente la Renault 17 électrique
-
Actuil y a 2 mois
Ford annonce le retour de la Capri en version 100% électrique
-
Actuil y a 3 mois
Alain Delon : le dernier géant du cinéma français est mort
-
Actuil y a 2 mois
“Moto & Rock : les bikers battent le rythme”, en librairie le 25/09/2024
-
Actuil y a 2 mois
“Monstres : l’histoire de Lyle et Erik Menendez” sur NETFLIX. Retour sur cette affaire criminelle des années 90
-
Actuil y a 2 mois
“Coco avant Chanel” : ce soir à 21H00 sur ARTE