Musique
Notre interview d'Arthur Le Forestier
A n’en pas douter il est le fils de… physiquement c’est sûr, la voix, les yeux, le sourire… Mais lorsque ce jeune homme de 25 ans, sort un nouvel EP de 4 titres (un premier EP est déjà paru en 2011 réalisé par Régis Ceccarelli), on découvre un chanteur, oui un chanteur à l’aise dans ses baskets tout en humilité et surtout bien installé dans son époque et qui a bien saisi les règles du métier.
Monsieur Vintage a rencontré Arthur Le Forestier, un jeune chanteur qui a bien compris qu’il ne fallait pas qu’il se prenne la tête mais que c’est bien le travail qui fera de lui un artiste et que c’est bien le public qui l’adoubera. Arthur joue actuellement sur les routes de France en Première partie de Stars 80.
Attachant et sans complexe, Arthur Le Forestier s’est prêté au jeu de l’interview vintage, décalée et sans détour. Exercice pas toujours facile mais il s’en sort plutôt bien… mais qui en aurait douté.
Première question Arthur, Comment on atterrit au Stade de France ?
J’ai intégré l’équipe de Stars 80 en octobre dernier. C’était un peu une phase de test, je n’étais pas sûr de pouvoir faire cette tournée au départ et peu à peu, comme cela se passait bien avec le public et humainement avec toute l’équipe, ils ont décidé de me garder, de me parrainer. Je ne vous cache pas que cela me fait très plaisir mais également très peur. Quand on joue dans une salle, c’est le noir complet en général et on a les projecteurs sur le visage ; de ce fait, on ne voit pas le public. Tandis qu’au Stade de France, le 9 mai il fera certainement jour et voir les gens, cela peut m’angoisser. Dans tous les cas, je suis très heureux de participer à cet événement.
Vous n’avez pas hésité ?
Non. Depuis l’automne dernier, j’ai eu le temps de me « roder », d’appréhender le public, de savoir comment un public fonctionne et en même temps, c’est concis, c’est 4 chansons et je n’aurai pas le temps de me faire huer. Au final, je chante trois de mes titres et je rends hommage à Hervé Christiani en chantant « Il est libre Max ». Je pense que c’est une bonne moyenne et le bon nombre de titres.
Que s’est-il passé entre 2011 et 2015 ?
J’ai fait un EP de 4 titres en 2011 ce qui m’a permis de me signaler auprès des labels et des tourneurs. Il y a eu un bon accueil auprès de certains labels mais finalement, c’était un peu compliqué, je ne me sentais pas tout à fait prêt de faire un album à ce moment-là. J’estimais ne pas avoir un nombre assez important de chansons. J’ai passé ces années à vivre, à apprendre à chanter avec une heure de cours de chant par jour. J’ai bossé mes instruments et écrit des chansons. J’ai été aussi à la rencontre d’un entourage artistique.
On a été agréablement surpris par « Un point dans sa gueule », une de vos chansons. On a le sentiment que vous avez réellement quelque chose à dire, presque de la rébellion. Qu’en est-il ?
C’est une histoire d’amour propre. Un copain qui fait une crasse et on le vit très mal. En fait, j’ai chanté cette chanson afin d’éviter de lui mettre mon poing dans sa gueule. Lorsque je réécoute cette chanson, elle peut avoir diverses interprétations. En tout état de cause, cette chanson a l’air de plaire. Sur scène les gens la chantent instinctivement sans que je le demande.
Le fait de porter le nom Le Forestier est-il un handicap ou une facilité ?
Comme dirait une des chansons de mon père : « on ne choisit pas ses parents… ». J’espère faire mon travail consciencieusement. J’ai la chance, avant que ce soit une famille d’artistes, d’avoir une famille aimante, saine d’esprit et une famille qui m’a pris au sérieux quand je commençais à écrire des chansons il y a maintenant une dizaine d’années. Bien sûr ma famille m’a prévenu qu’il y avait énormément de travail et elle ne souhaitait pas me voir aller « au casse pipe ». Ils m’ont dit : « donnes-toi les moyens et tu auras notre feu vert ». Cela étant dit, mon nom peut aider auprès des professionnels de la musique. Mais aujourd’hui, le piston ne sert plus à rien car finalement, c’est le public qui choisit. On a les mêmes armes en mains. Je n’ai pas de complexe à ce sujet. Je le vis très bien. Mon père est ravi, il est ému, c’est un papa.
Arthur, êtes-vous contemporain, quelqu’un qui vit dans son époque, ou plutôt vintage, passéiste, nostalgique ?
Aujourd’hui, être contemporain c’est ringard ! Vouloir être moderne, c’est un peu être dépassé… « Je suis sûrement vintage dans la musique que j’écoute. La plupart des chanteurs que j’apprécie appartiennent à une ancienne génération, certains même ne sont plus de ce monde. ». Je ne regrette pas cette époque mais je ne peux pas dire que c’était mieux avant. Je ne peux pas être nostalgique des années 70 dans la mesure où je n’étais pas né ! Cela étant dit, je peux comprendre que cela génère énormément d’inspiration.
Si vous deviez retourner dans le passé, que ramèneriez-vous comme objet ?
J’essaierai de rapporter une vieille guitare de mon père, d’un luthier formidable que le temps a détruit naturellement.
Avez-vous un fantasme vintage ?
Un truc nul mais qui me manque : le téléphone fixe. C’est pas vraiment un fantasme, je vis très bien sans mais bon.
La musique, c’était un chemin naturel pour vous Arthur ?
Oui, c’est très vite devenu mon mode d’expression. J’écrivais ce que je n’arrivais pas à dire aux autres. C’était pour moi un moyen d’expression. Ensuite, plus tard, quand j’ai découvert qu’on pouvait faire du sens avec les mots, cela a été une révolution.
Lorsque vous étiez petit, vous rêviez de quel métier ?
Il paraît que je voulais être avocat, rêve que j’ai rapidement abandonné. Ensuite, après le bac, je me suis un peu voilé la face en me disant que je pourrais peut-être faire du droit, du droit d’auteur. En fin de compte, c’était trop austère et je n’aimais pas m’asseoir dans une salle de classe. J’ai eu pourtant la chance d’avoir des supers profs. Le métier de chanteur, je l’ai vraiment considéré comme un vrai métier lorsque Universal m’a signé. Là il a fallu rendre en temps et en heure des chansons, être présent à des rendez-vous. C’est à ce moment que j’ai compris qu’il fallait être professionnel. Mon père c’est un pro du travail, très respectueux etc.
Comment s’est faite votre rencontre avec votre réalisateur, Benjamin Constant ?
C’est Jean-Philippe Allard qui m’a mis en contact avec Benjamin Constant. On s’est rencontré une première fois alors qu’il était en pleine séance de studio. Je lui ai joué 4, 5 chansons guitare/voix. Il a apprécié mais cela a pris du temps à se concrétiser car il terminait avec Patrick Bruel et en parallèle il travaillait avec Christophe Mahé. C’était très difficile de trouver du temps mais on a quand même réussi à bien travailler. Il s’est créé un vrai rapport humain entre nous, une véritable amitié.
Arthur, quelles sont vos influences ?
Je suis un fan absolu d’Alain Souchon. Ce mec est un trésor national. Evidemment, il y a Cabrel, Goldman, beaucoup de chansons françaises. Quant à Brassens, j’ai l’impression qu’il m’a accompagné toute ma vie. Je pense aussi à Jacques Brel. Dans la nouvelle génération, il y a des gens absolument géniaux. Je pense notamment à Benoit Doremus, Alexis HK, Bruno Guglielmi. Dans la chanson anglo-saxonne, ce serait plutôt Paul Simon, Tracy Chapman…
Aujourd’hui, vous sortez un 4 pistes. Comment va s’articuler votre avenir ?
La logique serait bien sûr de sortir un album. Je vais passer quelques mois en dehors des studios. Je préfère attendre le retour du public, des labels et en parallèle, promouvoir le 4 titres. On a une quinzaine de titres en réserve, très bien maquettés. Cela va être un long cheminement. Il n’est pas improbable que je sorte entre temps un titre unique ou un autre EP. Je ne veux pas non plus faire un album pour faire un album.
Etes-vous satisfait de votre EP ?
Aujourd’hui, j’ai un peu plus confiance en ce que je fais. Je ne sais pas encore si cela plait mais en tout cas, j’en suis fier.
Quelle est la procédure pour acheter votre EP ?
On le trouve sur des plateformes de téléchargement légal et sinon, le physique est vendu à la sortie des concerts. Personnellement, je souhaitais qu’il soit disponible en ligne avant tout car c’est de cette façon que je consomme de la musique depuis plus de 10 ans maintenant.
Cela vous plairait de faire un vinyle ?
Oui. Pour en revenir à la question sur mon fantasme vintage, supprimons ma précédente réponse : le téléphone fixe et inscrivez plutôt : le vinyle. Pour la petite histoire, lorsque je pars à la campagne avec mon père, on réécoute ensemble sa collection de vinyles. C’est là que j’ai découvert la chaleur que produisait le son du vinyle.
On vous revoit quand sur scène ?
Le 9 Mai au Stade de France. Rien que d’en parler, j’ai des frissons… La tournée Stars 80, c’est un spectacle fou par son succès, une vraie tournée qui triomphe depuis 8 ans. Ce qui est extraordinaire, c’est le côté transgénérationnel.
Voici les liens (écoute & téléchargement légal)
– Deezer: http://www.deezer.com/album/9151555
– Spotify: https://open.spotify.com/album/3gQCWxmVZelv3MiQStYAbq
– Itunes: https://itunes.apple.com/fr/album/arthur-le-forestier-ep/id941568959
– Quobuz: http://www.qobuz.com/fr-fr/album/arthur-le-forestier-ep-arthur-le-forestier/3700551767236
Les dates de la tournée 2015 Stars 80
9 mai – Stade de France – Paris
30 mai – Stade Océane – Le Havre
24 juillet – Les arènes – Béziers
25 juillet – Les arènes – Nîmes
23 octobre – Zénith Arena – Lille
24 octobre – Zénith Arena – Lille
29 octobre – Forest National – Bruxelles
30 octobre – Forest National – Bruxelles
31 octobre – Zénith – Amiens
1er novembre – Kursaal – Dunkerque
4 novembre – Le MusiKHALL – Rennes
5 novembre – Zénith – Rouen
6 novembre – Antarès – Le Mans
7 novembre – Zénith – Caen
13 novembre – Zénith – Limoges
14 novembre – Zénith – Orléans
19 novembre – Zénith – Dijon
20 novembre – Patinoire Meriadeck – Bordeaux
21 novembre – Le Palio – Boulazac
27 novembre – Palais Nikaia – Nice
28 novembre – Zénith – St Etienne
2 décembre – Halle Tony Garnier – Lyon
3 décembre – Zénith – Strasbourg
4 décembre – Le Millesum – Epernay
5 décembre – Galaxie – Amneville
9 décembre – Le Dôme – Marseille
11 décembre – Zénith – Toulouse
12 décembre – Zénith – Clermont – Ferrand
16 décembre – Amphitéa 4000 – Angers
17 décembre – Zénith Métropole – Nantes
18 décembre – Parc Expo – Lorient
19 décembre – Arena – Brest
Interview réalisée par Philippe Pillon et Claude Petrolesi
Crédit photos : Magda Lates©
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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