Essai Bmw R nineT Racer: une néo-rétro qui a vraiment la pêche

Nous avons essayé la plus sportive des Bmw R nineT en enfourchant la Racer, déclinaison revival et radicale de la nineT apparue fin 2013. Pour la teinte, notre modèle d’essai arbore le coloris « Black Storm Metallic/Aurum » Option 719 apparu en 2019 et facturé 760 euros. Une nouvelle robe qui ne fait pas l’unanimité mais qui claque bien au soleil avec son orange pétant zébré de noir.

5 ans d’âge

Sortie peu de temps avant la création du site monsieurvintage.com c’est-à-dire au tout début 2014, la Bmw R nineT compte aujourd’hui 5 modèles : R nineT (16 150 euros), R nineT Scrambler (13 950 euros), R nineT Racer (14 000 euros), R nineT Pure (13 000 euros) et enfin R nineT Urban G/S (13 950 euros).

La sportive du groupe

Ayant déjà essayé la version « dépouillée » de la gamme, la R nineT Pure, j’ai voulu tester la sportive du groupe simplement baptisée « Racer ». Et tant qu’à faire, autant l’essayer dans son coloris 2019 « Option 719 » noir et or.

De gustibus et coloribus non est disputandum

Une couleur qui ne fait pas l’unanimité, notamment auprès des puristes de la marque qui préfèrent et de loin la peinture blanche initiale et ses filets de rouge, bleu clair et bleu marine, références directes aux vieilles Bmw M.

Ceci étant, cet habillage noir et or lui va plutôt bien, à condition qu’il en reste là. Je m’explique ; à la vue d’un nineT Scrambler « Option 719 » à la superbe selle en cuir marron qui était stationnée au parc presse Bmw, mes yeux se sont mis à piquer, parce que la moto recevait le coloris noir et or, mais elle était également équipée de jantes « or » et de nombreuses pièces moteur dans la même teinte. Et là, c’est à mon goût carrément « too much » mais comme on dit : «de gustibus et coloribus non est disputandum » (des goûts et des couleurs, on ne discute pas).

Notre modèle d’essai Bmw nineT Racer Option 719

Le pot, sans être spécialement esthétique, sort un borborygme puissant et pétaradant

Bmw nineT Racer blanche

Option 719 : qu’est-ce que c’est ?

Option 719 est une ligne spécifique chez Bmw Motorrad qui permet à tout acheteur de posséder une moto personnalisée, sans passer par la case « prépa ». Cela comprend des teintes spécifiques ainsi que des accessoires conçues spécialement dans l’usine de Berlin. Le choix de ces options se fait via le configurateur Bmw et l’essentiel des pièces est réalisé à la main par une équipe dédiée chez Bmw.

Sur notre modèle d’essai, il s’agit du pack couleur Option 719 incluant la peinture réservoir, le carénage, les éléments de garniture en Black Storm Metallic, la coque arrière et les logos Option 719/Racer sur la machine. L’ensemble est facturé 760 euros, à rajouter aux 14 000 euros de la moto.

Longue et fine

Petit tour de la machine avant d’introduire la clef dans la serrure. Cette nineT Racer paraît longue, une impression laissée par la longue bulle Cafe Racer de la moto, à l’instar de la Kawasaki Z 900RS Cafe. La selle est placée à 80 cm du sol et les rétroviseurs, placés loin en avant du poste de pilotage semblent sortir d’une autre époque. Plutôt futuristes par leur design, ils tranchent radicalement avec le côté rétro de la machine, nous aurions préféré les rétroviseurs ronds du modèle Scrambler.

La Racer mériterait la fourche inversée de la nineT

La fourche est celle qui équipe les versions Scrambler, Pure et Urban. Dommage que cette Racer n’hérite pas de la superbe fourche inversée couleur or de 46 mm de diamètre montée de série sur la Bmw R nineT. Hormis la couleur qui se marierait à merveille avec la teinte Option 719 de notre modèle d’essai, cela renforcerait le côté sportif de la moto.

Affichant 219 kg sur la balance (tous pleins faits), la R nineT Racer mesure 2,10 mètres de long pour 92 cm de large et 1,10 mètre de hauteur. Son empattement est de 1,49 mètre. La ligne est fine et musclée avec le gros flat débordant sur les côtés, sans oublier le pneu de 180 à l’arrière.

La fourche de la Bmw R nineT aurait ici toute sa place avec les couleurs Option 719

Cafe Racer grande époque

Le look global est très réussi et Bmw a parfaitement réussi son exercice de style qui consistait à reprendre les codes stylistiques du Cafe Racer de la grande époque (années 50 à 70), pour proposer une nouvelle machine qui, depuis 2014, surfe sur la vague du vintage.

Notre modèle d’essai est équipé de l’ABS (déconnectable à partir de la partie gauche du guidon), de deux compteurs ronds à aiguille façon seventies, de poignées chauffantes (option facturée 220 euros), d’une selle monoplace type Cafe Racer (démontable, avec possibilité de commander une selle 2 places en installant 2 repose-pieds supplémentaires) et de superbes pièces en aluminium telles que les repose-pieds ou le guidon moulés à partir du même bloc d’aluminium eu coloris Option 719.

Démarrage

Une pression sur le bouton rouge placé à droite du guidon, sans embrayer, et le moteur est lancé. Le son du pot est grave et puissant, pétaradant parfois ce qui rajoute au côté racer à l’ancienne.

Position radicale

La position du pilote elle, est radicale. Couché sur la machine et les bras tendus pour atteindre les bracelets, le motard de plus d’1m85 devra bien replier les jambes pour se caler et poser à plat les pieds sur les belles pièces d’aluminium forgées à cet effet.

Les commandes sont facilement accessibles, exceptée celle des warning qui oblige la main gauche à lâcher la poignée pour enclencher les feux de détresse. En dehors de cela, l’ergonomie est parfaite, comme la finition de l’ensemble.

Jolis compteurs rétro mais sans jauge !

Les deux compteurs ronds à aiguille renforcent le côté vintage de la Racer. Les informations qui y sont distillées sont complètes, mais on regrette tout de même l’absence de jauge, sur une machine facturée 14 000 euros. Pour le reste, le kilométrage total, partiel, l’heure, la date, la température, la vitesse moyenne, la consommation moyenne, la consommation instantanée sont indiqués sur les pavés digitaux situés de part et d’autre des 2 grands rond cerclés de chrome.

Sobres et complets, les compteurs ronds ne possèdent toutefois pas de jauge

Sur route

Pas de doute, la nineT Racer est une vraie sportive au look rétro. La suspension arrière (réglable) qui peut sembler souple à l’arrêt est équilibrée par une rigidité sur l’avant (fourche non réglable) qui forme un parfait équilibre d’amortissement en roulant. La moto est rigide et tient parfaitement le cap dans une rigueur typiquement germanique. Elle adore les courbes et se balance sans problème en pif-par avec une facilité déconcertante. Les virages : son terrain de jeu préféré et la position « à l’attaque » du pilote l’incite à pencher la machine dès que l’opportunité se présente. Très stable sans être une hyper sportive, cette Racer procure un véritable plaisir de pilotage à son guidon.

Le moteur est très souple et permet de belles relances bas dans les tours, devenant rageur passé 5 000 tr/mn en libérant les 110 chevaux arrivé à 7 500 tr/mn.

La position radicale devient plus agréable dès que l’on prend un peu de vitesse, le buste étant soulagé par le vent qui s’engouffre sous le corps du pilote. Comme on s’y attendait la bulle Racer est d’abord esthétique parce qu’elle ne protège pas le motard du vent qu’il prend de plein fouet. Mais le plaisir de rouler est bel et bien là, et c’est ce qui compte.

Le freinage est excellent, à l’avant comme à l’arrière. La boîte de vitesse extrêmement douce contribue à l’impression de facilité générale procurée par la moto et la recherche du point mort est un plaisir à chaque arrêt.

À noter que les rétroviseurs placés loin devant après les compteurs de notre nineT d’essai limitent leur réglage en roulant et surtout, n’informent pas suffisamment des angles morts. Ce détail m’a paru un poil gênant quand il s’agit de dépasser et par sécurité, j’ai préféré tourner la tête à chaque fois que je doublais un autre véhicule.

Qu’on ne s’y trompe pas : la Racer n’est pas qu’une moto de hipster branché ..

Consommation raisonnable

Notre parcours d’essai était constitué de ville, en roulant dans Paris intra-muros et sur le périphérique, d’autoroute et de petites départementales. Au total et en moyenne, la nineT Racer a avalé 6,6 litres de sans plomb aux 100 km, soit une autonomie moyenne de 210 km avant la réserve.

Option poignées chauffantes : 220 euros

Quand on arrive en ville

Comme toutes les sportives, la nineT Racer appuie sur les paumes des mains et la position couchée du pilote n’est pas idéale pour un circuit urbain fait d’arrêts intempestifs. Mais le rayon de braquage correct de la moto, sa largeur contenue et sa maniabilité permettent d’évoluer sans stress entre les files, en se faisant annoncer si nécessaire par un klaxon à la hauteur, avec un son puissant.

Là encore, le passage en douceur des vitesses et une recherche du point mort très fine contribuent à un usage envisageable en ville.

Bilan

La Bmw nineT Racer est indéniablement une belle moto néo-rétro. Son look est une vraie réussite et sa technologie bien contemporaine. Son moteur onctueux et puissant, sa partie cycle et sa rigidité en font un jouet excitant pour avaler les courbes. Moto d’égoïste par sa selle monoplace, son coloris Option 719 ne fait pas l’unanimité mais il a le mérite d’être original et permet à cette version de bénéficier désormais de 2 teintes au catalogue. La position radicale est un peu fatigante mais le confort de la selle équilibre cette particularité. Avec des rétroviseurs ronds placés en extrémité de guidons, une jauge au compteur et la fourche avant de la R nineT, elle deviendrait alors la machine néo-rétro idéale.

Les +
Le look
Le moteur
Le freinage
La boîte de vitesse
Les –
Les rétroviseurs
Absence de jauge
Pas de fourche inversée

Fiche technique BMW R nineT Racer

Moteur : boxer bicylindre à plat, refroidissement air / huile, 4 soupapes par cylindre
Cylindrée : 1.170 cm3 (101 x 73 mm)
Puissance : 110 chevaux à 7.750 tours/minute
Couple : 116 Nm à 6.000 tours/minute
Alimentation : injection électronique, corps papillons de 50 mm
Boîte de vitesse : 6 rapports, sélection par fourchettes et crabots
Transmission : cardan
Cadre : treillis en acier, moteur porteur
Suspension avant : fourche télescopique, diamètre 43 mm, débattement 125 mm
Suspension arrière : Paralever, combiné ressort/amortisseur central, débattement 120 mm
Frein avant : double disque de 320 mm, étriers fixes à 4 pitons
Frein arrière : monodisque de 265 mm, étrier flottant à 2 pistons
Roues : jantes 17″ en aluminium coulé
Pneu avant : 120/70 ZR 17
Pneu arrière : 180/55 ZR 17
Longueur : 2.105 mm
Largeur : 920 mm
Empattement : 1.491 mm
Hauteur de selle : 805 mm
Poids à vide avec les pleins : 219 kg
Vitesse : 220 km/h
Réservoir : 17 litres
Consommation de notre essai : 6,6 litres aux 100 km
Autonomie : 210 km
Parcours de notre essai : autoroute/ville et départementales
Tarif de base : 14 000 euros
Tarif de notre modèle d’essai « Option 719 » : 15 425 euros (Coloris : 760 euros + 665 euros d’équipement)

NOTRE GALERIE D’IMAGES
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NOTRE VIDÉO

Crédit photo : Mathis Pillon-Sénart© – Bmw© (NineT Racer blanc)

Philippe Pillon

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.

www.monsieurvintage.com