Musique
"Rock Or Bust" d'AC/DC : première écoute
Nous avons écouté la nouvelle galette du groupe australien AC/DC : « Rock or Bust ». Comme d’habitude, de la fébrilité, de l’impatience et de la curiosité comme pour les 15 opus qui ont précédé ce LP tant attendu, successeur de l’excellent « Black Ice » pressé en 2008.
Un album court : 35 minutes seulement pour 11 morceaux tout de même. Un disque sorti sur plusieurs supports : le CD vendu 15.99€, le vinyle 45 tours vendu 7.99€ avec les morceaux Rock Or Bust/Play Ball (ce n’est pas vintage ça ?) et le vinyle 33 tours avec la galette noire, un livret complet grand format dont on regrette l’absence de paroles, à l’ancienne, et enfin le CD fourni avec pour 24.99€ !
La pochette nous ramène 40 ans en arrière, avec un logo à effet « 3D » à l’ancienne, qui se met à bouger selon l’inclinaison qu’on donne à la pochette ! Ouah, ça sent bon le vintage tout ça, le packaging irréprochable et le marketing bien travaillé, il s’agit d’AC/DC, une vraie machine de guerre ne l’oublions pas !
En face A de la galette 6 morceaux ; Rock Or Bust, annoncé comme le méga-tube du groupe pour cette année 2015 qui arrive. Carré, efficace et au refrain accrocheur on se rappelle vaguement d’un « Touch Too Much » de la bonne époque Bon Scott, la magie en moins.
Vient Play Ball (recette à la « Who made who »), curieusement placé derrière un tube destiné aux radios ! Pas de prise de risque avec ce jeu de ballon, c’est propre et simple, on attend mieux avec la suite de l’album qui on l’espère, sera plus délurée…
En 3e place de cette face A, AC/DC nous propose un Rock The Blues Away. Ça reste « sage », presque « FM » sans la voix railleuse de Johnson qui rattrape le morceau et le rapproche d’une compo d’un Bruce Springsteen période « Born in the USA » !
C’est au tour de Miss Adventure d’occuper la galette, pouah pas aimé du tout ! C’est quoi ces « La la la la.. » ?? Je vérifie le vinyle : ils n’ont pas mélangé chez Columbia il s’agit bien du nouveau AC/DC ? Bah oui, bon on va dire que c’est une erreur.
J’attaque le 5e morceau : Dogs Of War. Ça démarre doucement, guitare lancinante en arrière, voix d’outre-tombe, ça me plaît déjà plus ! On imagine la fumée puis les drums arrivent et martèlent l’ensemble. Des chœurs façon AC/DC bonne époque occupent le morceau, en soulignant la voix plus aigüe et douce d’un Brian Johnson résolument plus calme sur ce nouvel opus. Fini les « We salute you » haut placés avec Rock Or Bust, la maturité est là, confirmée par une voix plus posée.
La face A du disque se termine par « Got Some Rock & Roll Thunder ». Thunder, un mot qui normalement réussit bien au groupe, mais là encore le band s’est adouci. On nous annonçait un album plus posé, plus Blues, on l’a avec Rock Or Bust. Claps de mains, chœurs, c’est du bon Boogie/Blues qui balance, on peut chalouper dessus en l’écoutant à fond, sans déclencher une crise cardiaque chez papy/mamy. Ça sent là aussi le tube, avec un petit arrière-goût de « Ghostbusters » ralenti : Ray Parker sort de ce corps ! Blague à part, le morceau est excellent.
Ça ne se termine pas si mal mais je reste sur ma faim. Je n’ai pas encore eu de bonne surprise comme ce fût le cas à la première écoute de Black Ice, qui offrait tout de même des morceaux purement rocks et originaux tels que « Stormy May Day » ou « Rock’n’Roll dream ».
J’attaque donc la face B avec appréhension. Elle démarre sur Hard Times, morceau rythmé façon « Sex and Drugs and Rock’n’Roll » de Ian Dury, la comparaison s’arrête là mais il n’empêche que là encore, ça balance doucement mais sûrement. La voix de Brian est moins poussive et ça lui va très bien au fond, serait-ce la voix de la raison ?
2e chanson : Baptism By Fire. Ça sonne Rock, le rythme s’accélère, la chanson est plus rapide que le début de l’album et vient casser l’attitude plus Bluesy adoptée par AC/DC jusqu’à maintenant.
S’ensuit Rock The House, qui n’est pas sans rappeler le Hard Rock des seventies, avec une intro tendance « psyché » seventies et un goût de « Led Zepp » à la « reviens-y » ! Encore pas mal de chœurs, ça sonne bien, coup d’œil dans le rétro musical qui s’intègre plutôt pas mal à l’ensemble.
Le 4e morceau de cette face B s’intitule « Sweet Candy ». On retrouve l’AC/DC des années 80, par le son, la construction et la voix de Brian Johnson qui s’empare du morceau, soutenue par des chœurs omniprésents. Une bonne surprise.
Le 16e LP des AC/DC se termine sur Emission Control, un morceau plus lent, lourd et puissant avec encore une fois des chœurs très présents. Un morceau Bluesy pour une conclusion qui confirme une orientation plus « sage » chez AC/DC. Effet de l’absence de Malcolm Young à l’écriture ou choix délibéré de la formation ? A moins que ce ne soit un peu des deux.
Rock Or Bust risque de décevoir les fans de la première heure, qui s’attendent toujours à de l’énergie pure, des solos récurrents, une voix haut perché et un Rock rapide pour certains morceaux. Ici, la raison l’emporte, Brian Johnson offre une voix posée, sur un style plus Blues. Ce qui est dommage, c’est que l’album apparaît comme déséquilibré, avec des morceaux inégaux comme le décevant Miss Adventure ou l’étonnant Got Some Rock & Roll Thunder, en passant par des morceaux plus Rock comme Baptism By Fire ou Rock The House.
Un album inégal, moins original que Black Ice même si l’ADN AC/DC est bien là. A écouter plusieurs fois avant de se forger un avis définitif, pour ma part je reste quand même sur ma faim. La voix moins « forcée » de Brian Johnson reste quand même une bonne surprise et confirme l’immense talent d’un chanteur que certains qualifiaient de « gueulard » quand il eût s’agit de remplacer le talentueux Bon Scott.
Rock Or Bust – Nouvel album d’AC/DC – dans les bacs depuis le 1er décembre 2014 – 15.99€ pour le CD ou 24.99€ pour le vinyle incluant le CD.
Notre morceau favori : Got Some Rock & Roll Thunder – album « Rock Or Bust » – AC/DC – Sortie le 1er décembre 2014
Photos : monsieurvintage.com
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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Éphéméride rétro : ça s’est passé un 7 septembre
Gwen
07/12/2014 at 2h18
Hello
Personnellement j’en suis bientôt à la 10ème écoute : ce disque me fait le même effet que Physical Graffiti … 1ère écoute relativement indigeste et puis cela s’améliore petit à petit jusqu’à se rendre compte du génie caché … et laisse apparaître le grain de folie disséminé tout au long de l’album.
Bref, moi, je me régale de ce hard-blues !
Gwen
07/12/2014 at 2h21
Juste oublié de cocher une case … ça c’est ma case en moins 🙂
Philippe Pillon
07/12/2014 at 12h21
Merci pour votre commentaire Gwen. Bon je vais aller me le réécouter, mais on est en dessous de Black Ice quand même.
Gwen
11/12/2014 at 0h26
Je ne compte plus les écoutes … mais je me suis ré-écouté la moitié de Black Ice hier soir …
Certes ce n’est pas tout-à-fait le même monde … Black Ice est plus fondé sur le riff percutant mais ceci dit les premiers morceaux de Rock Or Bust sont construits comme les premiers de Black Ice … c’est après que cela change !
Je trouve ce dernier opus beaucoup plus constant ( je n’ai pas dit que c’était mieux ) – quoique — en tout cas c’est certainement ( sic ! je m’engage ) plus construit d’un point de vue musical.
Et en tout cas d’une constance implacable ! Je pense sincèrement qu’ils pourraient enchaîner les titres en live sans problème : tout s’enchaîne sans heurt.
Let There Be Rock est un album excellent mais le son est un peu pourri, c’était il y a 40 ans … celui-ci est une belle réalisation.
Nil
25/01/2015 at 10h25
Amusant, pour moi Miss Adventure est le meilleur morceau de cette galette plutôt cool (moins que Black Ice certes). Curieusement les lalala ne me dérangent pas, et ne font surtout pas oublier les grattes superbes. En comparaison, Got Some Rock’n’roll thunder, bof, efficace mais un peu convenu. Comme quoi, tout se discute…
Philippe Pillon
25/01/2015 at 11h31
Merci pour votre commentaire Nil et vous avez tout à fait raison : « tout se discute ».
Nil
26/01/2015 at 9h55
mais de rien 😉
J’ai noté que ce morceau est beaucoup critiqué ailleurs, je m’estime donc chanceuse d’y trouver plaisir 😀