Auto
Essai auto : la Microlino, une sacrée micro voiture très craquante
Nous avons essayé aujourd’hui une drôle de petite voiture baptisée Microlino. Un modèle produit par le fabricant suisse Micro et fabriqué en Italie, dans l’usine de Turin. Après la Suisse, l’Allemagne, la Belgique et l’Italie, cette Microlino arrive en France, comme une nouvelle solution aux problèmes de mobilité urbaine.
Retour dans les années 50
En arrivant sur les quais de Seine proches de la tour Eiffel, le premier coup d’œil porté sur la Microlino nous ramène directement 70 ans en arrière, lorsque le constructeur allemand Heinkel s’apprêtait à sortir sa Kabine Tricar, une mini-voiture longue de 2,55 mètres, large de 1,37 mètre et haute d’1,40 mètre.
Et l’on pense forcément à la KR 200 Bubble Car de Messerschmitt sortie en 1956, aux dimensions tout aussi réduites : 2,82 mètres de longueur pour 1,21 mètre de large et 1,20 mètre de hauteur, sans oublier l’Isetta de Bmw sortie en 1955 qui affichait 2,28 mètres de long sur 1,38 mètre de large pour 1,34 mètre de haut.
La Microlino : une inspiration résolument vintage
Autant de micro-voitures qui ont inspiré le fabricant suisse Micro pour concevoir sa Microlino, dont l’ouverture de porte (unique) se fait par l’avant, comme ses ancêtres. La seule différence réside dans son nombre de roues : 4, alors que ses précurseurs en possédaient trois. Pour le reste, le côté délicieusement vintage est conservé, par le design et les teintes bi-tons très réussies.
Look rétro, conception moderne
Côté technologie, nous sommes bien loin des années 50 puisque la Microlino est 100% électrique et dispose de trois autonomies distinctes en fonction du choix de la batterie : 91, 177 ou 230 km.
Sur le tableau et la planche de bord, l’affichage est entièrement digital. La boîte de vitesses est évidemment automatique et d’une simplicité enfantine : D pour avancer, R pour reculer et N pour se garer. Un haut-parleur Pionner est installé dans un compartiment côté passager, on peut y connecter son smartphone pour écouter sa meilleure playlist musicale ou suivre les indications du GPS de votre téléphone portable (la Microlino en est dépourvue, ce qui n’est pas gênant de nos jours).
Pour entrer dans la voiture, tout se passe par l’avant de l’auto. Il suffit d’appuyer sur un bouton situé sur la portière passager et la porte s’ouvre de la voiture vers l’extérieur et de bas en haut. À première vue, on pourrait croire que mon mètre 88 entrera avec difficulté dans l’habitacle, mais il n’en n’est rien ! La hauteur et la largeur sont assez bien dimensionnées pour qu’un grand prenne place dans l’auto sans avoir à se contorsionner.
L’auto dispose d’un petit coffre (volume : 230 litres) qui permet au conducteur et son passager de caler 3 ou 4 gros sacs à dos sans problème. Ingénieuse avec son large espace avant, la Microlino permet également de poser besaces et sacs à main aux pieds du passager.
Des vitres façon 4L
La voiture est équipée d’un toit ouvrant manuel, dont l’utilisation est très simple. Les deux vitres avant sont également manuelles et s’ouvrent à l’ancienne, comme on le faisait sur les Renault 4 ! On regrette simplement de ne pouvoir poser le bras sur le rebord de la porte, façon décontractée. Une position rendue impossible par le fait que la vitre s’ouvre de l’avant vers l’arrière et avec un fauteuil placé en retrait, le bras ne peut pas se positionner à a fenêtre.
Notre essai dans Paris
Côté utilisation, la Microlino est d’une facilité déconcertante. Une fois le frein à main (manuel lui aussi) désactivé (attention, il est placé à gauche du conducteur), il suffit d’enclencher la position D et d’appuyer sur la pédale d’accélération.
Quelques points à améliorer
Pied au plancher, l’auto part assez vite et s’extrait rapidement du flot de circulation, aidée par sa vivacité et son couple disponible immédiatement. Le 0 à 50 km/h est avalé en 5 secondes, ce qui est tout à fait correct. La voiture affiche un comportement sain, elle est bien équilibrée et suffisamment vive. On regrette en revanche son freinage, qui manque de mordant. Cela surprend un peu au premier feu mais quand on le sait, ça va, on prévoit le freinage en conséquence.
Autre bémol : la suspension. Elle est un brin “tape-cul” et ce défaut ressort d’autant plus sur les pavés de la capitale. Sans être une planche de bois, la Microlino mériterait davantage de souplesse pour nos vertèbres.
Pour rester dans les aspects négatifs du véhicule et ce sera le dernier point, nous avons constaté une qualité de finition moyenne dans l’habitacle ; nombreux plastiques durs et les extrémités du revêtement qui boulochent. Autant de petits défauts qui, espérons-le, disparaitront sur les modèles de série. Parce qu’à 17 990 euros le prix d’entrée, on est en droit d’attendre une meilleure qualité à l’intérieur de l’habitacle (22 990 euros pour notre modèle d’essai “Pioneer Series”).
Toujours à l’intérieur, la Microlino dispose de plusieurs rangements bien trouvés pour placer son smartphone, ses papiers ou son portefeuille. Un support fixe pour smartphone est également installé sur la planche de bord, un détail bien pratique.
Les points positifs
La Microlino possède de nombreux atouts, parmi lesquels son indéniable design néo-rétro directement inspiré des années 50, sa palette de couleurs pétillantes, sa tenue de route, le confort d’assise, l’espace intérieur, sa vivacité, son côté fonctionnel, son hayon avant bien pensé, son encombrement réduit : l’auto utilise 1/3 d’une place de parking classique pour stationner, ses feux/rétroviseurs tout droit sortis d’un “cartoon” qui lui donnent une bonne bouille de grenouille, ses dimensions (2,51 mètres de long X 1,47 mètre de large et 1,50 mètre de haut), son poids plume (496 kg), son toit ouvrant (fun et facile à utiliser) et cerise sur le gâteau : sa carrosserie monocoque !
La Microlino est en effet le premier véhicule de sa catégorie à avoir une construction monocoque en acier et en aluminium, gage de sécurité et longévité. Les panneaux de carrosserie sont également en acier et en aluminium, plus résistants, ce qui n’est pas le cas des autres véhicules électriques légers (Ami de Citroën par exemple).
À noter que la Microlino se conduit à partir de 16 ans avec un permis B1 ou à partir de 18 ans avec un permis B. Elle ne peut pas rouler sur l’autoroute. En même temps, c’est un véhicule catégorisé L7e destiné à une utilisation urbaine.
Un incroyable capital sympathie
Sur la totalité des essais auto ou moto que j’ai réalisés ces douze dernières années, jamais je n’avais vu autant de sourires et pouces levés sur mon passage en Microlino. Cette voiture possède un capital sympathie incroyable que je n’ai jamais connu sur un autre modèle. Aux feux ou à l’arrêt, les piétons, automobilistes, cyclistes ou motards n’hésitent pas à vous parler, dans des termes toujours positifs et sympathiques : “super petite voiture !”, ”trop mignonne”, “une bouille géniale”, “c’est électrique ?”, “j’adore !”, “trop la classe”… bref, avec la Microlino, vous ne passerez pas inaperçu.
Durant mon essai autour de la tour Eiffel, de nombreux touristes sont venus me voir afin que je les prenne en photo devant le véhicule, ou pour prendre eux-mêmes des photos, quelques selfies et discuter avec moi. C’est clair, elle est vraiment terrible cette Microlino ! Et quel succès auprès des femmes ! Elles sont majoritairement séduites par le look de la voiture, et ses couleurs.
“Moi j’ai un piège à fille, un piège tabou, un joujou extra qui fait crac boum hu, les filles en tombent à mes genoux” chantait Jacques Dutronc en 1966. Et bien avec la Microlino messieurs, vous aurez vous aussi un piège tabou qui fera tomber les filles à vos genoux, c’est certain.
Les tarifs : de 17 990 euros à 22 290 euros
La gamme Microlino se décline en 4 versions :
Urban : disponible uniquement avec batterie de 6 kWh et 91 km d’autonomie. Elle ne possède pas de toit ouvrant. Tarif : 17 990 euros.
Dolce : look rétro, barres à LED lumineuses, détails chromés, trois packs de batterie disponibles (6, 10.5 et 14 kWh avec autonomies de 91, 177 et 230 km), pré-équipement du toit ouvrant. Tarif : 19 990 euros.
Competizione : 3 couleurs mate de carrosserie, bandes lumineuses à LED, détails chromés, options d’aménagement intérieur, autonomie de 177 km et pack de batterie 10,5 kWh, toit ouvrant de série avec tissu utilisé sur la Porsche 911.
Pioneer Series : c’est notre modèle d’essai. Intérieur en cuir végan, deux couleurs exclusives, plaque gravée avec le numéro de série, batterie 10,5 kWh, édition limitée à 999 exemplaires, toit ouvrant de série. Tarif : 22 990 euros.
Le prix de l’originalité
Certes le tarif de la Microlino paraît cher ramené au fait qu’il s’agit d’une deux places micro-citadine aux dimensions rikiki. C’est le prix de l’originalité, de la différence mais également de la sécurité, grâce à sa monocoque acier/aluminium. Un point essentiel qui mérite d’être mis en avant. Compte -tenu de l’incroyable attrait que le véhicule exerce auprès des femmes, mais également des hommes, la Microlino devrait trouver sa clientèle dans les gros centres urbains, ne serait-ce que pour son look et son design vintage. Électrique, elle comblera d’autant plus les écolos soucieux du réchauffement climatique. Pour son lancement en France, la Microlino sera d’abord commercialisée à Paris (Bauer Paris), à Lyon (Jean Lain Mobilités) et sur la Côte d’Azur (CLG Motors). Espérons que le fabricant suisse Micro proposera des solutions de LOA intéressantes pour son lancement attendu ces jours-ci, en France.
Ci-dessous : le revêtement a tendance à boulocher et les coupes sont à améliorer
MICROLINO – FICHE TECHNIQUE
Puissance : 12,5 kWh
Vitesse : maxi 90 km/h
Accélération : 0 à 50 km/h en 5 secondes
Couple : 89 Nm
Autonomie : 91/177/230 km
Batterie : 6/10,5/14 kWh
Type de batterie : Lithium-ion (NMC/NCA)
Temps de charge (sur une prise domestique standard) : 6 kWh : 4 heures / 10,5 kWh : 3 heures et 14 kWh : 4 heures
Poids à vide : 496 kg avec batterie 6 kWh/513 kg avec batterie 10,5 kWh et 530 kg avec batterie 14 kWh
Dimensions : 2,51 mètres X 1,47 mètre X 1,50 mètre
Places assises : 2
Volume du coffre : 230 litres
Catégorie : L7e – permis B1
Tarifs : de 17 990 à 22 990 euros
Crédit photo : Philippe Pillon©
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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