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Cinéma

Marlène Jobert fête ses 85 ans

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Marlène Jobert lors de la présentation de son livre Les bisous du croqu'Odile à la FNAC des Ternes, Paris 17e, le 17/11/2012

Ce 4 novembre 2025, Marlène Jobert, douceur rebelle du cinéma français, célèbre ses 85 ans. Actrice, conteuse, autrice et figure marquante du cinéma français des années 60 et 70, elle incarne une génération de comédiennes à la fois lumineuses et sensibles. De ses débuts face à Belmondo à ses contes pour enfants, son parcours dessine celui d’une artiste complète, pudique et attachante.

Une enfance entre deux cultures

Marlène Jobert naît le 4 novembre 1940 à Alger, alors département français. Son père est militaire de carrière, sa mère infirmière, un couple modeste qui élève ses enfants dans un climat d’amour et de rigueur. La petite Marlène passe ses premières années en Algérie avant que la famille ne rejoigne la métropole, s’installant à Dijon, en Bourgogne.

C’est là qu’elle découvre sa passion pour le théâtre et la littérature. Élève studieuse mais rêveuse, elle fréquente le Conservatoire d’art dramatique de Dijon, avant de « monter à Paris » pour suivre les cours de Charles Dullin, puis ceux du Conservatoire national supérieur d’art dramatique.

Des débuts remarqués au cinéma

Après quelques apparitions à la télévision et au théâtre, Marlène Jobert fait une entrée remarquée dans le cinéma grâce à Jean-Luc Godard, qui la remarque et lui offre un petit rôle dans Masculin féminin (1966). Mais c’est Philippe de Broca qui lui offre son premier grand rôle aux côtés de Jean-Paul Belmondo dans Alexandre le Bienheureux (1967).

Son naturel, sa voix douce et son visage espiègle séduisent aussitôt le public. À une époque où les actrices se divisent entre séductrices flamboyantes et figures tragiques, Jobert impose un style singulier : une féminité candide mais farouche, une sensualité timide, presque enfantine, qui cache une grande profondeur émotionnelle.

Les années 70 : la consécration

Les années 70 marquent l’apogée de sa carrière. Marlène Jobert tourne avec les plus grands cinéastes et partage l’affiche avec les acteurs les plus en vue. On la retrouve dans :

Dernier Domicile Connu (1970) de José Giovanni, avec Lino Ventura — un polar sombre et touchant.
Les Mariés de l’an II (1971) de Jean-Paul Rappeneau, où elle retrouve Belmondo dans une fresque historique pleine d’énergie.
Nous ne vieillirons pas ensemble (1972) de Maurice Pialat, aux côtés de Jean Yanne — un rôle de femme blessée, d’une intensité rare.
Le Passager de la pluie (1970) de René Clément, où sa fragilité et sa détermination fascinent face à Charles Bronson.
Flic ou Voyou (1979) de Georges Lautner, où elle incarne la compagne d’un commissaire atypique interprété par Belmondo.

Ces rôles révèlent toute la palette de son jeu : tour à tour drôle, émouvante, mélancolique, voire nerveuse. Marlène Jobert devient l’un des visages les plus aimés du cinéma français, une actrice populaire mais exigeante, capable de passer du drame à la comédie avec une aisance rare.

Une actrice au style unique

Ce qui distingue Marlène Jobert, c’est avant tout son authenticité. Elle n’a jamais cherché à jouer les vedettes. Elle préfère les personnages ordinaires, souvent en décalage, vulnérables mais courageux. Son timbre de voix, reconnaissable entre mille, a contribué à forger sa singularité.

Elle apporte au cinéma français une touche de réalisme poétique : une manière d’incarner la féminité sans artifices, d’exprimer la tendresse sans naïveté. Les réalisateurs appréciaient cette justesse, cette simplicité raffinée, qui lui permettait de rendre crédible n’importe quelle émotion.

Discrétion et retrait progressif

Dans les années 80, Marlène Jobert se fait plus rare à l’écran. Non par désamour du cinéma, mais par goût de la discrétion et par envie d’une vie plus apaisée. Elle se consacre davantage à sa famille et à l’écriture.

Elle élève seule sa fille Eva Green, future actrice de renommée internationale, tout en poursuivant une carrière artistique plus intime.

De l’écran au papier : une nouvelle vie d’autrice

À partir des années 90, Marlène Jobert entame une deuxième carrière remarquable : celle d’écrivaine et de conteuse pour enfants. Elle publie de nombreux livres audio et albums, notamment la série Les Contes de Marlène Jobert, qui initie les plus jeunes à la musique classique et au théâtre.

Sa voix douce, son talent de narratrice et son amour des mots séduisent des générations d’enfants et de parents. Elle reçoit plusieurs distinctions pour ce travail pédagogique et artistique, devenu une référence dans la littérature jeunesse.

Une figure rare du cinéma français

Marlène Jobert appartient à une génération d’actrices comme Annie Girardot, Romy Schneider ou Miou-Miou, qui ont incarné la femme moderne, complexe, indépendante, parfois fragile mais toujours sincère.

Elle a su, sans tapage ni scandale, construire une œuvre cohérente et touchante. À travers ses rôles, elle a apporté au cinéma français une émotion à fleur de peau, une forme de vérité et de pudeur que l’on retrouve rarement aujourd’hui.

Aujourd’hui : la sérénité et la transmission

À 85 ans, Marlène Jobert vit loin des plateaux et des mondanités. Elle partage son temps entre l’écriture, la lecture et sa famille, suivant avec fierté la carrière de sa fille Eva Green. Si elle reste discrète dans les médias, chaque rare apparition rappelle combien elle compte dans le cœur des cinéphiles français. Symbole d’élégance et d’intelligence, Marlène Jobert continue, à sa manière, d’incarner cette France douce et cultivée, attachée à la beauté des mots et à la sincérité des émotions.

Une étoile tranquille

Marlène Jobert n’a jamais cherché la lumière, mais elle l’a toujours portée. Son regard clair, sa voix apaisante et sa justesse de jeu continuent d’illuminer la mémoire du cinéma français. En ce 4 novembre 2025, alors qu’elle fête ses 85 ans, on ne célèbre pas seulement une actrice : on célèbre une voix, une présence, une âme.

Crédit photo : source Siren-Com/Wikimedia. Marlène Jobert le 17/11/2012 lors de la présentation de son livre Les bisous du croqu'Odile à la FNAC des Ternes Paris 17e.
Sandy Hervet

Forfaitiste sur mesure et passionnée par les voyages, notamment vers les USA et le Canada, Sandy partage son amour pour les vieilles choses qui ont une âme. Admiratrice de l’art déco et fan inconditionnelle de Columbo, elle apporte un regard nostalgique et raffiné sur les trésors du passé.

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