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Le Caca's Club : Club des Analphabètes Cons mais Attachants (1984-1994)

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Le Caca’s Club : Club des Analphabètes Cons mais Attachants (1984-1994). « Notre concept est celui du double zéro global », Mikhaïl Gorbatchev.
caca's club

« Le Caca’s Club » paru le 23/11/2015 aux Editions Assouline

L’objet ? : transformer la mondanité internationale grâce à l’action des jeunes les plus drôles (mais chics) et les plus bêtes (mais beaux) de la planète. Siège social : 8, rue Coëtlogon, 75006 Paris.

Voici le fin mot de l’histoire du Caca’s Club. L’élite des nightclubbers de l’époque. On y trouvait Guillaume Rappeneau (trésorier), Charles de Livonière (secrétaire général) ou encore Edouard Lussan (responsable des relations intérieures) sans oublier bien sûr le créateur, Frédéric Beigbeder élu « Président à vie ».

Le problème avec les vies emboitées, c’est que l’on ne sort pas comme ça des boites… Vous connaissez Paris aujourd’hui, mais connaissiez-vous Paris il y a 30 ans ?

De 1984 à 1994, du vendredi au dimanche, les rues de Saint-Germain des-Prés et les Champs-Élysées, c’était le terrain de jeu de la jeunesse dorée polytechnicienne. Pour se révolter contre la prison dorée des rallyes et perdurer à leurs manières les enfants soixante-huitards, ils créèrent un club encore plus exclusif avec pour seule et unique règle de rire de tout et surtout d’eux-mêmes.

Une bande de dingues anarchiques et mégalomanes, incapables de quitter l’adolescence. Si vous receviez une invitation du Caca’s, vous saviez que vous alliez boire à l’œil toute la nuit, que vous alliez danser avec les plus belles filles de la capitale, et que vous alliez probablement mettre quelques jours à vous remettre de votre soirée.

Des fêtes à thèmes furent organisées dans les plus beaux clubs de Paris, l’Elysée-Matignon, Castel, le Royal Lieu à l’époque et j’en passe. Autant dire qu’ils n’étaient pas forcément bien vus de tous… Demandez au patron de Régine, il vous en dira deux mots !

Dans « Le Manifeste du Caca’s » rédigé par Antoine Flochel, on sent clairement la plume des intellectuels fous. Leur vision du monde était, elle, bien hautaine mais tournée d’une telle façon que Baudelaire lui-même se retournerait dans sa tombe : « Mais ô vous, laborieux, je vous le demande. Est-il si condamnable de préférer les dilettantes, les individus doués, ceux qui réussissent en faisant fi de tous les pièges avec insolence, ou alors ceux qui certes échouent, mais avec la conscience du devoir inaccompli, c’est à dire en ayant mis soigneusement de leur côté tous les obstacles ? »

Est-il si répréhensible d’aimer les noceurs, les fêtards aux yeux rougis par le manque de sommeil et aux mains blanchies de stupre, plutôt que tous ces fesse-mathieux qui se couchent avec les poules ? La vérité est non !

Aujourd’hui les mentalités ont bien changé, et il serait inconcevable de festoyer tel l’ont fait les prédécesseurs de Bacchus. Mais le rire lui, reste toujours ouvert aux gens, il se doit d’être perduré et comme le dit Beigbeder dans son livre pour conclure son épilogue : « pas même Daech ne pourra jamais le confisquer ».

Le Caca’s Club – De Frédéric Beigbeder, Guillaume Rappeneau et Christophe Tison – sortie : le 23 11 2015 – Editions Assouline – 150€ (Beau Livre relié/cartonné).

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