Citroën DS : 70 ans d’une révolution roulante

- Genèse : le projet VGD, l’équipe des visionnaires
- 6 octobre 1955 : un lancement qui sidère Paris
- Accueil et impact culturel
- Ce que la DS apportait de radicalement nouveau
- Fiche technique de lancement : DS 19 (millésime 1955)
- Le prix en 1955 : positionnement haut de gamme assumé
- Vie technique : mises au point et fiabilisation
- Évolutions majeures
- Pourquoi la DS reste unique 70 ans après
- Repères chiffrés
Genèse : le projet VGD, l’équipe des visionnaires
Née du programme « VGD » pour Véhicule de Grande Diffusion lancé avant-guerre puis relancé au début des années 1950, la DS doit succéder à la Traction et incarner une avance technologique nette. Le trio réuni par Citroën en dit long sur l’ambition : Flaminio Bertoni au style, André Lefèbvre à l’ingénierie et Paul Magès à l’hydraulique. La suspension hydropneumatique, testée en grande série dès 1954 sur l’arrière des Traction 15 Six H, deviendra la signature du modèle.
6 octobre 1955 : un lancement qui sidère Paris
Sous la verrière du Grand Palais, la DS 19 est dévoilée au Salon de Paris… et c’est la ruée : 12 000 commandes le premier jour et 80 000 arrhes sur les dix jours du salon, un record demeuré mythique des décennies durant. Production dès le lendemain sur le quai de Javel tant l’engouement est fort.

Citroën DS 21 de 1971. Crédit photo : Citroën©
Accueil et impact culturel
L’accueil tient de l’ovation : la presse parle d’« ovni » automobile et Roland Barthes écrit qu’elle semble « tombée du ciel ». La DS devient très vite un symbole français, du confort « tapis volant » aux innovations futuristes, jusqu’à entrer dans l’Histoire le 22 août 1962 lorsque la DS présidentielle permettant à Charles de Gaulle d’échapper à l’attentat du Petit-Clamart malgré des pneus crevés.
Ce que la DS apportait de radicalement nouveau
• Suspension hydropneumatique auto-nivelante : garde au sol réglable depuis l’habitacle, tenue de route et confort inédits, et possibilité de lever l’auto pour changer une roue avec une simple béquille.
• Freins à disque à l’avant en production de grande série : montés « inboard » pour réduire les masses non suspendues, avec la célèbre commande de freinage par « champignon ».
• Direction assistée, boîte « Hydraulique » sans pédale d’embrayage : un levier au volant actionne l’embrayage et la sélection via le circuit haute pression.
• Aérodynamique et matériaux : carrosserie très profilée, toit en matériau composite (fibre), panneaux extérieurs facilement remplaçables, centre de gravité abaissé.
• Pneus radiaux : la DS est conçue pour exploiter les Michelin X, gage d’adhérence et d’endurance.

Citroën DS 19 de 1960. Crédit photo : Citroën©
Fiche technique de lancement : DS 19 (millésime 1955)
• Architecture : traction avant, moteur longitudinal avant, boîte 4 vitesses « Hydraulique » à commande au volant.
• Moteur : 4 cylindres 1911 cm³ dérivé Traction, culasse alliage croisée, env. 75 ch (55 kW).
• Suspensions : hydropneumatiques aux 4 roues, auto-nivelantes, hauteur réglable.
• Freinage : disques à l’avant « inboard », commande à haute pression.
• Dimensions : longueur 4,80 m, largeur 1,79 m, hauteur 1,47 m, empattement 3,12 m, réservoir 65 l.
• Masse à vide : env. 1 170–1 215 kg selon versions et sources.
• Performances annoncées à l’époque : env. 140 km/h.

Citroën DS 21 de 1972. Crédit photo : Citroën©
Le prix en 1955 : positionnement haut de gamme assumé
À son apparition, la DS 19 est affichée à 930 000 francs anciens, avec un acompte de 80 000 francs à la commande au Salon. Citroën assume une stratégie de différenciation par la technologie et l’image ; la DS coûte environ 30 % de plus qu’une Peugeot 403 Luxe et davantage qu’une Simca Versailles V8.
Vie technique : mises au point et fiabilisation
Les premiers millésimes souffrent de quelques soucis, notamment liés au fluide hydraulique LHS (rouge), hygroscopique. À partir de 1966 en Europe, Citroën adopte le LHM minéral (vert), bien moins sensible à l’humidité, qui stabilise durablement le système.

Citroën DS 21 cabriolet de 1970. Une rareté inestimable aujourd’hui. Crédit photo : Citroën©
Évolutions majeures
• 1957 : apparition de l’ID 19, version simplifiée et plus abordable, sans direction assistée ni boîte hydraulique au départ.
• 1965 : DS 21 (2175 cm³) pour plus d’agrément et de vitesse de croisière.
• 1967 : face avant « série 3 » par Robert Opron, avec phares directionnels sous glace sur les hautes finitions ; l’éclairage suit la route et se met à niveau.
• 1969 : DS 21 IE à injection électronique Bosch D-Jetronic.
• 1972–1973 : DS 23 (2347 cm³), avec versions à injection en haut de gamme.
• 1975 : fin de carrière après 1 455 746 exemplaires produits, passage de relais à la CX.

La Citroën DS a été déclinée également en version break. Un design discutable. Ici le modèle DS 23. Crédit photo : Citroën©
Pourquoi la DS reste unique 70 ans après
Parce qu’elle combine dans une grande série des solutions autrefois réservées aux prototypes : suspension active avant l’heure, freinage puissant et endurant, ergonomie anti-conformiste (volant mono-branche, « champignon » de frein), matériaux composites, aérodynamique pensée et pneus radiaux. Au-delà de la prouesse technique, la DS a changé la perception de ce qu’une berline familiale pouvait offrir : confort impérial, sécurité de cap sur routes dégradées, et une présence sculpturale qui a marqué la culture populaire autant que l’histoire de l’automobile. Les commémorations de 2025, notamment à Rétromobile, entérinent ce statut d’icône nationale et internationale.
Repères chiffrés
• Présentation : 6 octobre 1955, Salon de Paris.
• Commandes : 12 000 en 24 h, 80 000 arrhes sur le Salon.
• Prix de lancement DS 19 : 930 000 AF, acompte 80 000 AF.
• Production totale « D » : 1 455 746 exemplaires (1955–1975).
Crédit photo : Citroën©

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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