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Pourquoi le marché automobile français traverse une crise en 2025

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Le marché français des voitures particulières (VP) montre des signes clairs de ralentissement en 2025. Malgré un léger rebond en août (+2,2 % sur un an), le cumul annuel janvier-août affiche un recul de -7,1 %, avec 1 046 432 immatriculations contre 1,13 million un an plus tôt. Stellantis fermera son usine de Poissy pendant 3 semaines en octobre, mettant ainsi 2 000 salariés au chômage partiel. Et 5 autres usines vont subir le même sort en Europe, selon le quotidien Les Echos. Pourquoi le marché automobile français est-il en crise ? Plusieurs phénomènes expliquent cette singularité.

Cette contraction du marché automobile traduit un phénomène structurel plus profond que de simples à-coups conjoncturels :

1. Une demande fragilisée par l’économie et les prix

La dynamique du marché s’essouffle dans un contexte de pouvoir d’achat contraint. L’inflation persistante et les taux d’intérêt élevés réduisent la capacité des ménages à financer l’achat d’un véhicule neuf. Or, le prix moyen d’une voiture dépasse désormais 27 000 €, sous l’effet de la montée en gamme, de l’intégration des aides à la conduite et des contraintes environnementales.
Résultat : les Français se tournent davantage vers l’occasion, où l’offre est plus accessible et diversifiée.

2. Des disparités entre constructeurs

La photographie du marché révèle des écarts marqués :

• Stellantis recule de -10,6 % sur huit mois (283 962 immatriculations, 27,1 % de part de marché).
• Renault Group, en revanche, parvient à limiter la casse avec un léger +1,2 % (281 621 unités, 26,9 %).
• Les autres constructeurs regroupés (Toyota, Volkswagen, Hyundai, BMW, etc.) concentrent 46 % du marché, mais affichent un recul de -8,9 %.

 

parts de marche monsieur vintage

Cette polarisation illustre à la fois la difficulté des géants historiques à s’adapter et la pression concurrentielle accrue des marques étrangères et émergentes.

3. Transition énergétique : un moteur encore poussif

Le mix énergétique se transforme rapidement :

Les hybrides dominent désormais le marché avec 50,9 % des VP vendues (contre 39,8 % en 2024).
• Les 100 % électriques progressent légèrement à 17,7 %, mais restent stables en volume (185 183 unités contre 189 097 un an plus tôt).
• Les moteurs thermiques classiques s’effondrent : essence -34 %, diesel -40 % sur un an.

 

mix energie monsieur vintage

La forte montée de l’hybride illustre l’hésitation des consommateurs : trop tôt pour basculer massivement vers l’électrique, mais trop risqué d’opter pour du thermique pur dans un contexte de restrictions (zones à faibles émissions, interdictions futures).

4. Une crise industrielle et logistique en toile de fond

La production reste marquée par :

• des tensions sur les chaînes d’approvisionnement (semi-conducteurs, batteries).
• la hausse des coûts des matières premières.
• des délais de livraison qui continuent d’alimenter l’attentisme des acheteurs.

Ces contraintes réduisent la visibilité des constructeurs et freinent la fluidité du marché.

5. Mutation des usages et concurrence des mobilités

Au-delà des chiffres, la demande structurelle s’érode :

• Les jeunes générations plébiscitent davantage le covoiturage, l’autopartage et la multimodalité.
• Dans les zones urbaines, la mise en place progressive des ZFE incite à repousser ou éviter l’achat d’un véhicule particulier.

À noter que, chez les jeunes, on note de plus en plus d’intentions d’achat dirigées vers les Youngtimers et les voitures d’occasion. Un phénomène qui s’explique par l’envie de se démarquer de la production actuelle, un esprit nostalgique (l’envie de retrouver un univers synonyme de souvenirs de jeunesse) et l’influence du cinéma et des jeux vidéo qui mettent en avant des sportives rétros, notamment.

Le marché automobile français ne connaît pas une simple baisse cyclique mais une crise de transformation. Le recul des immatriculations VP en 2025 (-7,1 % en huit mois) s’explique par un faisceau de causes : fragilisation du pouvoir d’achat, prix élevés, transition énergétique inachevée, contraintes industrielles et mutation des usages.

La voiture reste indispensable pour une large partie des ménages, mais son rôle dans la société, ses technologies et ses conditions d’acquisition sont en pleine redéfinition. La reprise ne pourra se dessiner que si les constructeurs parviennent à rendre l’électrique plus accessible, stabiliser leurs chaînes industrielles et restaurer la confiance des consommateurs.

Source image : Sora
Source chiffres marché auto : PFA – Plateforme Automobile

Philippe Pillon

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.

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