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Il y a 70 ans, Gaston Dominici était condamné à mort

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la grande terre affaire dominici - Vintage

En 1954, l’affaire du meurtre des trois touristes britanniques, les Drummond, secoue la France et suscite une attention médiatique internationale. Gaston Dominici, un fermier de 78 ans, est accusé du meurtre brutal des membres de la famille Drummond et condamné à mort le 28 novembre 1954, une affaire qui marquera l’histoire judiciaire du pays et donnera lieu à des débats sur la justice et l’innocence, ainsi qu’à une révision controversée du verdict.

Les Faits de l’affaire Dominici

Le 5 août 1952, les corps de trois membres de la famille Drummond, des touristes britanniques, sont découverts près du petit village de Lurs, dans les Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence). Ils ont été retrouvés dans un état déplorable : un homme, un couple et une petite fille ont été tués par balle près de leur voiture, stationnée en pleine nature, dans un décor isolé. Le père, Sir Jack Drummond, ainsi que sa femme et leur fille ont été abattus, et leur meurtrier a laissé des indices troublants sur les lieux du crime.

L’enquête révèle que le couple Drummond était en vacances dans le sud de la France, mais après une journée passée en excursion, ils ont été retrouvés morts. Les indices retrouvés sur le lieu du crime sont rares, mais l’un d’eux semble désigner un suspect : Gaston Dominici.

L’Enquête et l’accusation

Gaston Dominici est un fermier vieillissant vivant dans une ferme isolée à proximité des lieux du crime. Bien qu’il ait nié toute implication dans le meurtre, plusieurs éléments de l’enquête viennent le désigner comme principal suspect. Dominici est arrêté et placé en détention. L’enquête révèle qu’il aurait pu avoir un mobile, notamment des conflits avec des touristes qui visitaient souvent la région.
Au moment de son arrestation, Dominici est un homme fragile, âgé de 78 ans. Il est accusé d’avoir tué les Drummond et leur fille, mais il continue de nier sa culpabilité tout au long de l’enquête. Cependant, les policiers croient qu’il a agi dans un moment de folie, ou dans un accès de colère, sans raison évidente.

L’élément clé de l’accusation repose sur une série de témoignages et d’indices circonstanciels. La thèse officielle de l’enquête est que Dominici, après avoir repéré la famille Drummond dans une situation vulnérable, les a tués. Mais cette théorie est fortement contestée, notamment par la défense de Gaston Dominici.

Le procès Gaston Dominici

Le procès de Gaston Dominici s’ouvre en novembre 1954 à Digne-les-Bains, devant la cour d’assises des Basses-Alpes. Il est jugé pour le meurtre de la famille Drummond. L’accusation repose principalement sur des témoignages de voisinage et des éléments qui suggèrent qu’il était présent dans les environs au moment du meurtre. La défense, quant à elle, met en avant des incohérences dans les témoignages et la faiblesse des preuves. Dominici clame son innocence et affirme qu’il ne connaît rien de l’affaire.

Cependant, le jury ne semble pas convaincu par ses arguments. Gaston Dominici est condamné à la peine de mort le 28 novembre 1954. L’affaire fait grand bruit, et l’opinion publique se divise. De nombreux Français estiment que le verdict est sévère, voire injuste, à cause de l’âge avancé de l’accusé, de ses conditions de santé, et des failles dans l’enquête.

La graciation et les doutes

Bien que Dominici ait été condamné à la guillotine, sa sentence suscite des débats et des interrogations sur la légitimité de cette condamnation. Des voix s’élèvent pour remettre en question la culpabilité de Gaston Dominici, notamment en raison de la faiblesse des preuves et des nombreuses incohérences dans l’enquête.

Le 4 avril 1956, alors que Gaston Dominici est toujours détenu, un fait marquant survient : il reçoit la grâce présidentielle. Il est exonéré de la peine de mort, mais sa condamnation aux travaux forcés à perpétuité demeure. Cette grâce intervient dans un contexte où l’opinion publique commence à douter de la véracité de l’accusation. De nombreux soutiens, notamment de la part de défenseurs des droits de l’homme, demandent la révision de son procès. Il sera finalement libéré de prison le 14 juillet 1960.

La question de la culpabilité de Gaston Dominici reste floue. Plusieurs thèses et scénarios alternatifs sont avancés. Certains estiment qu’il n’était pas l’auteur du crime et que l’enquête aurait été menée trop hâtivement, tandis que d’autres plaident en faveur de son innocence totale, évoquant la possibilité d’un coupable inconnu ou un coup de folie attribué à un autre individu.

L’héritage de l’affaire

L’affaire Gaston Dominici reste un dossier controversé de la justice française. Bien que la grâce ait permis à Gaston Dominici d’échapper à la peine de mort, l’ombre du doute persiste autour de sa culpabilité. Il passera le reste de sa vie à clamer son innocence, et malgré sa grâce, cette affaire aura un impact durable sur l’image de la justice pénale en France.

En 1960, un autre élément surprenant intervient dans cette affaire : un des fils de Gaston Dominici, qui avait été mêlé à l’affaire en raison de son implication dans l’altercation avec les policiers lors de l’enquête, fait des révélations sur les événements de cette époque, apportant de nouvelles perspectives qui rendent l’affaire encore plus complexe.

Aujourd’hui, l’affaire Gaston Dominici demeure un mystère non résolu, un drame judiciaire qui a marqué l’histoire de la justice en France et laissé de nombreuses questions sans réponse. Le cas continue de susciter des discussions sur les erreurs judiciaires, la peine capitale et la manière dont les enquêtes criminelles sont menées.

Crédit photo : Sébastien Thibault© – Ferme de Gaston Dominici “La Grande Terre”

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  1. Je suis le rédacteur en chef de LE JOURNAL FERGUSON et je suis en mesure de vous fournir des éléments…

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