“Fly on the Wall” d’AC/DC : 40 ans d’un album mal aimé mais culte

Le 28 juin 1985, AC/DC sortait Fly on the Wall, leur dixième album studio. Quarante ans plus tard, ce disque reste un objet singulier dans la discographie du groupe australien : moins célébré que les monuments que sont Highway to Hell (1979), Back in Black (1980) ou même For Those About to Rock (1981), il marque néanmoins une étape importante dans la carrière d’Angus et Malcolm Young, alors confrontés à une époque charnière pour le hard rock.
La genèse d’un album en terrain miné
Le début des années 1980 avait propulsé AC/DC au rang de légende, mais l’après-Back in Black s’avéra compliqué. Le groupe doit gérer la notoriété planétaire, les tensions internes et une scène rock en pleine mutation : l’explosion du glam metal aux États-Unis, l’émergence du trash et la domination de MTV changent la donne.
En 1983, Flick of the Switch avait tenté un retour aux sources plus rugueux, mais l’accueil fut mitigé et il faut bien le dire, ce fût le premier échec commercial d’AC/DC : trop punk pour les fans de Heavy Metal et trop bluesy-rock pour les adeptes du speed metal, alors en pleine émergence. Pour Fly on the Wall, Malcolm et Angus Young décident de produire eux-mêmes l’album, sans l’aide de Mutt Lange ni d’un producteur externe. L’idée : garder le contrôle total et resserrer l’identité brute du groupe.
À l’instar de Flick of the Switch sorti deux ans plus tôt, la pochette de l’album Fly on the Wall n’est visuellement pas une réussite, ce qui a contribué à son succès mitigé.
Un son brut et rugueux
Enregistré à Mountain Studios, à Montreux, Fly on the Wall offre un son cru, parfois qualifié de sec, loin des productions lisses du hard FM qui cartonnent alors. Les guitares sont mises en avant, la voix de Brian Johnson est volontairement plus écorchée, presque noyée dans le mix, ce qui accentue le côté rugueux.
Ce choix divise : certains fans saluent l’authenticité, d’autres regrettent un manque de puissance et de clarté. Mais une chose est sûre : l’album dégage une ambiance plus sombre, moite, presque urbaine, en phase avec l’époque.
Les morceaux : entre énergie brute et riffs accrocheurs
L’album s’ouvre sur le morceau-titre Fly on the Wall, qui donne le ton : riffs secs et refrain répétitif. On y trouve des perles cachées comme Shake Your Foundations, qui sera même remixé pour apparaître sur la bande originale de Who Made Who (1986), ou encore Sink the Pink, taillé pour la scène et devenu un des morceaux phares de la période.
D’autres titres comme First Blood, Danger ou Back in Business prolongent l’obsession du groupe pour les riffs simples et directs. Pas de ballade, pas de fioriture : du rock dur et droit dans ses bottes.
L’accueil : un disque mal compris
À sa sortie, Fly on the Wall reçoit des critiques tièdes, voire franchement négatives. Les journalistes reprochent à AC/DC de se répéter, de ne pas évoluer, et de livrer un son brouillon. Le public suit timidement : l’album se vend beaucoup moins que les précédents, peinant à atteindre les sommets des charts américains ou britanniques.
Mais sur scène, certains morceaux prennent une autre dimension, confirmant que l’ADN d’AC/DC reste le live.
Une ambiance d’époque
L’album sort en plein âge d’or de MTV. Pour l’occasion, AC/DC réalise un mini-film réunissant plusieurs clips (Fly on the Wall, Danger, Sink the Pink, Stand Up, Shake Your Foundations) tournés dans un club fictif de New York. Ce projet audiovisuel illustre bien la volonté du groupe de s’adapter, tout en restant fidèle à son univers de rockers sans concession.
Héritage et réhabilitation
Quarante ans après, Fly on the Wall reste un album controversé. Beaucoup de fans le considèrent comme mineur, mais d’autres y voient une tentative audacieuse de rester intègre face aux modes de l’époque. Avec le recul, on redécouvre des morceaux énergiques qui méritent plus d’attention, et qui annoncent, quelque part, la renaissance d’AC/DC à la fin des années 80 avec Blow Up Your Video (1988) puis The Razors Edge (1990).
Fly on the Wall n’est pas l’album qui a fait vibrer la planète entière, mais il reste le témoin d’une période difficile où AC/DC a choisi de rester fidèle à son identité. Rugueux, brut, parfois mal mixé, mais toujours authentique : un disque à redécouvrir pour ses 40 ans.

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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