Essai : Moto Guzzi Audace Carbone 2018. Atypique et polyvalente
Nous avons essayé la Moto Guzzi Audace (prononcez « Auda’ché ! ») sur les routes du Maine-et-Loire, en nous rendant à l’abbaye de Fontevraud pour un ride alentour. Un contraste marqué entre le côté luciférien de la machine et la déité de l’endroit, avec un point commun : l’atypisme.

Un bon look de bad boy pour cette Audace Carbone. Crédit photo Moto Guzzi© Casque Mârkö “Full Moon” et blouson Original Driver “Le Grimaud” fournis par Vintage Motors.
Atypique et audacieuse
Parce qu’atypique, elle l’est plutôt deux fois qu’une cette Audace. « Il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace » clamait Danton dans son discours du 2 septembre 1792, Moto Guzzi n’en n’a pas manqué avec cette machine revêtue de carbone et piquée de pointes de rouge, du flanc de ses pneus aux culasses, en passant par les étriers de freins Brembo.
Lourde et imposante
Un look de bad boy renforcé par le gabarit de la machine, qui accuse 299,5 kg sans le plein. Comme sa grande sœur MGX-21 elle utilise le même moteur que la California et l’Eldorado. 2,44 mètres de long, un empattement de 1695 mm, un guidon large (heureusement, moins que la version précédente), une salle basse (à 74 cm du sol), l’Audace est imposante, lourde et pas facile à manier pour un novice.

Pour bien aller avec le look de la moto : un casque intégral Mârkö “Full Moon”. Crédit photo Philippe Pillon©
Docile après apprentissage
Ceci étant et une fois assis sur la large selle (qui demande une taille minimale de 1,75m pour pouvoir toucher le sol avec les pieds, avec la selle à 74 cm du sol), la moto se veut docile, après cependant une période de prise en mains.
Le centre de gravité placé bas facilite les manœuvres à basse vitesse et la moto devient plus facilement manœuvrable au-dessus des 50 km/h. Les accélérations sont puissantes et la machine se comporte bien en courbe. Son terrain de jeu préféré : hors de la ville, sur les routes sinueuses de campagne où l’on constate que l’Audace a vraiment la patate, surtout si l’on choisit le mode « Veloce » sur les 3 proposés par la cartographie moteur.

L’Audace dispose de 3 modes de pilotage. En “Veloce”, la moto devient nettement plus nerveuse. Crédit photo Moto Guzzi©
Désirable
La machine devient alors nettement plus nerveuse et fait facilement oublier son encombrement et son poids. On se surprend à l’aimer rapidement cette Audace, à s’y attacher et tout compte fait, à vouloir la conserver, signes immanquables des motos désirables, au caractère trempé.
Timides et discrets, passez votre chemin
Avec ses flancs de réservoir en carbone, ses gros pots d’échappement noirs, sa gueule et ses deux énormes culasses rouges, sans oublier le borborygme profond de la machine, vous ne passerez pas inaperçu. Cette Flying Fortress allégée a non seulement du caractère, mais également un look.

À l’arrière : un pneu de 200 mm que mériterait de recevoir la MGX-21, montée elle en 180. Crédit photo Moto Guzzi©
Brembo assure un bon freinage
Le freinage est puissant. Assuré par deux disques de 320 mm à l’avant pincés par des étriers radiaux à 4 pistons et un disque de 282 mm avec étrier à 2 pistons à l’arrière, un ensemble signé Brembo, la machine est sécurisante par un arrêt franc et efficace.

“Grand mère sait faire un bon café” et Brembo assure un bon freinage sur cette Audace de 300 kg. Crédit photo Philippe Pillon©
Ergonomie et confort
La position de conduite est agréable, avec les bras tendus et les pieds qui ne vont pas trop sur l’avant. Les repose-pieds sont larges et vous ne pourrez pas louper la pédale de frein arrière, qui l’est toute autant. Le compteur rond posé au centre du guidon est sobre et complet (témoin de rapport engagé, jauge à essence, totalisateur, consommation moyenne et instantanée, horloge, vitesse moyenne, voltage batterie plus un menu permettant d’accéder aux informations de service et de maintenance, et de régler le niveau de rétro éclairage, la langue ou le type d’affichage de la consommation) et les commandes sont très ergonomiques, voire même accessibles ce qui n’était pas le cas sur les versions précédentes.
Pas facile à manœuvrer et à garer à l’arrêt, l’Audace a les défauts de ses qualités, un manque de maniabilité lié à son poids élevé et son gabarit de sumo.

Culasses rouges, comme la police des jantes et les étriers de freins Brembo. Crédit photo Philippe Pillon©
Chaud aux cuisses
Comme sur la MGX-21, les cuisses ont tendance à cuire après un long ride, inconvénient qui devient un avantage en hiver, quand les températures commenceront à piquer un peu.
À l’aise en courbes
En balade, la moto se place bien en courbes. Rigide, elle possède une bonne tenue de cap et peut enchaîner les pif-paf si on veut jouer un peu. Le gros phare rond façon seventies contraste avec les deux rangées verticales de feux à LED de l’arrière, qui rappellent ceux de la MGX-21.

Le gros V2 remonte toute la chaleur vers l’intérieur des cuisses : utile en hiver. Crédit photo Moto Guzzi©
Protection zéro
Les rétroviseurs reflètent une bonne visibilité arrière et l’absence de protection au vent vous permettra d’avoir une bonne collection de moustiques écrasés sur les dents, ou votre visière.
Carrée mais prête à se faufiler
Aussi large que la MGX-21 : 92 cm, l’Audace peut malgré tout se faufiler et envisager l’inter-files, à condition là encore d’user des appels de phare et du klaxon, et en ayant une certaine expérience du pilotage de motos calibrées « armoire normande ».
Comme la MGX-21, elle a soif
Côté pompe à essence, le poids de l’Audace se fait sentir, avec une consommation moyenne de 8,4 litres sur notre essai, soit une autonomie moyenne de 250 km.
BILAN
La MGX-21 Flying Fortress sans carénage, tableau de bord, large bulle et valises qu’est l’Audace de Moto Guzzi est tarifée 4 000 euros de moins que sa grande sœur « full carbon ». Pour un look tout aussi ravageur et une philosophie très proche, elle représente un bon compromis en se plaçant dans le même budget que ses concurrentes. Rigide sans être un tombereau, elle dispose d’un gros couple qui permet d’optimiser le nombre de passage des vitesses, d’un bon confort, de puissance et d’un bon freinage, le tout dans une robe qui feront les têtes se tourner à votre passage.
Les +
Le look
Le moteur : coupleux et généreux
Le confort
Le freinage
Les –
La consommation
FICHE TECHNIQUE
Moteur : Bicylindre en V à 90° transversal, quatre temps, quatre soupapes, double allumage. Ridebywire, traction contrôle réglable sur 3 niveaux
Refroidissement : Air et huile avec pompe de refroidissement indépendante. Radiateur d’huile avec ventilateur
Cylindrée : 1 380 cm3
Puissance : 96,6 chevaux à 6 500 tours/min
Couple : 121 Nm à 3 000 tours/min
Boîte de vitesses : 6 rapports
Echappement : Acier inox, 2 catalyseurs à 3 voies et 2 sondes Lambda – double échappement
Transmission finale : par cardan
Suspension avant : Fourche télescopique hydraulique Ø 44,8 mm.
Suspension arrière : Bras oscillant avec deux amortisseurs réglables en précontrainte.
Freinage ABS : Avant : Double disque flottant en acier Ø 320 mm avec étrier de frein à fixation radiale à quatre pistons opposés. Arrière : Disque fixe en acier inox Ø 282 mm avec étrier flottant à 2 pistons. Brembo.
Pneumatiques : Avant : 130/70 R18 – Arrière : 200/60 R16
Hauteur de selle : 74 cm (ajustable à 72 cm)
Poids : 299 kg sans le plein d’essence
Réservoir : 20,5 litres (dont 5 litres de réserve)
Consommation de notre essai : 8,4 litres aux 100 km parcourus
Prix : 19 049 euros
Notre galerie d’images
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Vidéo de présentation Moto Guzzi Audace
Crédit photo : Philippe Pillon© et Moto Guzzi©

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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