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Essai de la Kawasaki Vulcan-S. Sous le Vulcan : le feu !
Invités par Kawasaki pour l’essai du nouvel opus de la marque verte, nous nous sommes rendus en début de semaine dans le sud de l’Espagne, en Andalousie, afin de tester la Vulcan-S.
2 road-trip étaient prévus sur 2 jours afin de tester ce custom, entre la ville de Vera et celle d’Almeria. Un parcours fait d’autoroute, de nationales et de petites routes de montagnes sinueuses, l’idéal pour se faire une idée la plus complète possible à propos d’une nouvelle machine.
Ciel outrageusement bleu, plein soleil mais températures plus proches de celles d’un réfrigérateur que d’un sauna : 0-3° le matin et 13° l’après-midi. Routes sèches et dégagées mes confrères et moi sortons de l’hôtel dimanche matin pour tomber nez à nez avec un haras d’une vingtaine de Vulcan bien alignées.
Trois coloris : noir satiné, pourpre « pailleté » et blanc. Les Vulcan noires comme les blanches disposent d’un filet vert à l’intérieur des jantes à bâton, qui devient blanc pour le modèle pourpre (vous m’suivez ?..).
Face à la Vulcan-S on retrouve les Suzuki Intruder 800 à 8 200 euros, Triumph America à 9 490€ et Speedmaster à 9 490€ ou encore la toute dernière Harley-Davidson 750 Street à 7 890€. Avec un prix d’appel à 6 899€, la nouvelle Kawasaki part donc avec un atout en mains.
Le staff Kawasaki nous précise que pour cette nouvelle Vulcan-S, trois réglages sont disponibles afin que tous les gabarits puissent être à leur aise sur la machine ; une position « medium » que nous essayons cette première journée, une autre « courte » et enfin une dernière « longue » pour les plus grands. Un réglage rendu possible grâce aux repose-pieds réglables, à 2 types de guidons et 3 selles différentes.
Pas chaud les doigts vont piquer me dis-je, j’enfile mon Roof, les gants en cuir et ferme mon blouson. « Perché » à seulement 70,5 cm du sol, j’appréhende la position « crapaud » et le frottage de genoux sur le sol avec mon presqu’un mètre quatre-vingt-dix et mes 92 kg. On verra bien, j’enfourche la bête, m’enfonce dans la selle assez moelleuse et plutôt accueillante.
Sur la machine, la position est tout compte fait accueillante, plutôt agréable et décontractée. Les bras sont tendus tout en restant légèrement fléchis et les jambes sont, comme sur une Harley-Davidson, sur l’avant avec, à mon goût, des pieds qui se positionnent trop naturellement vers le bas, ce qui occasionnera pas la suite de nombreux frottements de semelle sur le macadam espagnol.
Moi qui pensais ressembler à Kermit la grenouille, me voilà rassuré, mes guiboles ne sont pas pliées en 4, elles sont mêmes assez détendues et malgré une « altitude » de 70,5 cm je n’ai pas les coudes qui frottent le sol, cette Vulcan-S accueille sans problème un grand gabarit.
Le rayon de braquage est loin d’être court il faudra par conséquent prévoir large si vous souhaitez faire demi tour avec la machine. Les 2 rétroviseurs rectangulaires se règlent facilement et ont de pratique qu’ils ne dépassent pas les poignées du guidon, bien vu pour ceux qui remonteront les files dans les bouchons puisqu’à partir du moment où le guidon passera, le reste suivra.
Côté look, cette Vulcan est loin d’être ridicule. Bien au contraire et malgré son « petit » bicylindre dérivé de l’ER-6n elle en impose. Le coup de crayon est réussi et fluide, le gabarit est affirmé et respectable on peut éventuellement « tiquer » sur les plastiques placés à l’arrière qui seraient perfectibles. Posée sur sa béquille latérale (la Vulcan est dépourvue d’une centrale), la belle exhibe sont « 2 en ligne » à surface polie d’où sortent 2 pots d’échappement qui se regroupent dans une sortie noire mate.
Le bloc développe 61 chevaux pour un couple de 63 Newton-mètre à 6 600 tours/minute. Pas un foudre de guerre pourrait-on se dire mais les essais en montagne nous prouveront le contraire. La machine est accessible aux permis A2, une moto qui est donc plutôt prévue pour les « primo-accédant » et les femmes. Un moteur plutôt agréable, bien rempli en bas et qui repart sur un filet de gaz même à 50km/h en 6e, un couple agréable qui permet de ne pas solliciter la poignée d’embrayage à tour de bras.
Epurée, sobre, basse et dotée d’un petit haras, ne vous fiez cependant pas à la fiche technique de la machine car cette « petite » ouah, elle est terrible !
Je tourne la clef et la poignée droite vers moi, la Vulcan s’exprime, pas autant que je l’aimerais faisant tourner son moulin dans un feulement discret, qui manque de borborygme et de personnalité. Idéal pour qui souhaite rester discret, tout en ayant entre les jambes un petit custom qui dépote du feu de dieu. J’enclenche la première et me voilà parti pour une boucle de 240 km de Vera à Almeria en longeant la côte, avec retour par la montagne intérieure en passant par le nord d’Almeria, Uleila Del Campo et Sorbas.
La boîte de vitesses à 6 rapports qui équipe ce custom d’entrée de gamme à la finition soignée est très douce. Les rapports passent sans claquer, en s’affichant dans le cercle situé à gauche du compteur (indicateur de rapport enclenché disponible sur option, comme la prise 12 volts placée à droite du compte-tours). Un vrai plaisir pour les itinéraires urbains aux changements de vitesse répétés.
L’assistance « Kawa » : c’est le top ! Nettoyage et pleins d’essence pendant le roulage, le rêve.
Côté freinage, la belle Vulcan-S est dotée d’un simple disque de 300 mm à l’avant, pincé par un étrier à 2 pistons et d’un simple disque à l’arrière, au diamètre de 251 mm. Disponible en option : l’ABS Bosch équipe notre modèle d’essai. Un ABS efficace et sans « à coups » dans la poignée de frein, qui assure pleinement son rôle. Le freinage est mordant, fort et efficace.
Après Mojacar et La Parata s’ouvrent à nos yeux ébahis les routes sinueuses des montagnes qui font face à la mer Méditerranée. L’occasion de se mettre « bien » et de commencer à chatouiller cette Vulcan-S. Celle qui semblait jusqu’alors si sage se transforme en véritable jouet nerveux et plein de vitalité. Moi qui n’étais pas custom je suis carrément étonné par le comportement de la machine, qui encaisse facilement le « pif-paf », avec une bonne prise d’angle, un freinage fort et des reprises étonnantes. De quoi laisser sur place nombre de machines plus puissantes dès qu’on possède de bonnes notions de pilotage, ce qui n’est pas mon cas.
Quelques confrères plus aguerris me confirment les aptitudes étonnantes de la Vulcan-S à attaquer, prendre de l’angle et accélérer en sortie de courbe, où la machine se place parfaitement. Les virages se succèdent sans se ressembler, la moto frotte facilement des repose-pieds et mes semelles touchent à chaque courbe, même large, la « faute » à une selle placée bas et une garde au sol limitée. Il n’empêche que la moto est vive, joueuse et capable d’en découdre avec des copines plus musclées. Etonnant.
La vitesse maximale du Vulcan se situe entre 185 et 193 km/h selon les essayeurs, l’inclinaison de la route et la force du vent, mais elle arrive rapidement et sans aucune difficulté à 180 km/h affiché au compteur digital. Celui-ci est rond et divisé en 2 parties ; en haut le compte-tour à aiguille qui va jusqu’à 12 000 tours par minute. En dessous, le compteur digital, très complet, qui nous informe sur la vitesse, le niveau d’essence, le trip journalier, cumulé, l’heure, la consommation instantanée et moyenne. A gauche et en option : un petit cercle où le rapport engagé est indiqué en rouge.
Un compteur simple mais très complet
Une petite pause photos me permet de mirer le nouveau custom de « Kawa ». Le look est vraiment réussi il n’y a pas à dire, la finition est soignée, décidément, elle a une bonne « gueule » cette Vulcan-S. Vendue à partir de 6 899 euros (7 299 euros avec ABS), cette nouvelle machine de la marque verte risque de faire un carton auprès des jeunes permis, mais également de ceux, plus expérimentés, qui recherchent une machine abordable, d’aspect sage mais qui peut se révéler très joueuse et vive dès qu’il s’agira de mettre la poignée dans l’coin.
Au chapitre de la consommation et en cycle mixte, la moto affiche 5,2 litres en moyenne, ce qui est raisonnable, la contenance du réservoir est de 14 litres. Je profite de ce break pour soulever ma selle et découvrir la petite trousse à outils, équipée d’une clef qui permet de régler la contrainte de pré charge de l’amortisseur sur 7 positions, directement en haut de l’amortisseur.
Il est temps de repartir, je commence à avoir la moto bien en mains, je colle mes fesses sur le dosseret et accélère de plus en plus fort. La moto ne demande que ça et ses limites se résument aux miennes. Malgré son poids de 225 kg la machine paraît fluide et légère. La Vulcan-S est facile à contrôler pour les nouveaux pilotes, plutôt rassurant.
Disponible en version enrichie de sacoches arrière en cuir et d’une bulle haute facilement réglable, cette Vulcan-S peut se faire plus « sage » en envisageant le voyage au long cours sans aucun souci.
La Vulcan-S équipée des options bulle/valises en cuir/dosseret passager et porte bagages
La seconde journée d’essais a été l’occasion pour moi de tester une version « allongée », avec une selle plus creusée, au dosseret plus bas et plus éloigné et avec une selle passager beaucoup plus accueillante que sur la version medium utilisée la veille.
Mes bras sont alors plus tendus mais toujours un peu fléchis, et les jambes plus allongées. Une fois sur route et notamment en position « à l’attaque », il faut admettre que cette option dite « extended » ne permet pas de ressentir aussi bien la moto que sur la version médium essayée la veille et qui me mettait plus à l’aise pour prendre de l’angle en courbes.
Cette option plus longue est donc intéressante pour les « très grands », entendez les pilotes de plus d’1m90, qui ont de surcroît envie de cruiser « tranquilles » parce que si votre objectif, est de jouer avec la belle, privilégiez alors la version médium voire même courte, plus taillée pour une conduite sportive.
Saluons tout de même la bonne initiative de Kawasaki qui permet là d’adapter la Vulcan-S à tous les gabarits, du plus petit au plus grand.
Côté confort et après 1 journée et demi de roulage, mes fesses sont en bon état, aucun mal de dos ni crampes, ce qui est un bon indicateur eu égard à mon rapport poids/taille. La fourche de 41mm absorbe bien les imperfections de la route, comme l’amortisseur arrière réglable sur 7 positions. La moto enroule tranquillement, sans vous fatiguer, d’autant que toutes les commandes tombent parfaitement sous les mains ; klaxon, feux de détresse, clignotants, feux etc.
Après 450 km passés au guidon de la nouvelle Kawasaki Vulcan-S et malgré mon appréhension, force est de constater que la marque verte a réussi son produit, polyvalent, bien placé en prix, joueur et à même de procurer des sensations.
La Vulcan-S arrivera en concessions la semaine prochaine, au tarif d’entrée de 6 899 euros. Son look néo-rétro allié à une technologie contemporaine en font un véhicule intéressant à plus d’un titre pour celui ou celle qui recherche une moto au look « cruiser » et aux performances avérées.
Note : 18/20
Les +
-Look
-Moteur
-Confort
-Comportement
Les-
-Plastiques à l’arrière
-Hauteur de selle (705 mm)
Fiche technique:
Moteur
Moteur bicylindre en ligne, 4-temps, à refroidissement liquide
Cylindrée cm³
649 cm3
Puissance
61 chevaux et couple de 63 Nm à 6 600 tr/mn
Alésage x course
83.0 x 60.0 mm
Taux de compression
10.8:1
Distribution
2 ACT, 8 soupapes
Type d’alimentation
Injection : Ø 38 mm x 2 avec papillons secondaires
Allumage
Electronique
Démarreur
Electrique
Lubrification
Sous pression, carter semi-humide
Châssis
Cadre
Périmétrique, acier haute densité
Angle de chasse/chasse
31o / 120 mm
Débattement avant
130 mm
Débattement arrière
80 mm
Pneumatiques
Pneu avant
120/70R18M/C 59H
Pneu arrière
160/60R17M/C 69H
Angle de braquage gauche / droite
35o / 35o
Performances
Puissance maxi : 61 cv – vitesse : 185 km/h
Transmission
Boite de vitesses : 6 vitesses
Transmission finale
Chaine
Embrayage
Multidisque en bain d’huile, à commande manuelle
Freins
Frein avant
Simple disque de 300 mm, étrier à 2 pistons
Frein arrière
Simple disque de 250 mm, étrier simple piston
Suspensions
Suspension avant
Fourche télescopique de ø41 mm
Suspension arrière
Simple amortisseur à biellettes avec point d’ancrage inférieur décalé et réglage de la pré charge sur 7 positions
Dimensions
Dimensions (L x l x H)
2,310 x 880 x 1,100 mm
Empattement
1,575 mm
Garde au sol
130 mm
Réservoir
14 litres
Hauteur de selle
705 mm
Poids tous pleins faits
225/228 (ABS) kg
Crédit photo : KAWASAKI France et monsieur vintage.com – musique vidéo N°2 : Alex-P pour monsieurvintage.com – Vidéos 1 et 2 : KAWASAKI.
La galerie photos de monsieurvintage.com
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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Éphéméride rétro : ça s’est passé un 7 septembre
Patrice
15/07/2015 at 0h50
Bonjour à tous.
Je suis propriétaire d’une Vulcan S depuis plus d’un mois c’est ma 7 ème moto de la 750 à 1200 et aujourd’hui 650 et bien croyez moi cette merveille n’à rien à envier aux cylindrées supérieurs. Au guidon de ma machine ce n’est que du plaisir aussi bien en bas régime que la poignée à fond. On peut faire plusieurs centaines de km sans crampe ni douleur, je vous assure ce n’est que du bonheur et je ne regrette pas mon choix, je peux vous certifier qu’elle vaut le coup et très rapidement elle et moi on a fait qu’un…tellement satisfait que j’ai commandé tous les options et je vais partir en vacances avec dans le sud à plus de 1000km. Je vais me régaler. ..
Philippe Pillon
15/07/2015 at 7h10
Merci pour votre commentaire Patrice, la « Vulcan » est assez bluffante en effet, pour la cylindrée et le rapport qualité/prix entre autres. Vous avez choisi la version « longue », « courte » ou « normale » ? Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes vacances à son guidon !
delattre clement
05/10/2015 at 20h30
bonsoir
je viens d acquérir la vulcan S , pour essayer la gamme custom après avoir fait ( sportive hyper… cross et roadster ) j’avoue avoir trop trainer avant d essayer ce type de moto .
Seul point a mon sens négative , le bruit que je vais essayer de résoudre par une ligne complète.
PS: moto de tout âge j ai 28 ans