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Santé

Tchernobyl : la tragédie nucléaire du 26 avril 1986

Publié

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Dernière mise à jour : 26 avril 2025

Réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, après l'explosion du 26 avril 1986. Photo de la catastrophe prise par hélicoptère

Le 26 avril 1986, à 1h23 du matin, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, située à Pripiat, en Ukraine (alors république de l’URSS), explose. Ce drame devient rapidement l’accident nucléaire le plus grave de l’histoire, marquant à jamais la conscience collective mondiale.

La genèse de la catastrophe

Dans les années 1970, l’Union Soviétique, portée par une volonté de puissance technologique, construit plusieurs centrales nucléaires, dont celle de Tchernobyl. Les réacteurs utilisés, de type RBMK, sont moins chers à construire mais présentent des défauts majeurs de sécurité : ils sont instables à basse puissance et ne disposent pas d’enceinte de confinement robuste.

La nuit du 25 au 26 avril 1986, une série de tests est programmée sur le réacteur n°4 pour vérifier si, en cas de coupure d’électricité, les turbines pouvaient fournir suffisamment d’énergie jusqu’à la mise en route des générateurs de secours. Ce test est mal préparé, mal encadré, et réalisé par une équipe de nuit peu expérimentée.

Les raisons de l’explosion

Plusieurs facteurs se combinent pour provoquer la catastrophe :

Erreur humaine : les opérateurs enfreignent les procédures de sécurité en désactivant plusieurs systèmes automatiques de protection.
Défauts de conception : le réacteur RBMK est particulièrement instable à faible puissance et sujet à des réactions incontrôlées.
Communication défaillante : les ingénieurs n’ont pas été informés des faiblesses connues du modèle de réacteur.

Lorsque le test est lancé, une augmentation brutale de la puissance se produit. Tentant de stopper le processus, les opérateurs insèrent les barres de contrôle dans le cœur du réacteur, mais celles-ci, mal conçues, accélèrent paradoxalement la réaction nucléaire au lieu de la freiner. Résultat : une série d’explosions détruit le réacteur, projetant un nuage radioactif dans l’atmosphère.

Les dégâts immédiats

L’explosion pulvérise le bâtiment et expose le cœur en fusion. Des fragments hautement radioactifs sont éparpillés alentour, des incendies éclatent sur les toits des autres réacteurs. Les pompiers de Pripiat interviennent sans équipement adapté ; beaucoup reçoivent des doses mortelles de radiations en quelques minutes.

La ville de Pripiat, 3 km plus loin, abritait 49 000 habitants. Elle n’est évacuée qu’au bout de 36 heures, exposant sa population à une forte irradiation.

Le nombre de morts : entre chiffres officiels et estimations

Les chiffres varient considérablement :

Officiellement, selon le rapport de 2005 du Forum Tchernobyl (ONU, OMS), 56 morts directs sont recensés (pompiers, opérateurs, liquidateurs).
À long terme, les estimations vont de 4 000 à 90 000 décès dus aux cancers et autres maladies liées aux radiations, selon différentes études (OMS, Greenpeace).

En Ukraine, en Biélorussie et en Russie, des centaines de milliers de personnes ont souffert de problèmes de santé : cancers de la thyroïde, leucémies, malformations congénitales…

Les retombées radioactives et les zones contaminées

Le nuage radioactif, contenant de l’iode 131, du césium 137, du strontium 90 et du plutonium, se répand sur toute l’Europe :

• Ukraine, Biélorussie et Russie sont les plus touchées.
• De fortes contaminations sont aussi mesurées en Suède, Norvège, Finlande, ainsi qu’en France, où les autorités minimisent initialement l’impact.
• Des traces sont même détectées jusqu’aux États-Unis et au Japon.
La zone d’exclusion, d’un rayon de 30 km autour de la centrale, est déclarée inhabitable. Elle couvre environ 2 600 km².

La durée pour que la radioactivité disparaisse

La disparition complète de la radioactivité dans les zones contaminées prendra des siècles, voire des millénaires :

Iode 131 (durée de vie : quelques semaines) a disparu rapidement.
Césium 137 ( 30 ans) reste encore présent aujourd’hui.
Plutonium 239 ( 24 000 ans) contaminera certaines zones pendant des dizaines de milliers d’années.

Ce qui a été fait depuis

Après la catastrophe :

1986-1987 : construction rapide d’un premier “sarcophage” en béton autour du réacteur pour limiter les fuites radioactives.
1990-2000 : des milliers de “liquidateurs” (soldats, pompiers, ingénieurs) interviennent pour décontaminer la zone, souvent au prix de leur santé.
2016 : un nouveau confinement géant en acier, le “New Safe Confinement”, est mis en place pour englober le sarcophage vieillissant et sécuriser le site pour 100 ans supplémentaires.

Tchernobyl est devenu une zone d’exclusion unique : une réserve involontaire où la nature a repris ses droits, malgré la persistance de la radioactivité.

L’avenir

Surveillance : le site reste activement surveillé. La gestion du combustible usé et la décontamination du territoire sont des chantiers qui dureront des décennies.
Tourisme contrôlé : depuis quelques années, des visites encadrées de la zone sont possibles, attirant touristes, journalistes et chercheurs.
Mémoire : la catastrophe de Tchernobyl a profondément modifié l’approche mondiale de la sécurité nucléaire et reste un symbole des risques liés à l’énergie atomique.

À l’heure actuelle, Tchernobyl rappelle que la maîtrise de la technologie nucléaire doit être accompagnée d’une vigilance absolue, car les erreurs humaines et techniques peuvent avoir des conséquences irréparables pour l’humanité et la planète.

Crédit photo : USFCRFC©
Philippe Pillon

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.

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