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« L’Exorciste » : le chef-d’œuvre terrifiant de William Friedkin fête aujourd’hui ses 50 ans

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Le 11 septembre 1974, « L’Exorciste » sortait en France, bouleversant à jamais l’histoire du cinéma d’horreur. Réalisé par William Friedkin, ce film, qui fête aujourd’hui ses 50 ans, continue d’effrayer et de fasciner des générations de spectateurs. Retour sur la genèse, l’adaptation, le casting, l’histoire vraie derrière le film, son succès mondial, et la malédiction qui a frappé l’équipe de tournage.

La genèse du film

Tout commence avec un livre. En 1971, l’écrivain William Peter Blatty publie L’Exorciste, un roman inspiré par une véritable affaire d’exorcisme survenue en 1949 aux États-Unis. Blatty a été fasciné par ce cas mystérieux d’un jeune garçon de 14 ans surnommé « Roland Doe », prétendument possédé par un esprit démoniaque. Après avoir fait de nombreuses recherches sur l’exorcisme, Blatty tisse une histoire où un jeune prêtre est confronté à une force maléfique, qui a pris possession d’une petite fille, Regan MacNeil.

Le livre devient rapidement un best-seller vendu à 13 millions d’exemplaires rien qu’aux États-Unis, et les studios de cinéma flairent le potentiel de cette histoire horrifique. William Peter Blatty est embauché pour adapter son propre livre en scénario. Il vend alors les droits de son livre à la Warner Bros, pour la somme de 600 000 $, aux conditions d’être scénariste et producteur du film. Cependant, la tâche de réalisation est confiée à William Friedkin, alors auréolé du succès de French Connection (1971). Convaincue par le succès de French Connection, la Warner Bros accepte de verser un cachet de 500 000 $ à Friedkin et jackpot : de lui reverser 10% des recettes du film.

Avant Friedkin, Alfred Hitchock avait été pressenti pour réaliser L’Exorciste mais il refusa de racheter les droits. Stanley Kubrick était également sur les rangs, mais le réalisateur de “2001, l’Odyssée de l’Espace” souhaitait être producteur, ce qui était impossible par contrat entre Warner Bros et Blatty.

L’affiche du film

L’affiche du film L’Exorciste est elle aussi une légende. C’est le réalisateur William Friedkin lui-même qui en a donné l’idée, fortement inspirée par une série de tableaux peints par l’artiste surréaliste belge René Magritte. Une collection appelée “L’emprise des lumières” actuellement exposée au MoMA de New-York. À ce sujet, William Friedkin déclarait :

Il est possible que certains mouvements picturaux aient eu une influence sur moi, mais jamais de manière consciente. La seule peinture qui n’ait jamais influencé directement l’un de mes films, c’est ce Magritte : L’Empire des lumières. J’ai su, lorsque j’ai vu cette toile, que je devais recréer, pour la scène où le prêtre arrive près de la maison des Mac Neil dans L’Exorciste, l’ambiance qui s’en dégageait. J’ai donc choisi une maison donnant sur une rue illuminée par le même type de réverbère, et j’ai fait éclairer la scène de manière similaire. Je n’ai pas copié ce tableau. Je m’en suis seulement inspiré pour ce qui reste aujourd’hui comme l’un des plans les plus mémorables du film.”

L’adaptation et le casting

Le film met en scène l’actrice Ellen Burstyn dans le rôle de Chris MacNeil, une mère désespérée dont la fille, Regan, commence à montrer des signes inquiétants de possession démoniaque. Avant elle, le rôle avait été proposée à Shirley MacLaine, Audrey Hepburn, Barbra Streisand et Jane Fonda, qui refusa parce qu’il s’agissait selon elle “d’un tas de merde capitaliste”. La jeune Regan est incarnée par Linda Blair, une adolescente de 14 ans à l’époque, dont la performance a glacé le sang du public. Pour ce rôle, William Friedkin a rencontré 500 jeunes de 11 à 15 ans. C’est quand il rencontra Linda Blair qu’il sut qu’il avait trouvé la perle rare. À ses côtés, le rôle clé du père Damien Karras, prêtre tourmenté chargé de sauver Regan, est interprété par Jason Miller. Enfin, le rôle du père Merrin, vieil exorciste expérimenté, est tenu par Max von Sydow, un acteur déjà légendaire. Marlon Brando avait été pressenti pour le rôle, mais Friedkin refusa car Brando était trop connu.

Une histoire vraie ?

L’Exorciste se base en grande partie sur des faits réels. L’histoire originale de Roland Doe, bien que sujette à débat, raconte comment plusieurs prêtres catholiques ont pratiqué des rituels d’exorcisme sur un garçon présentant des comportements étranges, avec des objets volant dans la pièce et des voix gutturales provenant de lui. Ces éléments mystérieux ont inspiré Blatty pour écrire une histoire qui explore les frontières entre la foi, le paranormal et la psychologie humaine. Le cas de possession de Roland Doe est alors un des rares cas validé à l’époque par le Vatican.

Un succès planétaire et phénoménal

Dès sa sortie, L’Exorciste connaît un succès fulgurant. Aux États-Unis, le jour de la sortie du film le 26 décembre 1973, des files d’attente interminables se forment devant les cinémas, certains spectateurs s’évanouissent ou vomissent durant les projections, et les critiques sont stupéfaits par le niveau d’horreur que le film réussit à atteindre. Il devient rapidement l’un des films les plus rentables de tous les temps, engrangeant des centaines de millions de dollars au box-office mondial. 441 306 145 $ au total, pour un budget initial de 15 millions de dollars, faisant ainsi de L’Exorciste le 3ème film d’horreur le plus rentable de toute l’histoire du cinéma, derrière Ça et Les Dents de la Mer.

En France, le film sort seulement 9 mois plus tard, le 11 septembre 1974. Là aussi L’Exorciste connaît un succès phénoménal, avec 6 699 322 entrées. Un record quand on sait qu’à cette époque, le film est interdit aux moins de 18 ans. Là aussi, à Paris et en Province, des spectateurs font des malaises, ou quittent la salle tellement l’horreur est insurmontable. N’oublions pas que nous sommes en 1974.

Avec ses scènes d’horreur explicites, son ambiance angoissante, et ses effets spéciaux révolutionnaires pour l’époque, le film reçoit dix nominations aux Oscars et en remporte deux, pour le meilleur son et le meilleur scénario adapté. « L’Exorciste » ne se contente pas de briller commercialement, il redéfinit également les standards du cinéma d’horreur et laisse une empreinte durable sur la culture populaire.

La malédiction du film : 9 morts et des incidents mystérieux

Ce qui ajoute une couche supplémentaire de mystère et d’angoisse à l’aura de L’Exorciste, c’est la série d’événements étranges et tragiques survenue autour du film, faisant croire à une malédiction.

Neuf personnes liées de près ou de loin à la production sont mortes pendant ou après le tournage. Parmi elles, Jack MacGowran, qui jouait Burke Dennings dans le film, est décédé peu après avoir terminé ses scènes. Vasiliki Maliaros, qui interprétait la mère du père Karras, est également décédée avant la sortie du film. Ces morts, bien que naturelles, ont nourri la légende sombre du film.

De plus, le tournage a été marqué par des incidents inexplicables. Un incendie mystérieux a ravagé presque tout le plateau, ne laissant intacte que la chambre de Regan, où se déroulent les scènes d’exorcisme. Friedkin a même fait appel à un prêtre pour bénir le plateau après cet événement. Linda Blair et Ellen Burstyn ont également été blessées lors de cascades, ajoutant à l’impression que le film était entouré d’une énergie sinistre.

Un héritage éternel

Cinquante ans plus tard, L’Exorciste reste une référence incontestée dans le cinéma d’horreur. Il a donné lieu à de nombreuses suites et préquelles, mais aucun n’a pu égaler l’impact et l’aura du film original. La performance terrifiante de Linda Blair, les effets spéciaux marquants (comme la rotation de tête ou le vomissement vert), et la musique obsédante de Mike Oldfield (Tubular Bells) sont gravés dans la mémoire collective.

Le film continue d’être étudié pour sa portée symbolique, ses thèmes religieux et son exploration du mal, mais aussi pour l’impact culturel et émotionnel qu’il a eu sur le public. Si L’Exorciste a effrayé, traumatisé et fasciné des générations, c’est parce qu’il va bien au-delà de l’horreur conventionnelle, questionnant notre rapport au surnaturel, à la foi et à la condition humaine.

Aujourd’hui, en ce 50e anniversaire de sa sortie en France, L’Exorciste demeure un chef-d’œuvre intemporel du cinéma, un film qui a su capturer l’essence de la peur humaine tout en bouleversant les frontières de la narration horrifique.

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