"Les apparences dépouillées" : un livre sur le rapport à sa couleur de peau

« Les apparences dépouillées » vient de sortir en librairie. Un ouvrage qui replonge dans le passé d’une dizaine de personnalités afro-antillaises pour comprendre le rapport qu’ils entretiennent avec leur couleur de peau, en confrontant l’expérience humaine de l’auteur avec celle des interviewés.

« Les apparences dépouillées » est le premier ouvrage de Laurent Laviolette. D’origine martiniquaise, l’auteur est né en région parisienne en 1971. Diplômé en droit des affaires, il a été successivement fondé de pouvoirs au sein d’un cabinet d’expertise comptable, chef de cabinet de la ministre des Outre-Mer, Marie-Luce Penchard, de novembre 2011 à mai 2012, conseiller Outre-Mer d’Alain Juppé durant les primaires de 2015 à 2016 et directeur des projets finances au sein d’une grande banque.

« Enfant, vers l’âge de sept ans, en banlieue parisienne, où j’ai grandi, je me souviens d’une mère se penchant à sa fenêtre pour défendre à sa fille de jouer avec « les Noirs », et comme il n’y avait que moi, elle aurait tout aussi bien pu utiliser le singulier ». Le livre s’ouvre sur ce souvenir manuscrit dont l’objectif n’est pas d’entretenir une forme de misérabilisme, bien au contraire, mais de rappeler simplement ce qu’était la France des années 70, face à la génération « Bumidon » créée par Michel Debré en 1963.

« Retrospectivement, je constate au regard de ma carrière que le monde politique fait régulièrement passer la couleur de l’épiderme devant les compétences de l’individu ». Une carrière faite d’anecdotes et particularités liées aux origines de Laurent Laviolette et que l’auteur nous fait partager dans son premier bouquin.

Un ouvrage par lequel l’écrivain confronte sa propre expérience à celle de dix personnalités afro-antillaises ; le romancier guadeloupéen Daniel Maximin, la journaliste guyanaise Kareen Guiock, l’homme de télévision antillais Olivier Laouchez (fondateur de la première chaîne de TV privée des Antilles), la journaliste martiniquaise Audrey Pulvar, le boxeur guadeloupéen Jean-Marc Mormeck, l’économiste franco-béninois Lionel Zinsou, la comédienne belgo-congolaise Cécile Djunga, le réalisateur et acteur martiniquais Lucien Jean-Baptiste, la chanteuse martiniquaise du groupe Kassav Jocelyne Béroard et le musicien d’origine antillaise Thierry Pécou.

Une confrontation d’expériences qui se déroule autour de questions récurrentes ; « Quand avez-vous découvert que vous étiez Noir ? », « Vos origines ont-elles eu une influence sur votre manière de travailler ? », « Vous sentez-vous redevable envers votre communauté ? », « Enfant, quel était votre modèle ? », « Croyez-vous en la discrimination positive ? », « Êtes-vous favorable aux statistiques ethniques interdites en France ? ».

« Les apparences dépouillées » – un livre de Laurent Laviolette – Éditions Hervé Chopin – 200 pages – prix : 19 euros – en vente chez les libraires

Philippe Pillon

Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.

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